L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (8,2.1906)

L'ART DÉCORATIF

industrie, la première de l'époque nou-
velle.
Cette dixième Exposition de l'Automo-
bile fut plus splendide que jamais — sommes-
nous loin des seize véhicules bâtards du
Palais des Arts Libéraux à la porte Rapp

prodigué tout ce qu'elle possède, et chaque
hiver elle accorde plus encore. Voyez ces
parois rutilantes, ces mats flamboyants, ces
pylônes qui éciaboussent de projections,
ces phares aux rayons fuigurants qui voltent
sans répit, ces tournesols magiques? Dès ia


aannnnæ

SERRURIER
en 1896, et des sourires narquois des visi-
teurs! — plus passionnante encore, si pos-
sible, et plus prospère, affirment les cory-
phées. Ici l'Automobile-roi est couronné
par la Fée-lumière, et quelle lumière!
souple, active, agissante, une des fortunes
de 1a science humaine, qui bondit le long
des fils et franchit les éléments. Il n'y a
pas de décor sans lumière. La chronique
répète à l'envi qu'ici chaque année la fée a

place de la Concorde, l'hôtel Pastoret où
demeure le célèbre Club des temps présents
est adorné de soleils d'or, l'immense qua-
drilatère flambe de motifs et de rampes, les
Champs-Elysées tressaillent de girandoles
en une sorte d'avenue ardente. Le Grand
Palais surgit d'un brasier, environné de
lueurs bleu pâle, comme d'une gaze lunaire.
L'allée irradiée se poursuit par le pont mo-
numental qui reflète dans le fleuve ses mille

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