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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 6,2.1904

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Klingsor, Tristan: Les figures sculptées de Léon Delagrange
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https://doi.org/10.11588/diglit.36675#0189

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LES FIGURES SCULPTÉES DE LÉON DELAGRANGE


Mais la cire convient à tout autre sujet,
et Léon Delagrange vient de remployer
dans une nouvelle série consacrée aux con-
temporains. Le sculpteur a pris là pour
modèles des person-
nages d'aujourd'hui en
leurs costumes habi-
tuels et en des poses
familières. Déjà Paul
Troubetzkoy l'avait fait
admirablement. Léon
Delagrange, qui aime
infiniment le maître
russe , a parfaitement
compris combien l'in-
dication donnée par
celui-ci était précieuse.
Tout en gardant en-
tière sa personnalité,
il s'est efforcé à son
tour de faire des sta-
tuettes d'un seul bloc,
d'une seule coulée,
sans trous et sans
ombres inutiles, pres-
tement enlevées et con-
servant la fraîcheur de
l'impression. Pas de
travail pénible dans la
facture du vêtement ha-
bilement traité : seuls
le visage et les mains
sont cherchés avec
plus de minutie. En
ce sens excellente est
la statuette de M. Balny
d'Avricourt, qu'on sent
portraicturé d'après le
vif, avec une rare vé-
rité de proportions, de
geste et de physio-
nomie.
Les statuettes de
femmes sont au moins
aussi plaisantes. Celle
de p. Franz-
Namur, en longue
robe traînante et grand
chapeau à plumes, est d'une harmonie de
lignes et de formes tout à fait exquise.
Celle de Thérèse Peltier, dont la beauté
a excellemment inspiré le sculpteur, est
d'attitude moins abandonnée et d'arrange-
ment parfait. Elle allie toute la joliesse du

modèle à un certain hiératisme de tenue;
l'architecture simple en est très heureuse,
la statuette reposant bien sur une base élar-
gie et s'amincissant par degrés jusqu'au vi-

sage. Elle réunit en somme les qualités en
apparence opposées de l'homme double
qu'est, comme nous tous, Léon Delagrange,
à la fois amoureux d'une certaine raideur
archaïque et de modernisme papillotant, à
la fois épris de l'allure un peu figée mais

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