LE SENTIMENT ARCHITECTURAL DANS L'AMEUBLEMENT
Ce caractère n'arrive pas à se perdre
tout à fait dans ies contorsions et le ma-
niérisme du Louis XV ; il reparaît plus ac-
centué dans les œuvres les plus parfaites de
Riesener et de Beneman, et, sous Louis XVI,
les ébénistes se remettent à demander des
l'art décoratif tout entier sombre dans la
nuit et la barbarie du XIX" siècle.
Dans quel esprit cette vieille et féconde
tradition doit-elle être et est-elle, en fait,
""* —-.-
G. SERRURIER
Z)?V<272 à étagères
motifs de décor à l'architecture gréco-
romaine.
La Révolution passe; tout est à l'an-
tique, et un nouveau style, avec la mala-
dresse et la pauvreté de moyens que l'on
sait, s'efforce de donner à l'ameublement
les qualités de l'architecture telle qu'on la
concevait alors : Percier et Fontaine dessi-
nent des palais et des meubles pour l'Em-
pereur. Le divorce de l'art de la pierre et
de l'art du bois ne se consomme réellement
qu'à la disparition du style Empire, quand
aujourd'hui renouée, c'est ce que nous vou-
drions étudier brièvement.
Il est évident que le rapport de l'ameu-
blement à l'architecture ne peut plus con-
sister, comme au moyen âge et pendant la
Renaissance, dans un emprunt direct, litté-
ral, des formes ou des motifs ornementaux,
d'abord parce qu'il n'existe plus aucun
style déterminé d'architecture, et surtout
parce qu'un tel emprunt, quelques chefs-
d'œuvre qu'il ait pu produire jadis, est con-
traire à notre besoin moderne de logique,
Ce caractère n'arrive pas à se perdre
tout à fait dans ies contorsions et le ma-
niérisme du Louis XV ; il reparaît plus ac-
centué dans les œuvres les plus parfaites de
Riesener et de Beneman, et, sous Louis XVI,
les ébénistes se remettent à demander des
l'art décoratif tout entier sombre dans la
nuit et la barbarie du XIX" siècle.
Dans quel esprit cette vieille et féconde
tradition doit-elle être et est-elle, en fait,
""* —-.-
G. SERRURIER
Z)?V<272 à étagères
motifs de décor à l'architecture gréco-
romaine.
La Révolution passe; tout est à l'an-
tique, et un nouveau style, avec la mala-
dresse et la pauvreté de moyens que l'on
sait, s'efforce de donner à l'ameublement
les qualités de l'architecture telle qu'on la
concevait alors : Percier et Fontaine dessi-
nent des palais et des meubles pour l'Em-
pereur. Le divorce de l'art de la pierre et
de l'art du bois ne se consomme réellement
qu'à la disparition du style Empire, quand
aujourd'hui renouée, c'est ce que nous vou-
drions étudier brièvement.
Il est évident que le rapport de l'ameu-
blement à l'architecture ne peut plus con-
sister, comme au moyen âge et pendant la
Renaissance, dans un emprunt direct, litté-
ral, des formes ou des motifs ornementaux,
d'abord parce qu'il n'existe plus aucun
style déterminé d'architecture, et surtout
parce qu'un tel emprunt, quelques chefs-
d'œuvre qu'il ait pu produire jadis, est con-
traire à notre besoin moderne de logique,