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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 8,2.1906

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Roseau, ...: Du style Russe: les industries artistiques de Talachkino
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https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0164

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L'ART DECORATIF

demeuré dans les palais de ville de la no-
blesse, tous ne datant que de deux cents
ans à peine. Les maisons de bois, tant
celles des maîtres que les paysannes, ne
peuvent durer que, tout au plus, cent ans,
et sont rebâties constamment à mesure de
leur délabrement; sans compter les fré-
quentes ruines par l'incendie. C'est ainsi

Princesse M. TËNICHEFF
que nul ne s'est soucié de conserver leurs
ornements sculptés vieillis avec les arma-
tures; les meubles sont aussi très rares.
Seuls, les inconostases sont intacts avec les
autres choses d'église pour témoigner du
passé très reculé. La date de ces derniers
se retrouve, parfois, dans les registres des
inventaires sans que le nom de l'architectc-
sculpteur y soit jamais mentionné. On sait,
pourtant, que, pour les églises, ce furent
les membres des (opéra) de sculp-
ture et de peinture religieuses qui travail-
lèrent. Ils formaient une classe d'artisans
faubouriens partagée en compagnons, ap-
prentis et maîtres, tout comme partout au
moyen âge. Ils sont tous restés anonymes;

mais dans l'ensemble des œuvres diverses
on reconnaît un style distinct caractérise :
celui de Novgorod, Iaroslav, Moscou, etc., etc.
Dans les campagnes, il n'y eut d'autres
décorateurs que les Koustarys. Définissons,
pour une fois, ce nom dont on use à tort
et à travers sans le comprendre : ce sont et
furent parmi les paysans ceux qui, doués
de talent naturel et
formés à nulle école
sauf celle de l'instinct
et de la tradition,
s'adonnent à la sculp-
ture à leurs heures de
loisir, soustraites à
leur tâche agraire, que
l'on appelle ainsi. Mais
cette appellation s'ap-
plique aussi aux pay-
sans qui font de la
cordonnerie, de la ser-
rurerie ou tout autre
métier de chambre et
ne signifie en russe
M'f e n t e r m e
général. C'est dans la
longue claustration des
mois d'hiver que les
hommes ont sculpté
et les femmes ont fait
de la broderie, pour
se remettre tous à la
terre au printemps,
jadis comme aujour-
d'hui.
Les moines d'un
C<37zapé côté, les seigneurs de
l'autre, ont acheté et
commandé tant aux maîtres artisans qu'aux
hommes et aux femmes Koustarys : on en a
souvent groupé des sélections auprès des de-
meures seigneuriales, surtout pour les dentel-
lières. Les sculpteurs sont et furent plus indé-
pendants. Dans leurs œuvres resta, renaissant
et tenace, le goût byzantin inspiré par la
fréquentation de l'église, tant dans la ligne
que dans les couleurs, à côté du caractère
général de facture commun à toute sculpture
primitive. C'est ainsi que l'art russe se
rattache d'un côté au raffinement monotone
de Byzance, et de l'autre à la stylisation
étrange et barbare des symbolistes à ou-
trance de l'Art Nouveau, sans qu'il y ait
de parti-pris chez les Koustarys, bien en-


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