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L' art français: revue artistique hebdomadaire — 1.1887-1888 (Nr. 1-53)

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No. 10 (3. Juillet 1887) – No. 19 (4 Septembre 1887)
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Première année. — N° 16

LE NUMERO : 1S CENTIMES

14 Août 1887

L'ART FRANÇAIS

(Hennir jpErtistiquf Jïficbïiomalrairf

Texte par Firmin Javel

Illustrations de MM. SILVESTRE & Cic, par leur procédé de Glyptographie

Bureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris

ABONNEMENTS. — Paris : un an, 9 fr. ; six mois, 5 francs. — Départements : un an, 10 fr., six mois, 6 francs.

SALON DE 1887

(Quatorzième article)

La reproduction du Tarirait de M. Louis de Ronchaud, que nous
donnons à notre première
page, portrait dans lequel
M,lc Joséphine Houssay se
hausse jusqu’à la psycho-
logie la plus minutieuse et
la plus clairvoyante, est le
meilleur souvenir que
l’Art Français puisse con-
sacrer à l’éminent et re-
gretté directeur des Mu-
sées Nationaux. Mieux
que toutes les études bio-
graphiques, plus élo-
quemment que tous les
discours officiels, ce por-
trait raconte la vie, toute
de labeur et de recher-
ches , de cet érudit,
entièrement consacrée ,
d’une part, a la conser-
vation des chefs-d’œu-
vre de nos galeries na-
tionales et, d’autre part,
au développement, a l’en-
couragement du progrès
artistique et a l’élucida-
tion des plus intéressantes
questions littéraires.

Nous donnons aujour-
d’hui, outre ce portrait,
la Mort de Tbémistocle, par
M. Danger (prix de Ro-
me), la Fille du fermier,
par MmcGardner, et, d’au-
tre part, nous avons a nous
occuper des ouvrages de
MM. Eliot et Bail.

On a déjà tenté, ici, une description de la scène agreste qui a
inspiré le tableau de M. Eliot. Si nos lecteurs l’ont oubliée, la repro-
duction du Jour desprix la leur rappellera en la complétant. Rien, en
effet, ne remplacerait ces reproductions forcément, scrupuleuse-
ment exactes, nous ne saurions trop le répéter. Voyez comme elle
est aimable et souriante, cette scène exquise, à la fois intime et
triomphale, et si naturelle, si vraie au sens absolu du mot.

PORTRAIT DE M. LOUIS DE RONCHAUD
Par M"c Joséphine Hoissay

« On revient de la cérémonie, disions-nous. Les enfants ont
pris de l’avance sur leurs parents qu’on aperçoit cheminant péni-
blement au loin, dans le rayonnement du soleil d’août, parmi les
ondulations des blés mûrs. Le gamin, coiffé de la couronne de
lauriers, s’est hissé à cheval sur une barrière. Il se prélasse en

triomphateur, tandis que
la petite, droite dans sa
robe blanche, rigide et
neuve, le contemple avec
envie et admiration. »

« La composition de
M. Maurice Eliot, ajou-
tions-nous, est extrême-
ment ingénieuse, et l’exé-
cution, ici, est charmante
de tous points. »

Nous n’avons pas à mo-
difier ou à rectifier ce ju-
gement. Aujourd’hui en-
core nous sommes sous
l’impression de cette toile
claire etpleine d’air, pleine
del’airsalubre des champs
et nous ne pouvons que
renouveler àM. Eliot, les
félicitations que nous lui
avons adressées dès la pre-
mière heure.

Le tableau de M. Jo-
seph Bail est également
une des œuvres les plus
remarquables du Salon.
Il y a, dans ce Marmiton,
des qualités de peinture
qu’on ne trouve guère
que chez les maîtres, et il
y a aussi cette liberté de
touche, et ce que j’appel-
lerai la « sérénité du des-
sin », sans lesquelles un
ouvrage ne saurait attein-
dre au charme.

Tout, ici, est riant, tout respire l’insouciance et la jeunesse. Il
est si drôle, ce petit marmiton, si fier de se mirer dans son chau-
dron éblouissant! Avec quelle satisfaction il contemple ce cuivre
rutilant, aux reflets magiques ! Est-il assez content de lui ? Le
patron peut venir, il n’aura qu’à approuver. Pas de danger qu’il
tire l’oreille du gâte-sauce. Pour un chaudron, voilà un chaudron !
Et nous ajoutons : pour un peintre, voilà un peintre !
 
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