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L’ART FRANÇAIS

EXPOSITION UNIVERSELLE

Les Objets cïArt Français.

L’exposition rétrospective d’objets d’art français, inaugurée la
semaine dernière dans le Palais du Trocadéro, présente le plus
haut intérêt. Tout ce que notre art national a produit de mer-
veilles, du douzième siècle jusqu’à nos jours, en fait de broderies,
de sculpture sur bois, de bijoux, d’éventails, de croix, de châsses,
de buires, de ciboires, d’émaux, etc., est visible dans ses quatre
salles successives, et il convient de féliciter sans réserves M. An-
tonin Proust, commissaire spécial des Beaux-Arts, à l’initiative
duquel est due cette éclatante manifestation du génie français,
ainsi que ses collaborateurs : MM. Alfred Darcel, Molinier,
Roger Marx, Paul Eudel, Du Sartel, etc. Il faut aussi remercier
les heureux collectionneurs qui, avec les musées et les églises,
ont généreusement contribué à la réunion de tant de chefs-
d’œuvre; ainsi les noms de MM. Spitzer, Alphonse et Gustave de
Rothschild, etc. ne sauraient être oubliés ici.

On a commencé l’installation générale par les tapisseries
anciennes, qui couvrent une surface de trois cents mètres au moins
et qui ont été fournies par la collection de l’église de Beaune, par
celle de la cathédrale du Mans, par Reims, par Chalais et par des
particuliers.

Pour les pièces d’orfèvrerie, d’une richesse incomparable, nous
devons nous borner à citer les plus importantes.

On admirera, par exemple, tout le trésor de la cathédrale de
Sens, et notamment une très belle châsse, l’anneau en or et le
peigne en ivoire sculpté ayant appartenu à Saint-Loup, ainsi
qu’un ciboire en argent doré. De la cathédrale d’Auxerre, douze
pièces; de Soissons, une très curieuse réduction en cuivre doré
de la ville. Vannes a prêté aussi plusieurs objets.

Un très beau trésor, c’est celui du diocèse d’Arras qui surtout
comporte plusieurs monstrances, le reliquaire des Augustines
d’Arras, enfin le reliquaire en cuivre de saint Nicolas portant une
dent au centre et tout autour cette inscription : Dais : saint
Nichai aï •{*.

Le trésor de Troyes n’est pas moins riche. Parmi les princi-
paux objets qui le composent on peut citer : une grande châsse,
le reliquaire de Jaucourt, la belle châsse de Villemort, le calice de
Troyes, du treizième siècle, des crosses en émail champlevé de
Limoges, enfin de très nombreuses plaques d’émail provenant
d’anciens reliquaires détruits.

Avec ces tapisseries, le Mans a envoyé sa belle châsse. On a
revu aussi le merveilleux évangéliaire de Gannat, si curieux avec
ses beaux ivoires carolingiens, la châsse de Meaux, l’évangéliaire
de Saulieu, dont les ivoires représentent le Christ et la Vierge.
Nancy a envoyé le calice et l’évangéliaire de saint Gozlin, ainsi
que des bagues et des plaques d'ivoire sculptées. De Nancy éga-
lement est arrivé un curieuxvaisseau lait avec une conque marine
ornée de lames d’argent doré ouvragé. Chalons-sur-Marne a
prêté un curieux soulier du treizième siècle, dont le cuir est doré
en certaines de ses parties. La chasuble de saint Yves est venue
de la commune de Louannec, la châsse et le chapelet de saint
Benoît ont aussi quitté Saint-Benoit mr-Loire pour figurer à
l’Exposition. Il en est de même de la croix processionnelle de
Perpignan, dont le diocèse a envoyé de nombreux objets.

Le chef de saint Adrien (treizième siècle), ainsi que les calice
et ciboire appartenant à la cathédrale de Tours, le cbet reliquaire
de saint Fortunat et le buste reliquaire de sainte Dumine, du
diocèse de Tulle, une belle monstrance de Maubeuge, le reli-
quaire de Chancelade, enfin un lutrin du quinzième siècle, de
l’église de Sainte-Catherine, de Honfleur, ont aussi été reçus.

Citons encore, du diocèse de Lyon de nombreux objets, parmi
lesquels figurent un très curieux griffon en bronze argenté, des
crosses, des calices, un ciboire en émail champlevé de Limoges,
enfin une croix processionnelle du seizième siècle. Du diocèse de
Limoges, un reliquaire en cristal de roche du treizième siècle

provenant de 1 église de Milhaguet; un beau calice, un second
reliquaire en cristal de roche du treizième siècle, mais de forme
ronde celui-là, et deux croix-reliquaires. Enfin, Chartres a prêté
un splendide triptyque en cuivre champlevé du treizième siècle,
dont les figures en relief représentent le Crucifixion et les Douçe
apôtres, ainsi qu’une pièce de premier ordre, une nef en coquille
montée en argent doré avec sa cuillère à encens. Sur le pied de
cette nef est gravé le nom du donateur.

Le fameux trésor de Conques, tant admiré à l’Exposition de
1878, est là aussi, ainsi que le riche trésor de Reims contenant
un précieux reliquaire phylactère à six lobes. Ce reliquaire, qui
rappelle le style roman, paraît avoir été fait pour contenir les
reliques de saint Sixte et de saint Sinice, archevêques de Reims.

La contribution des musées n’a pas été moins importante que
celle des églises et des cathédrales : Amiens, Toulouse, Nevers,
Chartres, Saint-Omer, Clermont-Ferrant, Poitiers, Guéret, Com-
pïègne, Le Puy, Aix, Angers, Saint-Lô, Blois, Dijon, Reims, le
Mans, — qui a envoyé sa plaque en émail de Geoffroy Planta-
genet, — Châteauroux, Auxerre, d’autres encore ont fait de
multiples envois.

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EXPOSITION DU CERCLE VOLNEY

l.o Cercle artistique et littéraire de la rue Volney a voulu s’associer au
grand succès de l'Exposition universelle en ouvrant, dans ses galeries,
une exposition supplémentaire de peinture, et nous sommes heureux de
constater que nos meilleurs artistes ont répondu à l’appel du Comité.

M liemrer a envoyé l’esquisse de son admirable Christ en croix, des-
tiné à la Cour de cassation; M. Carolus Duran, un beau Portrait de
fillette blonde, à robe bleue; M. J.-J. Weerts, deux petits panneaux :
Portrait de M Bruneau, architecte, et Portrait de M. Dubois, at'éhi-
/ qui viennent victorieusement s’ajouter à la brillante série dont nous
avons eu plus d’une lois l’occasion de parle ■ ici, notamment à propos du
Portrait de Jean Berlhcroxj, si remarqué au Salon actuel.

M Elie Delaunay, a exposé un superbe portrait de femme et un bon
portrait d’homme. M llenner aussi a envoyé, outre son Christ, un Portrait
de son neveu, enfant, très beau. Signalons encore les Bestiaux a l'étable
et le Paysage de Sologne, charmantes petites toiles de M. Vayson ; les
jolies natures mortes-de MM. Ilergeret, Valadon, Attendu, Zacharian,
Thomas; la Parisienne, adorable fantaisie de M. Courtois, les bons por-
traits de MM. Frappa, Buland, Biamtot, Merwart, Uixens,Kivey,Toulouse,
Eautrec, Umbricht, Valadon, Bernard Molli, etc., deux très intéressants
paysages algériens, de M. Dinet ; doux aimables scènes de genre de
M, Touimouche ; deux toiles de M Mmiginot , une savoureuse étude de
M. Maurice Eliot ; deux petites scènes de genre de M. .Iules Garnier,
toujours en verve, et d’excellents paysages de MM Wertheimer, Bixens,
Porcher, Damoye, No/al, Paul Vallois. Veyrassat, Decan, Aug. Flameng,
Jwdl, 1 evillain, etc. A voir encore, la Femme une et I Idylle, minuscules
compositions de M. Emile Levy, et Sainte-Marie, rose mysligue et le
Petif buveur, de M. Georges Dosvallières.

->===avE==S-—-

Jachos ^Artistiques

le prix du Salon a été décerné à M. friant pmn son tableau la
Toussaint.

En outre, des bourses de voyage ont été accordées :

Pour la peinture,à MM Laurent Desrousseaux.Lu veille de la première
communion ; Quinsac, f.a Fontaine de Jouvence; Prouvé, le Deuxième
cercle; Saint-Germier, Enterrement à Venise."

Pour la sculpture, à MM. Soûles, Enlèvement d'Iphigénie par Diane,
groupe, plâtre; Gardet, Chien danois, marbre; Mlle Langelot, Le Cham-
pagne, projet de plateau, plâtre.

Pour l’architecture, à M. Allonge, lin théâtre, 7 châssis.

Pour la gravure, à M. Mignon, Saint-Bartholomé, d’après Hibcira.

X

Notre cher maître et ami, M. Armand Silvestre, vient de publier, chez
E. Bernard, le second volume de sa très belle publication annuelle
le Nu au Salon.

Il y a là, outre la reproduction de la plupart des belles toiles et des bons
morceaux de sculpture, des pages de critique libre et haute, souvent tra-
versées par un souffle de poésie vibrante et profondément sincère.

Le Gérant : J. SILVESTRE

Caris. — Glyptograpliie SILVESTRE i C1*, rue Ol»oikampl, 'J~
 
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