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Riotor, Léon: L' art décoratif au Salon de l'Automobile, [2]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0263
L'ART DÉCORATIF
L'électricité fournit plusieurs moyens
ingénieux, il n'y en a pas de meilleurs pour
l'instant. Le premier consiste dans l'éclai-
rage direct en réfraction de l'enseigne peinte
sur le tableau, par un encadrement de lampes,
de cordons lumineux soulignant les arêtes
principales du bâti. Il est quelque peu naïf,
mais peut plaire aux ennemis des complica-
tions. Le suivant utilise les lettres creuses,
blanchies, fort à la mode sur nos boulevards,
où elles s'étalent aux devantures des jour-
des modèles limités et s'avère de construction
coûteuse.
Ici le mirage par transparence, l'exten-
sion de la lanterne, le fanal blotti derrière
une vitre colorée ou un vitrail, sinon sous
l'épiderme de lettres découpées dans l'opacité
du bois ou du métal. Un éclairage interne,
unique, permet la double face, illumine le
recto et le verso. C'est donc un dispositif
économique, et pour cela recherché. Cepen-
dant combien peu satisfaisant, malgré son
SERRURIER
naux. Ou bien encore les onciales en bois
laqué, virginal, de formes plus étudiées,
bordées d'ampoules visibles disposées symé-
triquement. C'est le plus simple, c'est aussi
le plus trivial et le moins architectural.
Ces deux systèmes ne peuvent s'associer.
L'un tue l'autre.
Vomi encore la majuscule liliale, à
jambages réguliers, égaux, de verre fondu,
de biscuit ou de porcelaine creuse, brûlant
d'un incendie local, celle des annonces per-
manentes des bars et des théâtres, celle qui
trace le mot .SorTie dans les gares du Mé-
tropoiitain, et le vocable des meilleures fla-
nelles hygiéniques chez les bonnetiers du
Sentier. Elle est incontestablement très vi-
sible, malheureusement elle se restreint à
avantage, pour quiconque désire la fulgu-
rance et le relief. Il demeure terne, ne frappe
qu'incidemment le regard, ne le captive
guère. On peut toutefois y ajouter une
innovation récente, assez agréable, des
grâces nouvelles. Telle la Société Westing-
house qui, par l'emploi des vapeurs de
mercure, a obtenu un assez beau tambour
bleu.
Enfin voyez encore ce genre différent,
les parterres fleuris aux multiples couleurs
issus du mélange des ampoules, à préconiser
non pour son intensité, mais pour son amu-
sant chatoîment. Dans tout ceci la quantité
de courant électrique fourni par de loin-
taines usines ne permet guère l'usage des
charbons jablochoff dont l'arc serait trop
228
L'électricité fournit plusieurs moyens
ingénieux, il n'y en a pas de meilleurs pour
l'instant. Le premier consiste dans l'éclai-
rage direct en réfraction de l'enseigne peinte
sur le tableau, par un encadrement de lampes,
de cordons lumineux soulignant les arêtes
principales du bâti. Il est quelque peu naïf,
mais peut plaire aux ennemis des complica-
tions. Le suivant utilise les lettres creuses,
blanchies, fort à la mode sur nos boulevards,
où elles s'étalent aux devantures des jour-
des modèles limités et s'avère de construction
coûteuse.
Ici le mirage par transparence, l'exten-
sion de la lanterne, le fanal blotti derrière
une vitre colorée ou un vitrail, sinon sous
l'épiderme de lettres découpées dans l'opacité
du bois ou du métal. Un éclairage interne,
unique, permet la double face, illumine le
recto et le verso. C'est donc un dispositif
économique, et pour cela recherché. Cepen-
dant combien peu satisfaisant, malgré son
SERRURIER
naux. Ou bien encore les onciales en bois
laqué, virginal, de formes plus étudiées,
bordées d'ampoules visibles disposées symé-
triquement. C'est le plus simple, c'est aussi
le plus trivial et le moins architectural.
Ces deux systèmes ne peuvent s'associer.
L'un tue l'autre.
Vomi encore la majuscule liliale, à
jambages réguliers, égaux, de verre fondu,
de biscuit ou de porcelaine creuse, brûlant
d'un incendie local, celle des annonces per-
manentes des bars et des théâtres, celle qui
trace le mot .SorTie dans les gares du Mé-
tropoiitain, et le vocable des meilleures fla-
nelles hygiéniques chez les bonnetiers du
Sentier. Elle est incontestablement très vi-
sible, malheureusement elle se restreint à
avantage, pour quiconque désire la fulgu-
rance et le relief. Il demeure terne, ne frappe
qu'incidemment le regard, ne le captive
guère. On peut toutefois y ajouter une
innovation récente, assez agréable, des
grâces nouvelles. Telle la Société Westing-
house qui, par l'emploi des vapeurs de
mercure, a obtenu un assez beau tambour
bleu.
Enfin voyez encore ce genre différent,
les parterres fleuris aux multiples couleurs
issus du mélange des ampoules, à préconiser
non pour son intensité, mais pour son amu-
sant chatoîment. Dans tout ceci la quantité
de courant électrique fourni par de loin-
taines usines ne permet guère l'usage des
charbons jablochoff dont l'arc serait trop
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