Première autiée. — N° 37
LE NUMÉRO : 15 CENTIMES
7 Janvier 1888
L'ART FRANÇAIS
J^ctutr j^i.rtistiquf J ,> rbiunnaîiatrc
Texte par Firmin Javel
Illustrations de MM. SILVHSTKK de Cic, par leur procédé de G1 yptographie
Bureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris
ABONNEMENTS. — p\iu> : un an, 9 IV.; six mois, 5 francs. — I ) i : i • a 111 t.ments : un an, ÎO IV.. six mois, 6 francs.
SOMMAIRE
1,LUSTRATIONS : 1" p.igr : l’nrtriiit de M"‘ (Jean Cig.mx I; — i* page : Lu Seijuiu ;-/•<.v de
Iiiskm;_■ Algérie ( <. n i I l.i n nu U ) ; — 3* page : l.e I* de liijne il l assaut de Matai, a/l;
moi't du capitaine Punis «Kimle Ipaiiigiiyj.
TEXTE : Le Musée des Portraits ; M.Hnqei• Marx;- L'hislnire de l'art et l'esthétique : Kehos.
EE MUSÉE
ni s
PORTRAITS
Nous avons signalé
l’intention de M. Cas-
tagnary, directeur des
Beaux-Arts, de créer»
une galerie des por-
traits des grands pein-
tres français. Dans un
très remarquable rap-
port qu’il adresse au
ministre, et que nous
regrettons de ne pou-
voir reproduire in c.x-
U'tiso, M. Castagnarv
dit :
« On avait conçu
l’idée d’une vaste col-
lection de portraits ras-
semblée dans une ga-
lerie appropriée, v est-
à-dire agencée a la
moderne, avec éclai-
rage par en liant et
ornementation luxu-
riante courant dans les
voussures supérieures.
Un tel projet eût exigé
des centaines de mille
francs. On s’était ar-
rête devant le chiffre
de la dépense, et 1 on
n’avait rien lait.
>i il m'a semblé q'u’a-
\ce moins d’ambition
et plus d’esprit prati-
que il était possible de réaliser la pensée commune. Mais, pour
aboutir, il fallait savoir se borner. Que demandait, en somme,
l’opinion ? Que l'institution lut fondée. Son développement se
ferait ensuite sans effort, par le même laps de temps et l’effet des
sympathies qui ne manqueraient pas de lui advenir. L’essentiel
était de commencer, de créer un noyau suffisant pour éveiller
l’intérêt du public et déterminer les dons des amis des arts. Si
-
ÜIGOUX (Jean). — Porlnul Je Ml,r
plus tard un agrandissement de local devenait nécessaire, ceux
qui nous succéderont trouveraient bien les moyens d’y parer et
de loger convenablement une collection devenue inappréciable
aux yeux de tous. Ecartant donc résolument tout parti pris de
dépense, nous avons,
mes collaborateurs et
moi, choisi la moins
mauvaise des salles
disponibles; nous y
avons rangé les por-
traits d’artistes peints
(par eux-mêmes ou
par leurs contempo-
rains) que possédaient
le Louvre, Versailles,
le Luxembourg et l’E-
cole des Beaux-Arts.
Aujourd’hui, la salle
des portraits existe et
le public va être admis
dans quelques jours à
la visiter. »
Il restait toutefois à
résoudre une question
délicate, celle de savoir
si l’on admettrait dans
cette galerie des por-
traits d 'artistes vivants.
M. Castagnarv s’ex-
plique ainsi sur cette
question :
« Je n hésite pas à
me prononcer pour
l’affirmative. D’abord,
il ne faut pas douter
que la présence des
célébrités contempo-
raines, françaises et
étrangères, n’ajoute un
vit attrait de curiosité
à tous ceux qui attire-
ront le public dans la
salle en formation. A un point de vue supérieur, un musée de
portraits doit être comme un livre courant, ouvert à toutes les
gloires et perpétuellement tenu à jour. Si nous ne recueillons
pas de leur vivant les images de nos grands artistes, nous aurons
peu de chance de Ls retrouver après leur mort, et la chaîne de -
leur histoire se trouvera interrompue, comme elle l’a été si sou-
vent, hélas ! dans le passé. »
LE NUMÉRO : 15 CENTIMES
7 Janvier 1888
L'ART FRANÇAIS
J^ctutr j^i.rtistiquf J ,> rbiunnaîiatrc
Texte par Firmin Javel
Illustrations de MM. SILVHSTKK de Cic, par leur procédé de G1 yptographie
Bureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris
ABONNEMENTS. — p\iu> : un an, 9 IV.; six mois, 5 francs. — I ) i : i • a 111 t.ments : un an, ÎO IV.. six mois, 6 francs.
SOMMAIRE
1,LUSTRATIONS : 1" p.igr : l’nrtriiit de M"‘ (Jean Cig.mx I; — i* page : Lu Seijuiu ;-/•<.v de
Iiiskm;_■ Algérie ( <. n i I l.i n nu U ) ; — 3* page : l.e I* de liijne il l assaut de Matai, a/l;
moi't du capitaine Punis «Kimle Ipaiiigiiyj.
TEXTE : Le Musée des Portraits ; M.Hnqei• Marx;- L'hislnire de l'art et l'esthétique : Kehos.
EE MUSÉE
ni s
PORTRAITS
Nous avons signalé
l’intention de M. Cas-
tagnary, directeur des
Beaux-Arts, de créer»
une galerie des por-
traits des grands pein-
tres français. Dans un
très remarquable rap-
port qu’il adresse au
ministre, et que nous
regrettons de ne pou-
voir reproduire in c.x-
U'tiso, M. Castagnarv
dit :
« On avait conçu
l’idée d’une vaste col-
lection de portraits ras-
semblée dans une ga-
lerie appropriée, v est-
à-dire agencée a la
moderne, avec éclai-
rage par en liant et
ornementation luxu-
riante courant dans les
voussures supérieures.
Un tel projet eût exigé
des centaines de mille
francs. On s’était ar-
rête devant le chiffre
de la dépense, et 1 on
n’avait rien lait.
>i il m'a semblé q'u’a-
\ce moins d’ambition
et plus d’esprit prati-
que il était possible de réaliser la pensée commune. Mais, pour
aboutir, il fallait savoir se borner. Que demandait, en somme,
l’opinion ? Que l'institution lut fondée. Son développement se
ferait ensuite sans effort, par le même laps de temps et l’effet des
sympathies qui ne manqueraient pas de lui advenir. L’essentiel
était de commencer, de créer un noyau suffisant pour éveiller
l’intérêt du public et déterminer les dons des amis des arts. Si
-
ÜIGOUX (Jean). — Porlnul Je Ml,r
plus tard un agrandissement de local devenait nécessaire, ceux
qui nous succéderont trouveraient bien les moyens d’y parer et
de loger convenablement une collection devenue inappréciable
aux yeux de tous. Ecartant donc résolument tout parti pris de
dépense, nous avons,
mes collaborateurs et
moi, choisi la moins
mauvaise des salles
disponibles; nous y
avons rangé les por-
traits d’artistes peints
(par eux-mêmes ou
par leurs contempo-
rains) que possédaient
le Louvre, Versailles,
le Luxembourg et l’E-
cole des Beaux-Arts.
Aujourd’hui, la salle
des portraits existe et
le public va être admis
dans quelques jours à
la visiter. »
Il restait toutefois à
résoudre une question
délicate, celle de savoir
si l’on admettrait dans
cette galerie des por-
traits d 'artistes vivants.
M. Castagnarv s’ex-
plique ainsi sur cette
question :
« Je n hésite pas à
me prononcer pour
l’affirmative. D’abord,
il ne faut pas douter
que la présence des
célébrités contempo-
raines, françaises et
étrangères, n’ajoute un
vit attrait de curiosité
à tous ceux qui attire-
ront le public dans la
salle en formation. A un point de vue supérieur, un musée de
portraits doit être comme un livre courant, ouvert à toutes les
gloires et perpétuellement tenu à jour. Si nous ne recueillons
pas de leur vivant les images de nos grands artistes, nous aurons
peu de chance de Ls retrouver après leur mort, et la chaîne de -
leur histoire se trouvera interrompue, comme elle l’a été si sou-
vent, hélas ! dans le passé. »