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Félice, Roger de: L' art appliqué au Salon d'Automne
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34208#0265
LURT APPLIQUE AU SALON D'AUTOMNE
M«" EQUEK
C'est d'un excellent dessin, simple, gras,
vigoureux, d'une composition serrée et
pleine, d'une belle couleur. Du reste, U
principe de ce genre de décor n'est-il pas
bien contestable ? Le soir, électricité allu-
mée, ce sera parfait, chaud et gai à l'œil,
éminemment décoratif ; mais on ne fait pas
que dîner dans une salle à manger, on y
déjeune aussi...
M. Labouret, pour ses deux fenêtres, /u
et /<? Torrent, a tiré parti avec une
habileté extrême des marbrures, des veines,
des coulées qui s'étirent, s'effilent et s'épa-
nouissent dans la pâte de ses verres spé-
ciaux. L'effet est curieux et d'une vraie puis-
sance, surtout dans le torrent, où le glissement
de la masse fluide et froide
sur les roches polies de
son lit est rendu d'une
manière étonnante. Dans
les vitraux de M. Labou-
ret, il y a un dessin très
étudié dans sa sobriété.
Mais cela confine à l'abus
du procédé, abus où tombe
l'auteur de deux tableau-
tins de verre que nous
voyons plus loin, accro-
chés aune fenêtre. On
choisit un verre brunâtre,
un glauque, un bleu, dont
les jaspures se prêtent le
mieux possible à ce petit
jeu ; on y découpe trois
bandes, et cela fait un M<"°EQUER
paysage: terre, mer, ciel, rien
n'y manque. Certains marque-
teurs, m non des moindres,
tombent volontiers dans un
travers analogue.
Comme décorations mu-
rales, citons des papiers m
tissus de MM. Jourdain et
Cousin, parmi lesquels une
tenture pour escalier retient
surtout l'attention, par l'effet
obtenu avec une surprenante
simplicité de moyens; et cinq
maquettes de tapisseries où
M. Herscher s'attache, d'une
façon très heureuse, à rajeunir
le genre traditionnel des ver-
dures en mettant à contribution
la flore des forêts équatoriales,
stylisée d'ailleurs jusqu'au fantastique.
A l'ameublement, voici MM. Plumet et
Selmersheim, qui exposent séparément cette
fois et n'ont point eherché à nous montrer
une face nouvelle de leur grand talent. Ce
qu'ils ont envoyé n'est guère autre chose
que leurs << cartes de visiter. N'avons-nous
pas déjà vu, monsieur Plumet, cette salle à
manger d'une simplicité excellente, cette
table carrée en chêne clair, aux pieds tour-
nés tout droits, ce buffet bas, ces ferrures,
ces chaises surtout?
Le bureau de dame de M. Selmersheim,
en sycomore grisâtre, est une fort jolie
chose, élégante à souhait, fine et précieuse,
pour belle dame de Helleu ou de La Gandara.
h.M77!07z;'ère
h7/7770712ère
235
M«" EQUEK
C'est d'un excellent dessin, simple, gras,
vigoureux, d'une composition serrée et
pleine, d'une belle couleur. Du reste, U
principe de ce genre de décor n'est-il pas
bien contestable ? Le soir, électricité allu-
mée, ce sera parfait, chaud et gai à l'œil,
éminemment décoratif ; mais on ne fait pas
que dîner dans une salle à manger, on y
déjeune aussi...
M. Labouret, pour ses deux fenêtres, /u
et /<? Torrent, a tiré parti avec une
habileté extrême des marbrures, des veines,
des coulées qui s'étirent, s'effilent et s'épa-
nouissent dans la pâte de ses verres spé-
ciaux. L'effet est curieux et d'une vraie puis-
sance, surtout dans le torrent, où le glissement
de la masse fluide et froide
sur les roches polies de
son lit est rendu d'une
manière étonnante. Dans
les vitraux de M. Labou-
ret, il y a un dessin très
étudié dans sa sobriété.
Mais cela confine à l'abus
du procédé, abus où tombe
l'auteur de deux tableau-
tins de verre que nous
voyons plus loin, accro-
chés aune fenêtre. On
choisit un verre brunâtre,
un glauque, un bleu, dont
les jaspures se prêtent le
mieux possible à ce petit
jeu ; on y découpe trois
bandes, et cela fait un M<"°EQUER
paysage: terre, mer, ciel, rien
n'y manque. Certains marque-
teurs, m non des moindres,
tombent volontiers dans un
travers analogue.
Comme décorations mu-
rales, citons des papiers m
tissus de MM. Jourdain et
Cousin, parmi lesquels une
tenture pour escalier retient
surtout l'attention, par l'effet
obtenu avec une surprenante
simplicité de moyens; et cinq
maquettes de tapisseries où
M. Herscher s'attache, d'une
façon très heureuse, à rajeunir
le genre traditionnel des ver-
dures en mettant à contribution
la flore des forêts équatoriales,
stylisée d'ailleurs jusqu'au fantastique.
A l'ameublement, voici MM. Plumet et
Selmersheim, qui exposent séparément cette
fois et n'ont point eherché à nous montrer
une face nouvelle de leur grand talent. Ce
qu'ils ont envoyé n'est guère autre chose
que leurs << cartes de visiter. N'avons-nous
pas déjà vu, monsieur Plumet, cette salle à
manger d'une simplicité excellente, cette
table carrée en chêne clair, aux pieds tour-
nés tout droits, ce buffet bas, ces ferrures,
ces chaises surtout?
Le bureau de dame de M. Selmersheim,
en sycomore grisâtre, est une fort jolie
chose, élégante à souhait, fine et précieuse,
pour belle dame de Helleu ou de La Gandara.
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