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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 6,2.1904

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Klingsor, Tristan: Les figures sculptées de Léon Delagrange
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https://doi.org/10.11588/diglit.36675#0188

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sa Teuzzzzg û'Tzœ la blancheur du marbre
d'un visage amoureusement caressé au gris
sombre de i'étain du casque. Et il voulut
que cette tête ravagée de vieille qu'il appelle
le AfAez'ez'g et qui appartient maintenant à
M. Pauillac, fût taillée dans le bois comme
un morceau d'anciennne stalle.
Entre temps, car Léon Dclagrange est
un bûcheur obstiné et son oeuvre est déjà
considérable, il avait modelé quelques têtes,
portrait de Af. Dg/zuzz, masques de chanteurs
montmartrois De/zzzef ou De/ozizze,
bustes de femmes d'expression tour
à tour douloureuse ou charmante,
mais toujours expressifs, qu'il s'a-
gisse de la vieille du Afzxezœzœ, ou
de la Jeuzzzze ù'Mzœ un peu énigma-
tique, ou de son enfant en Ex7u.ye,
ou de sa jeune E<3M7^z. Et son amour
du visage expressif se donnait plus
libre carrière encore en des figures
décoratives, riant autour d'une vas-
que, comme le vieux faune lutinant
une fillette.
Toutes ces figures, la T^uzzzze
7'ûDx* et la vieille du Afz'xez'ezœ, l'en-
fant en et la Euz/zn, sont des
figures du moyen âge et de la Renais-
sance. C'est que Léon Delagrange
trouvait là un excellent prétexte à

marier les matières diverses. Et de plus il
était séduit à la fois par le merveilleux groupe
de Dampt, /u Ee<? Afû/zz^z'zzg /e C/zenu/ze?*
Emr77?077nh'72, et par le célèbre C/zuzz^zzz*
y7o7*g7z?z7z de Paul Dubois. Il y a certai-
nement une parenté d'invention entre ces
œuvres et le gracieux page EruzzcoA TT
sculpté par Delagrange et son autre page
tenant un Ezizzœ û'/zezzzœ.y. Au Salon de cette
année il a montré un CzmEé de physionomie
énergique et d'attitude simple, aussi étudiée
de profil que de face : l'ivoire y intervient
pour le masque, le marbre pour le corps et
l'étain pour l'armure du guerrier. Même dans
la vie moderne Léon Delagrange revoit volon-
tiers le côté légendaire, et dans son buste de
Gzzz'//uzz77ze 7/ on pourra sans doute sentir
l'affinité secrète qui persiste entre le Kaiser
moderne et quelque Lohengrin fabuleux.
La souplesse d'une matière légère et
transparente comme la cire vierge amena
Delagrange à sculpter des danseuses. Déli-
cate entreprise que celle de réunir deux arts
aussi opposés que l'art de la danse et celui
de la sculpture et d'immobiliser ce qui vaut
par le mouvement. Il faut choisir le moment
précis où ce mouvement va s'arrêter pour ne
laisser aux yeux que l'aspect d'une attitude
générale. Delagrange, comme Léonard, a
réussi à le faire. Ses danseuses, parées de
minuscules bijoux de Leuillâtre, ne sont pas
des danseuses antiques et elles font bien
plutôt songer à la Lofe Luller. Les draperies
en sont adroitement équilibrées et laissent
indiscrètement deviner le corps.
 
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