L'ART DÉCORATIF
cncelaàd'autres
grands carica-
turistes. Daumier
sut en effet être
sublime, lorsque en son
tableau du a C/?rAf uMar
OMôvtgœs'" il croquait avec
sa violence, avec sa puis-
sance de Michel-Ange
moderne, cette scène poi-
gnante de la Passion. Sait-
on que Forain a signe
quelques beaux tableaux
religieux d'une discrète harmonie. En i8q3,
Faivre peint pour l'église Saint-Maixent «La
AOrDg-e 77?^xA'^7Z6 ha AuMAho.s'ep/? " et la
« Afo7*/ ha AuôzAhtt^ep/? ", deux tableaux d'une
haute valeur artistique. Peut-être s'est-il un
peu inspiré, ou plutôt s'est-il souvenu malgré
lui des maîtres italiens, dans le groupement
des personnages, mais on ne peut nier la poésie
véritable qui s'en dégage. Non moins inté-
ressant, cette « Fz'ez'pa uzzjc FN/mzf.s'", exposée
au Salon de [8qy. Ce n'est pas précisément
une œuvre religieuse, puisque l'auteur avoue
lui-même que c'est un simple prétexte à
grouper quelques enfants autour d'une
femme; mais par le sentiment délicat qui se
révèle dans toute l'œuvre, par la ligure pen-
sive de la femme, par son maintien grave et
recueilli, ce tableau est une œuvre religieuse
d'une beauté simple et tranquille.
Il y a loin du peintre dont nous venons
de parler au caricaturiste. On dirait vrai-
ment que Faivre porte en lui deux person-
nalités très distinctes, et M. Louis Vauxcelles
a fort justement écrit: «Aussi est-ce là ce
qui le différencie de ses confrères : la pein-
ture solide, encore que bistre et boueuse, de
.1. L. Forain, les harmonieuses féeries de
Jean Véber, les pastels de Léandre sont en
effet de la même main. Pinceaux et crayons
se complètent. 10 rien de semblable."
Les plus grands artistes d'ailleurs n'ont
pas hésité à s'adonner à cet art : sans parler
de Debucourt, de Daumier, qu'une exposi-
tion récente a montré peintre admirable,
nous pouvons citer deux des plus grands
génies du monde qui prirent plaisir à railler
la laideur de leurs contemporains, j'ai nommé
Michel-Ange et Léonard de Vinci. La lai-
deur captive les vrais artistes tout autant
que la beauté, et pour certains, elle est plus
intéressante, ils y trouvent un plus curieux
208
cncelaàd'autres
grands carica-
turistes. Daumier
sut en effet être
sublime, lorsque en son
tableau du a C/?rAf uMar
OMôvtgœs'" il croquait avec
sa violence, avec sa puis-
sance de Michel-Ange
moderne, cette scène poi-
gnante de la Passion. Sait-
on que Forain a signe
quelques beaux tableaux
religieux d'une discrète harmonie. En i8q3,
Faivre peint pour l'église Saint-Maixent «La
AOrDg-e 77?^xA'^7Z6 ha AuMAho.s'ep/? " et la
« Afo7*/ ha AuôzAhtt^ep/? ", deux tableaux d'une
haute valeur artistique. Peut-être s'est-il un
peu inspiré, ou plutôt s'est-il souvenu malgré
lui des maîtres italiens, dans le groupement
des personnages, mais on ne peut nier la poésie
véritable qui s'en dégage. Non moins inté-
ressant, cette « Fz'ez'pa uzzjc FN/mzf.s'", exposée
au Salon de [8qy. Ce n'est pas précisément
une œuvre religieuse, puisque l'auteur avoue
lui-même que c'est un simple prétexte à
grouper quelques enfants autour d'une
femme; mais par le sentiment délicat qui se
révèle dans toute l'œuvre, par la ligure pen-
sive de la femme, par son maintien grave et
recueilli, ce tableau est une œuvre religieuse
d'une beauté simple et tranquille.
Il y a loin du peintre dont nous venons
de parler au caricaturiste. On dirait vrai-
ment que Faivre porte en lui deux person-
nalités très distinctes, et M. Louis Vauxcelles
a fort justement écrit: «Aussi est-ce là ce
qui le différencie de ses confrères : la pein-
ture solide, encore que bistre et boueuse, de
.1. L. Forain, les harmonieuses féeries de
Jean Véber, les pastels de Léandre sont en
effet de la même main. Pinceaux et crayons
se complètent. 10 rien de semblable."
Les plus grands artistes d'ailleurs n'ont
pas hésité à s'adonner à cet art : sans parler
de Debucourt, de Daumier, qu'une exposi-
tion récente a montré peintre admirable,
nous pouvons citer deux des plus grands
génies du monde qui prirent plaisir à railler
la laideur de leurs contemporains, j'ai nommé
Michel-Ange et Léonard de Vinci. La lai-
deur captive les vrais artistes tout autant
que la beauté, et pour certains, elle est plus
intéressante, ils y trouvent un plus curieux
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