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L’ART FRANÇAIS

ÉTUDE

Par flC. Agache.

Une jeune fille, assise, une gerbe de fleurs sur les bras, suit d’un œil
rêveur le vol de deux papillons.

Elle se présente à nous de profil.

On conviendra que rien, dans cette donnée, n’est précisément neuf...

Et pourtant on demeurerait des heures entières en contemplation devant
cette toile, à la fois précise et mystérieuse, claire et énigmatique.

Le dessin et la couleur sont très personnels à M. Agache, dont nous avons
déjà plusieurs fois tenté de définir le grand talent, et qui certes n’est plus un
inconnu pour nos lecteurs»

PRAIRIE A LA VANS - Q.UINGEY (DOUBS)

Par M. A. Rapin.

Par une consciencieuse notation des moindres accidents du terrain, des
moindres détails des silhouettes d’arbres, des plus légères vibrations du ciel,

M. Rapin nous donne l’impression de la lumière matinale se jouant dans les
verdures d’un paysage du Doubs...

Sur un fond de collines où flotte une brume légère, se détachent en vi-
gueur des troncs de saules au feuillage argenté. Un liseré lumineux court le
long des branches, irise les herbes drues, et il n’y a pas jusqu’à la figure de '
ce petit pâtre, perché sur je ne sais quel observatoire improvisé, qui ne
prenne, dans cette aurorale clarté, un aspect hiératique.

« La Prairie à Pavanes-Quingey » suffirait à rappeler que M. Rapin est
l’un des représentants les plus brillants de l’école franc-comtoise.

LE LIEUTENANT GALLAND AU SIÈGE DE PUEBLA

Par M. Marins ‘Roy.

« A cinq heures du soir (avril 1863), une avant-garde de trente hommes,
conduite par le lieutenant Galland, et un détachement du génie pénétrèrent
vivement par la brèche ; une section les suivit avec le même entrain ; un feu
épouvantable de mitraille et de mousqueterie remplit aussitôt la rue. Plu-
sieurs hommes furent tués, et les blessés, se rejetant en arrière, paralysèrent
l’élan de la colonne...

C’est ce passage de «l'Expédition du Mexique», par le capitaine Niot, que !
M. Marius Roy a retracé avec une verve, une fougue admirable, et son ta-
bleau est le meilleur commentaire de ce siège de Puebia qui fut particulière-
ment meurtrier, comme on sait.

LES NOUVELLES PEINTURES

DU PANTHÉON

Depuis quelques jours, on peut visiter, au Panthéon, la nouvelle
série de peintures murales décoratives ornant le côté du transept
qui fait face aux toiles représentant la Vie de saint Louis, par
Cabanel. La commission des Beaux-Arts avait confié au peintre
Baudry le soin de retracer, sur les murs du Panthéon, quelques
épisodes de la vie de Jeanne d’Arc, et c’est M. J.-E. Lenepveu qui
eut l’honneur de ramasser le pinceau tombé trop tôt de la main
du grand artiste.

En quatre toiles, placées dans les entrecolonnements du tran-
sept, M. Lenepveu a montré chacune des périodes de la vie de la
Pucelle : l’initiation à Domrémy, la lutte à Orléans, la glorifi-
cation à Reims et le supplice à Rouen.

La première représente la plaine de Vaucouleurs. Jeanne est
encore la fille des champs, « simple, bonne et douce », comme
l’appelle son amie Mengette. Elle porte encore le sarrau de bure
et le havresac des bergères. A ses pieds paissent quelques
moutons ; derrière elle, a la porte d’une chaumière, une femme
tond la laine d’une brebis. Jeanne tient à la main sa quenouille et
file à 1’ ombre de l’arbre des fées. Tout à coup ses doigts laissent
échapper le fuseau. Une voix résonne à son oreille. Voici, visibles
pour elle seule, les apparitions qui, chaque jour, viennent la
troubler. Dans les branches de l’arbre sacré, se tiennent sainte
Catherine et sainte Marguerite, tandis que l’archange saint Michel,
le front ceint de rayons d’or, présente à Jeanne la poignée de
l’épée nue.

La seconde toile nous mène devant Orléans.

Malgré toutes les difficultés d’une telle entreprise, l’incrédulité

de ses parents, les sarcasmes de Baudricourt, les hésitations du
roi même, Jeanne est parvenue à se faire donner le commande-
ment des troupes françaises. Elle les a amenées devant Orléans,
qu’occupe Bedford, et les conduit à l’attaque des Portereaux,
qui commandent l’entrée de la ville. La Pucelle, vêtue d’une
armure, tenant d’une main sa bannière, tend de F autre son épée
vers la ville. Ses guerriers, portant la croix blanche sur la poitrine,
se précipitent à l’attaque des portes. Ils appliquent des échelles le
long des murs et baissent^ le pont-levis, malgré les Anglais qui,
du haut des créneaux, les couvrent de traits et de pierres.

La cathédrale de Reims est représentée dans la troisième toile.
Les marches de l’autel sont recouvertes d’un drapeau blanc semé
de fleurs de lis d’or» Sur un coussin, vêtu du manteau bleu fleur-
delisé et doublé d’hermine blanche, à genoux et les mains jointes,
le roi de Bourges va être sacré roi de France, L’archevêque de
Reims, Régnault de Chartres, entouré des évêques de Laon et de
Châlons, lui pose la couronne sur la tête. A sa droite est Jeanne
d’Arc, une longue draperie recouvrant son armure, l’épée et la
bannière à la main. Sous les rayons polychromes qui descendent
des vitraux, la basilique apparaît pleine de l’armée des Français,
vêtus de cuirasses et portant leurs lances. C’est pour Jeanne la
glorification.

La quatrième toile représente le martyre. "Vêtue d’une longue
robe blanche, attachée par des cordes à un poteau auquel est
clouée la sentence, Jeanne est montée sur le bûcher élevé au
milieu de la place du Vieux-Marché, à Rouen. Des anglais appor-
tent des fagots ; le bourreau, vêtu de rouge, se penche pour
ramasser la torche enflammée; une dernière fois, Jeanne embrasse
la croix que lui tend frère Isambard.

L’armée anglaise entoure le bûcher à quelques pas duquel
l’huissier, Jean Nassieu, lit la sentence. Au fond de la scène, sur
une estrade, se tiennent le comte de Warwick, le cardinal de
Winchester et Cauchon, l’évêque de Beauvais. Au-dessus de la
tête de Jeanne, près du clocher de la cathédrale, plane, entourée
de rayons, la colombe symbolique.

Jlchgs Artistiques

Il y a quelques jours, un tableau parfaitement authentique de Meissonier avait été
vendu une centaine de francs à l’hôtel Drouot par un commissaire-priseur qui ignorait
la valeur de l’objet présenté en vente.

Nous apprenons que ce petit tableau vient d’être revendu 18,000 francs.

Ajoutons que deux autres tableaux figuraient dans cette même adjudication et qu’ils
ont été vendus dans les mêmes conditions.

Le premier mesurait 70 centimètres en hauteur et représentait une jeune femme. Ce
tableau était signé en haut d’un monogramme également fort connu, un A et un S
entrelacés. .Sans-garantie d’attribution il a été vendu 200 francs. M. Alfred Stevens, a
qui on l’a montre, a déclaré que ce tableau était bien-de lui.

Le second était une œuvre plus importante' encore, c était une toile ayant figuré ait
Salon et mesurant 1 m. 50 en largeur; ce tableau était signé en toutes lettres L.-Eug.
Lambert, le peintre de chats dont les œuvres sont fort appréciées. Il a été vendu
300 francs environ.

X

L’exposition annuelle des artistes indépendants vient de s’ouvrir dans le hall de la
Société d’agriculture, 84, rue de Grenelle.

Elle comprend près de 300 toiles ou dessins. Nous signalerons les envois de
MM. Augustin Cavallo-Peduzzi, Cuvillier, Dubois-Pillet, Léo Gausson, Maximilien
Luce, Georges Lemmen, G. Perrot, Lucien Pissaro, Henri Rousseau, Georges Seurat,
Paul Signac, H. de Toulouse-Lautrec, Valton, Vincent van Gogh, et de Mmcs Berria-
Blanc, Ernesta Urban, etc.

X

M. Poubelle vient de signer un arrêté nommant huit peintres qui, ajoutés aux trente-
deux membres précédemment désignés, formeront le jury de quarante membres qui doit
juger le concours ouvert pour la décoration de l’Hôtcl-de-Ville.

Ces huit peintres sont: MM. Bonnat, Lhermittc, Elie Delaunay, Luc-Olivier Merson,
Puvis de Chavannes, Roll, Besnard, Fantin-Latour.

Le même arrêté nomme MM. Stupuy, conseiller municipal, Rodin, statuaire et Ar-
mand Renaud, membres de la même Commission, en remplacement de Cerucsson,
Clément et Eugène Véron, décédés.

Le Gérant : S1LVESTRE

Paris, — Glyptograpliic SILYESTPiE 4 Cu, rue Obcikampf, 97
 
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