JUAN CARDONA
Avmn /a /été
beaucoup plus. Mais si l'on
en voit quinze choses char-
mantes et minimes dans une
très grande salle, l'effet n'est
point heureux, et l'avantage
qu'on lui offrait le dessert.
C'est l'impression que j'ai
eue pour tous ces peintres,
sauf pour M. Vuillard.
Voilà, par exemple, M. La-
prade. C'est un coloriste
délicat, un harmoniste du
gris, avec une vision ravis-
sante. Mais que c'est som-
maire, inachevé, lâché, et
comme tout cela a un air
d'ébauches vite mises en
cadre et expédiées ! Voilà
M. Pierre Bonnard, dont
le japonisme caricatural et
rieur est un peu bien trop
le même depuis dix ans.
Voilà M. Roussel, intéres-
sant et fin, avec des in-
térieurs jolis, des pastels
« chinés )) qui me rappellent
un peu les belles notations
de M. Bussy. Tout cela est
ingénieux, bien, —mais que
c'est donc petit, mince,
frêle ! M. Vallotton a un
envoi plus dense. Ses in-
térieurs sont très étudiés,
très solides ; mais qu'ils
sont bourgeois ! Ce peintre
guin, des Japonais, et sont
intimistes, paysagistes, dé-
corateurs, isolés, fêtés ou
invendus, en tous cas cu-
rieux et intéressants.
On les a peu et mal
vus. Les Salons les reçoivent
mal, et on ne les voit que
chez certains marchands ou
aux Indépendants, où il faut
les découvrir en une cohue
de mauvaises toiles. Ici, on
leur a donné de vastes ci-
maises. Ils font de petits
tableaux, lesquels dansent
un peu sur ces surfaces
énormes et nues. L'artiste
dont on voit une petite chose
charmante laisse prévoir
CAMILLE LEFÈVRE