L'ART RUSTIQUE
Toutes les civilisations ont chez le pay-
san le témoin naïf de leurs premières ten-
dances.
Demeuré en
lutte directe contre
les forces de la na-
ture, il leur op-
pose une insensibi-
lité plus apparente
que réelle, et les imi-
tations grossières de
ce qu'il voit portent
toujours dans leur
simplicité une ori-
ginalité d'observa-
tion qui est avec
une qualité d'art par
excellence un carac-
tère de race.
En cela le pay-
san japonais mérite
la place à part qu'il
avait à l'entrée des
salles de «l'Art
rustique».
Tandis que par-
tout ailleurs le pay-
san ne semble res-
pecter la nature que
par impuissance de
TTm'er h et
la transformer, au Japon il se plaît aux
moindres créations naturelles, et il en change
le moins possible le caractère pour les adapter
à ses besoins.
Il y a là un art exquis dont on doit la
révélation au peintre Isaac.
La simplicité pleine de goût et la net-
teté d'exécution de ce mobilier du paysan
japonais demandé visiblement aux matières
les plus communes ont été un sujet d'éton-
nement pour beaucoup de visiteurs.
Cet étonnement était attendu. C'était
bien à dessein qu'Isaac avait ajouté aux
vases curieusement creusés dans de vieux
pilotis sculptés par les tarets, ou dans
l'écorce vermoulue de vieux troncs d'ar-
bres; — aux Unes planchettes assemblées
en tiroirs sous le nom de appor-
tées par Houseal — aux vêtements de paille
tressée de Storez — et à tant d'autres mer-
veilles d'ingéniosité — quelques grès flam-
més qui n'auraient pas déparé la collection
d'un amateur européen.
Il voulait montrer par là combien l'art
est à la portée de tous quand le sentiment
en est éveillé dans le peuple et quand le
peuple n'est pas trompé sur la vraie valeur
des choses.
Tous les jours, dans la Nièvre, nos
paysans brisent, sans en savoir le prix, des
vases de grès qui ne sont pas conformes au
Ca;7/er norvégien ne
t 5g
Toutes les civilisations ont chez le pay-
san le témoin naïf de leurs premières ten-
dances.
Demeuré en
lutte directe contre
les forces de la na-
ture, il leur op-
pose une insensibi-
lité plus apparente
que réelle, et les imi-
tations grossières de
ce qu'il voit portent
toujours dans leur
simplicité une ori-
ginalité d'observa-
tion qui est avec
une qualité d'art par
excellence un carac-
tère de race.
En cela le pay-
san japonais mérite
la place à part qu'il
avait à l'entrée des
salles de «l'Art
rustique».
Tandis que par-
tout ailleurs le pay-
san ne semble res-
pecter la nature que
par impuissance de
TTm'er h et
la transformer, au Japon il se plaît aux
moindres créations naturelles, et il en change
le moins possible le caractère pour les adapter
à ses besoins.
Il y a là un art exquis dont on doit la
révélation au peintre Isaac.
La simplicité pleine de goût et la net-
teté d'exécution de ce mobilier du paysan
japonais demandé visiblement aux matières
les plus communes ont été un sujet d'éton-
nement pour beaucoup de visiteurs.
Cet étonnement était attendu. C'était
bien à dessein qu'Isaac avait ajouté aux
vases curieusement creusés dans de vieux
pilotis sculptés par les tarets, ou dans
l'écorce vermoulue de vieux troncs d'ar-
bres; — aux Unes planchettes assemblées
en tiroirs sous le nom de appor-
tées par Houseal — aux vêtements de paille
tressée de Storez — et à tant d'autres mer-
veilles d'ingéniosité — quelques grès flam-
més qui n'auraient pas déparé la collection
d'un amateur européen.
Il voulait montrer par là combien l'art
est à la portée de tous quand le sentiment
en est éveillé dans le peuple et quand le
peuple n'est pas trompé sur la vraie valeur
des choses.
Tous les jours, dans la Nièvre, nos
paysans brisent, sans en savoir le prix, des
vases de grès qui ne sont pas conformes au
Ca;7/er norvégien ne
t 5g