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Quatrième année. — N° 176.

LE NUMÉRO : 25 CENTIMES

SAMEDI 6 SEPEMBRE 1890

L'ART FRANÇAIS

Revue Artistique Hebdomadaire

Directeur littéraire : Directeurs artistiques:

FIRMIN JAVEL

Bureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris

SILVESTRE & O

ABONNEMENTS. — Paris & Départements : un an, 12 francs; six mois, 7 francs. — Union Postale : un an, 15 francs; six mois, 8 francs.

NOS ILLUSTRATIONS

BUSTE DE M. Jules BICAN, par M. Georges Coudray.

Un débutant, M. Georges Coudray, et un fondeur, un homme qui
manie le bronze en fusion comme vous feriez d’une boulette de mie
de pain, M. Bican ; voici
donc un industriel artiste ,
interprété par un jeune sculp-
teur, et à ce double titre
nous sommes heureux de
reproduire ici le buste de
M. Bican, par M. Georges
Coudray, l’un des meilleurs
du dernier Salon.

Georges Coudray. — Buste de M. Bican

LA DERNIÈRE FACTION,
par M. Boutigiiy,

La peinture militaire, de
même que l’armée, semble
être toujours au complet, se
renouveler et même augmen-
ter ses « effectifs ». Toujours
comme dans l’armée, il y a
les peintres du service actif
et ceux de la réserve. Les uns
exposent tous les ans, les
autres apparaissent au Salon
et l’exposition close, rentrent
dans leurs foyers pour plus
ou moins longtemps.

M. Boutigny fait partie de
l’armée active, lui : toujours sur la brèche ! Et ce serait dommage
qu’il en fut autrement, car il excelle à faire courir dans nos
veines le frisson sacré de la revanche. Il est patriote autant que
peintre. Il compose un tableau comme je me figure qu’un géné-
ral en chef jette sur le papier le plan d’une bataille, —- avec cette
différence que l’artiste ignore les revers..., ses batailles, à lui, sont
des victoires. Les deux toiles qu’il a envoyées au Salon de 1890

UNE NOCE EN BRETAGNE,
par M. Théophile ‘Deyrolle.

Une noce en Bretagne, si
nous en croyons M. Th.

Deyrolle, — et nous avons
lieu de le croire — est une
fête à laquelle un village tout
entier prend part. Les blan-
ches coiffes s’agitent, au souf-
fle de la mer, sur les faces
souriantes des jolies breton-
nes, comme de blancs papil-
lons sur les fleurs d’une prai-
rie.

Le biniou rhytme les dan-
ses.

Lourds, les hommes frap-
tent le sol de leurs grosses
semelles. Ils mènent grave-
ment le branle, raides dans
leur col haut et droit, ainsi
que de rudes travailleurs four-
voyés. O11 devine que, dans
la vie de ces gars solides, le
plaisir est un accident.

Un groupe particulièrement
intéressant, dans le tableau
de M. Deyrolle, c’est celui
qui s’est formé autour d’un
fût plein de vin (ou de cidre)
et que les pichets semblent
vouloir vider assez rapide-
ment. Une belle fille, qui
attend son tour avec deux pichets aux mains, est lutinée par un jeune
gars un peu trop sentimental. Un vieux (oh ! les vieux !) y veut mettre
quelque empêchement. Il a donc perdu la mémoire, ce Breton suranné
auquel on a envie de hurler ce cri d’Hernani à Don Ruy Gonrez :

.... Vieillard stupide, il l’aime !

En somme, M. Deyrolle, a affirmé une fois de plus dans cette

belle page, les qualités qui lui ont valu déjà tant de succès des
mieux justifiés.

Rappelons que l’éminent artiste a remporté : une mention honorable
en 1881, une médaille de troisième classe en 1887, une médaille de
deuxième classe en 1889 et une médaille de bronze à la dernière
Exposition universelle.

SALON DE 1890

L’ÉTÉ EN NORMANDIE,
par M. L. Barillot.

M. Barillot est un animalier
connu et depuis longtemps
apprécié. On a suivi ses pro-
grès incessants, ses recher-
ches persistantes d’effets et
de colorations, ses succès
justifiés.

Cette année encore, M.
Barillot exposait au Salon des
Artistes français, deux ta-
bleaux remarquées : YÉté en
Normandie et Y Automne en
Lorraine.

C’est le premier que nous
sommes heureux de publier
aujourd’hui. On y retrouvera
les qualités de vigueur et de
puissance qui sont visibles
dans toutes les pages impor-
tantes du peintre, en même
temps qu’une simplicité d’ar-
rangement très voulue et très
heureuse.
 
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