SANTIAGO RUSINOL
C'est ce qu'a fait René Ménard lorsqu'il
peint les sites sublimes de la Sicile et de la
Grèce, c'est ce que fait Santiago Rusinol
lorsqu'il peint les jardins d'Espagne.
Est-ce donc un retour au paysage his-
torique ou au paysage romantique que
marque Santiago Rusinol? Non, certes! La
modernité de sa technique, la hardiesse de
divers, où s'épanouissent les lauriers, où se
hérissent les cactus, où s'allongent les cyprès,
où les ifs s'arrondissent en portiques som-
bres, vases de bronze envahis par la mousse,
statues qui seules peuplent les hautes ter-
rasses et dont le temps a terni l'éclat en
même temps qu'il a adouci les couleurs des
mosaïques, escaliers déserts où ne se posent
ses procédés de couleur, sa manière de re-
présenter les ombres claires, indiquent bien
qu'il ne saurait être question avec lui de
revenir à de vieux procédés ; ce qu'on se
plaît à saluer en ce peintre c'est la préoc-
cupation de la belle composition et du sujet
rare.
Quoiqu'il ait brossé quelques vues de
Fontainebleau et de Versailles, Rusinol est
avant tout le peintre des jardins de son
pays. Et il faut bien dire qu'aucun sujet
n'était plus apte à tenter un homme qui
est non seulement un peintre très doué,
mais un écrivain, un poète de réel et délicat
talent. Ombres mystérieuses rafraîchies par
les jets d'eau qui retombent dans les vasques,
terrasses où se dressent les arbres les plus
plus que des paons au plumage éblouissant,
tels sont quelques-uns des motifs favoris de
Rusinol. Il a exploré tous les merveilleux
jardins de son pays, demandant à chacun
sa caractéristique particulière, nous initiant
à ses secrètes et mystérieuses beautés.
On sait que les jardins d'Espagne sont
parmi les plus beaux du monde, autant par
la variété, la somptuosité de leurs architec-
tures que par les splendeurs de leur végé-
tation. La plupart d'entre eux séduisent par
leur recueillement et leur mystère, entourés
qu'ils sont par les colonnades légères, avec
au centre une pièce d'eau où se reflète l'ar-
deur du ciel espagnol. C'est le clas-
sique, mais que les végétations, les jeux
d'eaux et aussi l'horizon varient à l'infini.
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C'est ce qu'a fait René Ménard lorsqu'il
peint les sites sublimes de la Sicile et de la
Grèce, c'est ce que fait Santiago Rusinol
lorsqu'il peint les jardins d'Espagne.
Est-ce donc un retour au paysage his-
torique ou au paysage romantique que
marque Santiago Rusinol? Non, certes! La
modernité de sa technique, la hardiesse de
divers, où s'épanouissent les lauriers, où se
hérissent les cactus, où s'allongent les cyprès,
où les ifs s'arrondissent en portiques som-
bres, vases de bronze envahis par la mousse,
statues qui seules peuplent les hautes ter-
rasses et dont le temps a terni l'éclat en
même temps qu'il a adouci les couleurs des
mosaïques, escaliers déserts où ne se posent
ses procédés de couleur, sa manière de re-
présenter les ombres claires, indiquent bien
qu'il ne saurait être question avec lui de
revenir à de vieux procédés ; ce qu'on se
plaît à saluer en ce peintre c'est la préoc-
cupation de la belle composition et du sujet
rare.
Quoiqu'il ait brossé quelques vues de
Fontainebleau et de Versailles, Rusinol est
avant tout le peintre des jardins de son
pays. Et il faut bien dire qu'aucun sujet
n'était plus apte à tenter un homme qui
est non seulement un peintre très doué,
mais un écrivain, un poète de réel et délicat
talent. Ombres mystérieuses rafraîchies par
les jets d'eau qui retombent dans les vasques,
terrasses où se dressent les arbres les plus
plus que des paons au plumage éblouissant,
tels sont quelques-uns des motifs favoris de
Rusinol. Il a exploré tous les merveilleux
jardins de son pays, demandant à chacun
sa caractéristique particulière, nous initiant
à ses secrètes et mystérieuses beautés.
On sait que les jardins d'Espagne sont
parmi les plus beaux du monde, autant par
la variété, la somptuosité de leurs architec-
tures que par les splendeurs de leur végé-
tation. La plupart d'entre eux séduisent par
leur recueillement et leur mystère, entourés
qu'ils sont par les colonnades légères, avec
au centre une pièce d'eau où se reflète l'ar-
deur du ciel espagnol. C'est le clas-
sique, mais que les végétations, les jeux
d'eaux et aussi l'horizon varient à l'infini.
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