L'ART DECORATIF
E. DEMARTILLY A<37Mpeé/ecmQ;/e
— M. Ch. Hairon, qui a exposé un joli
nécessaire de toilette en bois sculpté, ne
risque pas non plus d'entraîner beaucoup de
disciples. Ici et là, la matière comporte une
technique méticuleuse, et ses utilisations
tout au moins dans les deux genres qui
nous occupent; sont assez limitées. Voilà
néanmoins des tentatives qui nous satis-
font pleinement, parce qu'elles créent des
objets réellement utilisables, faisant ainsi
pénétrer directement de la beauté dans les
gestes ordinaires de la vie.
Aucun bibelot, si parfait soit-il, ne
peut prétendre à cet éloge, considérable à
nos yeux. Et il faut bien répéter, malheu-
reusement, que le bibelot domine tout le
reste aux Salons. A parcourir les sections
d'art décoratif, on croirait que le goût de
l'ornement et de la fantaisie a envahi la so-
ciété contemporaine. Les statuettes et les
objets sans but et sans utilité représentent
une majorité importante. Quant à certains
objets dits utiles, un grand nombre d'entre
eux n'ont à espérer que la destinée ingrate des
objets de luxe : orgueil des vitrines et des
dressoirs de l'amateur, ils passeront en réa-
lité à côté du rôle véritable et enviable de
l'objet d'art, ils ne mêleront pas leur beauté
inféconde à la vie de tous les jours.
On peut cependant pardonner à des bi-
belots de n'être que « décoratifs M au sens
le plus étroit du mot, lorsqu'il s'agit d'œu-
vres représentant, comme celles de M. Taxile
Doat et de M. F. Thesmar, l'union intime
de la science la plus approfondie au goût le
plus sûr et le plus délicat. Les grès et les
porcelaines dures de M. Doat, enrichies de
cabochons et d'émaux cristallisés, sont des
pièces de céramique d'un intérêt et d'une
beauté exceptionnels. M. Thesmar nous
montre diverses applications d'émaux trans-
parents et cloisonnés sur des porcelaines de
Sèvres, notamment sur la porcelaine nou-
velle, qui réunit
à la délicatesse
de l'ancienne
«pâte tendre^ la
résistance de la
pâte kaolinique
ordinaire.Cesont
là des travaux
d'un intérêt et
d'un charme in-
contestables.Une
artiste dont nous
avons souvent
goûté le sens
décoratif m le
gracieux talent,
Noémi Phi-
lastre, expose
aussi des émaux,
notamment deux
beaux gobelets et
des épingles à
chapeau qui son
d'exquis et pra-
M"° N. PHILASTRE
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E. DEMARTILLY A<37Mpeé/ecmQ;/e
— M. Ch. Hairon, qui a exposé un joli
nécessaire de toilette en bois sculpté, ne
risque pas non plus d'entraîner beaucoup de
disciples. Ici et là, la matière comporte une
technique méticuleuse, et ses utilisations
tout au moins dans les deux genres qui
nous occupent; sont assez limitées. Voilà
néanmoins des tentatives qui nous satis-
font pleinement, parce qu'elles créent des
objets réellement utilisables, faisant ainsi
pénétrer directement de la beauté dans les
gestes ordinaires de la vie.
Aucun bibelot, si parfait soit-il, ne
peut prétendre à cet éloge, considérable à
nos yeux. Et il faut bien répéter, malheu-
reusement, que le bibelot domine tout le
reste aux Salons. A parcourir les sections
d'art décoratif, on croirait que le goût de
l'ornement et de la fantaisie a envahi la so-
ciété contemporaine. Les statuettes et les
objets sans but et sans utilité représentent
une majorité importante. Quant à certains
objets dits utiles, un grand nombre d'entre
eux n'ont à espérer que la destinée ingrate des
objets de luxe : orgueil des vitrines et des
dressoirs de l'amateur, ils passeront en réa-
lité à côté du rôle véritable et enviable de
l'objet d'art, ils ne mêleront pas leur beauté
inféconde à la vie de tous les jours.
On peut cependant pardonner à des bi-
belots de n'être que « décoratifs M au sens
le plus étroit du mot, lorsqu'il s'agit d'œu-
vres représentant, comme celles de M. Taxile
Doat et de M. F. Thesmar, l'union intime
de la science la plus approfondie au goût le
plus sûr et le plus délicat. Les grès et les
porcelaines dures de M. Doat, enrichies de
cabochons et d'émaux cristallisés, sont des
pièces de céramique d'un intérêt et d'une
beauté exceptionnels. M. Thesmar nous
montre diverses applications d'émaux trans-
parents et cloisonnés sur des porcelaines de
Sèvres, notamment sur la porcelaine nou-
velle, qui réunit
à la délicatesse
de l'ancienne
«pâte tendre^ la
résistance de la
pâte kaolinique
ordinaire.Cesont
là des travaux
d'un intérêt et
d'un charme in-
contestables.Une
artiste dont nous
avons souvent
goûté le sens
décoratif m le
gracieux talent,
Noémi Phi-
lastre, expose
aussi des émaux,
notamment deux
beaux gobelets et
des épingles à
chapeau qui son
d'exquis et pra-
M"° N. PHILASTRE
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