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L' art français: revue artistique hebdomadaire — 1.1887-1888 (Nr. 1-53)

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No. 30 (20 Novembre 1887) – No. 39 (21 Janvier 1888)
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https://doi.org/10.11588/diglit.25560#0158
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L’ART FRANÇAIS

M. Castagnarv, pour compléter sa création, a décidé d’inviter
les sculpteurs à donner d’eux-mêmes des médaillons ou des
bustes qui trouveraient également place dans la salle des por-
traits. Ici, le passé ne nous a presque rien légué : tout est à
créer; mais les œuvres qu’on recueillera iormeront l’embryon
d’une section nouvelle qui ajoutera un intérêt spécial à notre
musée de portraits, le rendra dans l’avenir plus complet et, par-
tant, plus curieux qu’aucun autre.

Le ministre a approuvé le projet de M. Castagnary et, en con-
séquence, il a pris l’arrêté suivant :

Article premier. — La salle des portraits, fondée au musée
du Louvre, comprend : pour le passé, les portraits d’artistes peints
par eux-mêmes ou par leurs contemporains ; pour le présent, les
portraits, bustes ou médaillons d’artistes, exécutéspar eux-mêmes.

Art. 2. Une commission consultative, instituée auprès de la
direction des Beaux-Arts, sera chargée de proposer au ministre
les noms des artistes vivants qui, à raison de leur notoriété, pour-
ront être invités à offrir leurs portraits, bustes ou médaillons.

Art. 3. Cette commission est composée de :

MM. le d irecteur des Beaux-Arts, président; le directeur des
musées nationaux, vice-président; le conservateur du départe-
ment de la sculpture au même musée; le conservateur du musée
national du Luxembourg; le conservateur du département de la
peinture et des dessins au musée du Louvre; le président de l’A-
cadémie des Beaux-Arts; le président de la Société des artistes
français; Henri Havard, inspecteur des Beaux-Arts; Charles
Yriarte, inspecteur des Beaux-Arts; André Michel, critique d’art;
h'ourcaud, critique d’art ; Gonse, directeur de la Gabelle des Be.wx-
Arls ; Véron, directeur du journal Y Art.

M. Crost, chef du bureau de l’enseignement et des musées, et
M. Roger Marx, secrétaire de la direction des Beaux-Arts, rem-
pliront, auprès de cette commission, les fonctionsxle secrétaire
et de secrétaire adjoint. F. J.

M- ROGER MARX

La récente nomination de .M. Loger Marx an secrétariat de la Direction
des Beaux-Arts, nomination à laquelle nous avons applaudi sans réserva',
a donné l’idée a MrMaurice Barrés de rechercher et d aualvser l’esprit
et les tendances des travaux de notre jeune et distingue'confrère. Kt nous
sommes heureux d’emprunter à sou intéressante étude, que nous trouvons
dans ['Indépendant littéraire, ces quelques lignes résumant parfaitement
l’esthétique du critique d’art du Voltaire et de l’historiographe d’Henri
Régnault :

« Dans ses comptes remlns de u iinuliiotr." oinlomporaine, sans témérité mais sans palinodie, il
soutient, défend, louante les lonlalives obscures, uni comprises. étouffées parfois, dès qu'il croit y ren-
contre une saveur spéciale, un cachet marqué, une individualité,enliii, comme il aime à dire. Avec une
intuition qui n’enlève rienai la maturité de ses jugements, il devine le talent encore anonyme et se
prend à l’aimer. Il a le culte actif de l'originalité. »

« Dans ses etiules plus approfondies, dans smi Ib'xnaiilt par exemple, ce qu'il poursuit en accumu-
lant les peli.s faits de biographie, en rapprochant les accidents de la vie de Régnault de la production
de ses taoleaux ou de ses esquisses, c’est l’originalité, le dmi essentiel de l’artiste. Cette élude de Ro-
ger Marx me parait excellente de. mesure dans le ton et de sincérité dans le jugement. Il sait honorer
la mémoire de ce héros sans hésiter à juger l’muvre qu'il a fournie, Il ne se croit pas obligé de donner
au peintre les épithètes qu'un ne saurait refuser à l'homme tombé devant l'ennemi. I.es termes où Ro-
ger Marx dépose ses réserves de critique sur Item i Régnault sont d'une parlai le convenance. Avant
examiné le tempérament de Régnault, ainsi que les projets au milieu desquels la mort le surprit, ayant
étudié la Sortie du l'tu lin, le tableau demeuré inachevé, Marx déclare que Régnault loin hait a une
manière plus indépendante, plus humaine que celle où il avait excellé jusqu'alors Son originalité
avait toujours hésité, mais enlin il allait nous donner celte franche Individualité, qui est toiijoiiis pour
Roger Marx, comme ou voit, la marque solide de l’artiste, »

Oit peut donc être assure, t omme le «lit fort bien M. Barrés eu termi-
nant, que puisqu'il ne goûte rien tant «pie ht marque personnelle, puis-
qu'il veut conserver dans une œuvre l'émotion d'une âme, M. Roger Marx
combattra toujours pour faire respecter des artistes et des critiques, ce
principe : que la peinture ne doit pas 11’ètre qu’une pâture pour les veux.

« O souri de, véritable idéaliste fau sens intelligent et étymologique), avec la courtoisie de la polé-
mique et Inconvenance des jugements, nous donnent la physionomie de Roger Marx qui, étant encore
un des plus jeunes de la critique parisienne, a su se faire reconnaître des mailres et du public spécial,
comme un des juges les plus utiles et les mieux avertis. » R ,1

L’HISTOIRE DE L’ART

ET L’ESTHÉTIQUE
(Suite)

Il y aurait d’autant plus de facilité, Messieurs, à introduire cette
innovation dans vos cours de dessin, que la présence même des
modèles graphiques serait souvent d’un grand secoure r^ur l’in-
telligence de certaines démonstrations.

C’est ainsi que, tout dernièrement, nous avons vu M. Charles
Blanc, au collège de France, employer pour la première fois, par
une innovation heureuse et dont le public se montre ravi, de
grands dessins pour ajouter la clarté et l’éloquence de la démons-
tration graphique à l’autorité des explications orales. En voici un
exemple. Pour mieux faire comprendre à son auditoire la relation
qui existait entre telle figure antique et telle composition du
Moyen-Age ou de la Renaissance, l’éminent professeur nous a
montre un dessin au trait de I un des bas reliefs qui décorent la
chaire du baptistère de Lise. Ce bas-relief, sculpté en 1260 par
Nicolas (vie Bise), met en scène un grand prêtre qui passe, digne,
majestueux, suivi d’un acolyte. A côté de ce dessin, M. Charles
Blanc en a place un autre, de mêmes dimensions, représentant
une sculpture antique d’un sentiment tout opposé : un Baccluis
ivre, trébuchant, soutenu par un jeune satyre. Or, grâce à ce
rapprochement, nous avons pu nous rendre un compte exact de
l’ingénieuse appropriation faite par l’artiste pisan, des formes an-
tiques à l’expression d'un sentiment moderne,

lotit le monde put voir, ce jour-là, dans ce double dessin, en
y touchant du doigt pour ainsi dire, comment Nicolas de Pise
avait, le premier, substitué aux lourdes et raides images de l’art
hysantin, la dignité, l’élégance et les grâces incomparables des
figures antiques, faisant jaillir ainsi d’un marbre grec la première
étincelle vie cette formidable explosion qui fut la Renaissance.

I.e perfectionnement réalisé par M. Charles Blanc, au collège
de Brance, n’aflirme-t-il pas une fois de plus l’excellence de cet
eiiseiaiienii'iil îles choses si justement préconisé depuis quelques
années ?

Ht tous ces ellorts resteraient sans exemple pour les démocra-
tiques institutions que vous dirigez, Messieurs ? Vous n’essaie-
riez pas, à votre tour, d’expérimenter les nouvelles méthodes sur
votre public studieux et intelligent ? Laissez-moi croire au con-
traire qu’il suffira de vous signaler cette lacune dont je parlais
tout à l’heure, pour éveiller sur ce point votre sollicitude éclairée.
LesAssociationspolvtechnique et phylotechnique ont été fondées
pour répondre aux aspirations d’une génération qui est déjà de
beaucoup distancée par la nôtre ; pour n’envisager que le côté de
l’art, notre goût s’épure et s’élève ; les adeptes d’hier sont les ini-
tiés d’aujourd’hui ; leur nombre augmente sans cesse et le mo-
ment est venu ou l’histoire de l’art et l’esthétique populaires doi-
vent entrer définitivement dans le programme de vos études, au
même titre que le dessin, dont elles sont l’inséparable complé-
ment. , 1 , FI RM IN JAVEL.

■ — ■ -- (ÿT—--- ■ ■

Jachos Artistiques.

_._

Le Journal of/irirl ;i publié, le 31 décembre, les nominations suivantes;

Officiers d<‘ I Instrnctian pnldiipte : M11"’ Léon Bertoaux, statuaire ;
MM. Fernand Boorgeat, critique dramatique ; Hirsch, artiste peintre ;
Firmin Javel, critique d’art, directeur de l'Art Français.

Officiers d'Académie : Mme Amélie I’emmnet, auteur et compositeur
de musique; MM'. Arsène Alexandre, critique d’art, chroniqueur au
journal Paris.

X

La commission municipale, chargée d'élaborer un programme de déco-
ration de l'Hôtel de Ville, a adopté le programme suivant, destiné, bien
entendu, à recevoir la sanction du conseil municipal :

Le plafond de l’escalier d’honneur confié à M. Elie Delaunay symboli-
sera le triant pin' de la Ville de Pans.

Les salmis d’honneur seront confiés, comme on le sait déjà, à MM.
Bounat. Jules Lefebvre et Besnard.

L’allégorie «le la Ville île Paris serait ainsi continuée ; M. Donnât repré-
senterait les Arts de Paris, M. Lefebvre les Lettres, M. Besnard les
Sciences.

Pour la galerie latérale, l’artiste n’est pas encore désigné.

M. Gallaud avait proposé d’y représenter, en général, l’histoire du tra-
vail ; la commission s’est placée à un point de vue particulier, en s’en te-
nant à la symbolisation de quelques industries plus particulièrement pa-
risiennes.

X

L’exposition de la Société des artistes indépendants aura lieu du 21 mars
au 3 mai, au pavillon de la Ville de Paris.

Les œuvres seront reçues du 10 au 14 mars inclus. F. J.

Le gridiit : SILYESTRE.

Pari*. — ülyploçraphic SILYESTRE 4 C‘\ ra« Oherkampf, V7.
 
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