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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 6,2.1904

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Mauclair, Camille: La peinture et la sculpture au Salon d'Automne
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https://doi.org/10.11588/diglit.36675#0271

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L'ART DECORATIF

consciencieux et précis s'est assagi jusqu'à
ia photographie. C'est de valeurs justes
presque toujours, de dessin diihcuitueux,
de savoir indéniable, mais c'est sans art,
sans fantaisie ni esprit, alors qu'il y en
a en M. Bonnard chez qui toutes les lignes
chavirent, et en M. Laprade qui est plein
de goût, mais s'en tient à l'à-peu-près. Ah !

s'il voulait bien ne pas écouter son heu-
reuse facilité, et savoir que le premier jet
n'est pas tout!
Les œuvres de M. d'Espagnat sont tra-
vaillées, volontaires, hardies, et dénotent
un homme décidé à être quelqu'un, de
forte personnalité. Il y a à réfléchir devant
ses nombreux envois. Mais l'influence de
Renoir le hante et le tyrannise, elle le dé-
personnalise presque. Regardez son Tuù;
Aféahherr<27zA, entre autres. C'est d'une très
belle couleur chaleureuse ; mais on y sent

à la fois les maîtres décorateurs d'Italie et
M. Renoir, jusqu'au pastiche. Et ce n'est
pas pour vexer ce très intéressant artiste
que je lui demanderai pourquoi faire sou-
tenir une baigneuse nue par une paysanne
qui est, sans doute possible, du Feyen-
Perrin tout pur! M. Albert André, qui est
chercheur, coloriste, aux valeurs vigou-
reuses, un peu crues, est,
lui aussi, influencé très net-
tement de Renoir. Dans son
TA, il se rencontre avec
M. Charles Guérin dans
cette assimilation. Ce ta-
bleau pourrait être de l'un
ou l'autre, s'il n'était de
M. Renoir dans les jours
où il n'est pas en veine.
M. Guérin est un sérieux et
heureux décorateur, qui pro-
gressera encore. Les petites
choses de M. Dezaunay ont
un peu l'air d'être de M. Le-
bourg. Il y a en M. Matisse
de la vigueur, mais beau-
coup de vulgarité qui ne
l'augmente pas, au contraire.
Comment voit-il la délicieuse
chose qu'est une table en-
soleillée et scintillante de
cristaux sous cette matière
grossière et plâtreuse? La
vulgarité de matière et d'ar-
rangement est ce qui me
frappe le plus chez ces
hommes que l'impression-
nisme a pourtant formés,
lui, cet art si rare, si ca-
ressant, cet art de fleur et
de soie et de lumière ! C'est
étrange. On en arrive à
constater en M. Valtat le
modèle de la grossièreté : couleur, forme,
tout y est délibérément laid, avec une vo-
lonté sauvage, un amour obstiné de ce qui
est laid. Et que toutes ces brutalités sont
débiles et pauvres! C'est, auprès, un repos
des yeux et de l'esprit que de voir les déli-
cates petites toiles si blondes de M. Durenne,
un nouveau-venu de vrai talent, un artiste
celui-là, et les harmonies bariolées et vives
de M"e Paule Gobillard qui se souvient de
Berthe Morisot. Ah! Berthe Morisot, où
êtes-vous, avec votre art adorable, votre


RENOIR Aorœ<.?ù ù<? AI.

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