Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 2.1884

DOI Heft:
Nr. 54 (9 Février 1884)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0012

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
6

L'ART ORNEMENTAL.

modernes, à commencer par les admirables portes de Ghiberti, sont de
véritables tableaux.

Ce caractère sculptural de la peinture antique se remarque surtout
dans deux fresques placées dans la dernière des salles du rez-de-chaussée,
au musée de Naples. L'une, celle que reproduit notre estampe, représente
des cavaliers auxquels une femme présente une coupe; dans l'autre, est
figurée une danse sacrée de femmes se tenant la main de deux en deux, de
façon à former une chaîne. Ces peintures peuvent être considérées comme
des peintures grecques des plus anciennes. Les armes des cavaliers, les
petits drapeaux qu'ils portent à la main, se retrouvent dans des peintures
de vases du beau style. Les figures forment une procession se déroulant
sur le fond uni et sans couleur de la fresque et sont encadrées par deux
bandes d'une ornementation très simple, dont les éléments se répètent d'un
bout à l'autre. Le dessin est large et librement exécuté, les formes sont
pleines de noblesse, la coloration est à teintes plates avec peu d'indications
du modèle; c'est dans ce caractère qu'on se figure les peintures de la
Lesché de Delphes et du Pcecile d'Athènes.

Tête de cheval.

Le musée de Naples tient, surtout par ses bronzes, le premier rang
parmi les collections de l'Europe. De grands bronzes provenant, pour la
plupart, des édifices publics de Pompei et surtout du théâtre d'Herculanum
remplissent plusieurs salles du musée. Quelques-uns ont des proportions
colossales, notamment les statues d'Auguste, de Drusus, de sa femme
Antonia. Plusieurs peuvent être comptés parmi les chefs-d'œuvre, entre
autres l'Hermès assis, le Satyre ivre, le Satyre endormi, les deux discoboles
ou lutteurs, le magnifique cheval provenant du quadrige de Néron; enfin,
la tête de cheval que nous reproduisons qui est admirable de vie et
d'expression, qui est faite avec une sobriété de moyens et une science de
la forme extraordinaires, et qui est enfin un de ces rares objets qu'il faudrait
avoir constamment sous les yeux pour se bien pénétrer de cette vérité :
que c'est par la simplicité des formes qu'on arrive à la plus haute intensité
de vie et à la plus parfaite expression du mouvement.

Peinture antique, d'après une aquarelle de M. Louis Ménard.
(Musée national de Naples.

PETITE CHRONIQUE

— Au palais de Versailles, les réparations et réfections sont activement
menées par MM. Leclerc, architecte, et Thouvenin, jardinier en chef.

Le carrelage de la cour de marbre est remplacé par des dalles rectan-
gulaires de marbre blanc, de rose et de noir, formant mosaïque.

Au bassin de Neptune (côté ouest), les assises dépassent déjà de 5o cen-
timètres le fond du bassin; en outre, les pierres qui doivent être employées
ultérieurement dans cette reconstruction sont prêtes à poser.

Les Trianons ont complètement changé d'aspect : on a élagué, émondé
ou abattu tout ce qui pouvait nuire à la vitalité des futaies et taillis. Les
charmilles qui bordent les allées ont été rajeunies et plusieurs bosquets
complètement transformés. De ce nombre est celui de l'Arc-de-Triomphe,
où une vaste salle circulaire, autour de laquelle seront disposés des vases
et des statues, a été refaite ce qu'elle était au temps de Louis XIV.

C'est à l'entrée de ce bosquet que sera réinstallé, aussitôt après la répa-
ration dont il est l'objet, le groupe de Tuby et Coysevox représentant la
France terrassant la triple Alliance.

— Le traité conclu avec l'Italie pour la protection des œuvres artis-
tiques et littéraires est expiré le 3o janvier courant.

Ce traité laisse, paraît-il, beaucoup à désirer au point de vue des garan-
ties qu'il offre aux auteurs; aussi, à la suite de négociations préliminaires
échangées entre le Quirinal et le quai d'Orsay, a-t-il été décidé que plusieurs
de ces clauses devraient être complètement modifiées.

Cette révision est un travail délicat qui n'est pas sans présenter d'assez
grandes difficultés. Dans ces conditions, le traité devra être prorogé pour
une nouvelle période de trois ou de six mois.

— La commission administrative des Beaux-Arts s'est réunie au nou-
vel Hôtel de Ville, dans le but d'arrêter le programme de la décoration
artistique des salons de réception du palais municipal conformément aux
propositions des architectes du monument, MM. Ballu et'de Perthes. Les
commandes comprendront une première série de tableaux jusqu'à concur-
rence de 3oo,ooo francs.

— Un vestige des fortifications établies autour de Paris par Philippe-
Auguste, vers ii 90, va disparaître : c'est la tour faisant partie de l'im-
meuble situé au numéro 21 de la rue des Blancs-Manteaux. Bien que
cette antique redoute soit encore presque entière, la commission des
 
Annotationen