DOI article:
Klingsor, Tristan: Les dessins de Paul Renouard au Musée de Luxembourg
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.36674#0090
L'ART DÉCORATIF
de Monte-Carlo, l'inventeur de ia chemise
du chef d'orchestre, fixée si ingénieusement
qu'elle demeure correctement encadrée dans
le gilet noir ouvert, malgré la mul-
titude et la diversité des gestes et
des mouvements auxquels se livre le
musicien battant fougueusement la
mesure.
Il ne faudrait pourtant pas que
cela fasse oublier les autres œuvres
de Renouard : son illustration de
l'Azz/ùzzf, de Jules Vallès, si sou-
cieuse de la couleur de l'époque, des
costumes et des expressions; son
album de la Dzt/zxe; son recueil sur
l'Exposition, si précieux pour l'his-
toire et pour l'art, où des pages
comme le Tozzf rozz/mz^ sont enlevées
de verve; ses planches séparées dont
quelques-unes sont tout à fait re-
marquables, ainsi que l'est son Af/aù
ù Vn?'7z?-./<3?72(XS' TnmA* avec les
raccourcis curieux des hommes cou-
chés sur la pelouse dans une dispo-
sition quasi décorative.
La composition chez Renouard
est en effet purement plastique : il
dispose agréablement des silhouettes,
oppose au besoin des blancs et des
noirs, et de la sorte reste toujours
dessinateur. Il ne change rien au
spectacle des êtres, mais dans l'in-
terprétation de leurs aspects divers
par le crayon, la plume ou la pointe-
sèche, il met toute sa personnalité.
Ainsi ses dessins acquièrent le caractère
de l'art le plus élevé et demeurent en même
temps le document le plus vrai sur l'époque
de Monte-Carlo, l'inventeur de ia chemise
du chef d'orchestre, fixée si ingénieusement
qu'elle demeure correctement encadrée dans
le gilet noir ouvert, malgré la mul-
titude et la diversité des gestes et
des mouvements auxquels se livre le
musicien battant fougueusement la
mesure.
Il ne faudrait pourtant pas que
cela fasse oublier les autres œuvres
de Renouard : son illustration de
l'Azz/ùzzf, de Jules Vallès, si sou-
cieuse de la couleur de l'époque, des
costumes et des expressions; son
album de la Dzt/zxe; son recueil sur
l'Exposition, si précieux pour l'his-
toire et pour l'art, où des pages
comme le Tozzf rozz/mz^ sont enlevées
de verve; ses planches séparées dont
quelques-unes sont tout à fait re-
marquables, ainsi que l'est son Af/aù
ù Vn?'7z?-./<3?72(XS' TnmA* avec les
raccourcis curieux des hommes cou-
chés sur la pelouse dans une dispo-
sition quasi décorative.
La composition chez Renouard
est en effet purement plastique : il
dispose agréablement des silhouettes,
oppose au besoin des blancs et des
noirs, et de la sorte reste toujours
dessinateur. Il ne change rien au
spectacle des êtres, mais dans l'in-
terprétation de leurs aspects divers
par le crayon, la plume ou la pointe-
sèche, il met toute sa personnalité.
Ainsi ses dessins acquièrent le caractère
de l'art le plus élevé et demeurent en même
temps le document le plus vrai sur l'époque