DOI Heft:
Nr. 54 (9 Février 1884)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0014
8 L'ART ORNEMENTAL.
ment de Constantine, en Algérie, pour mettre au jour les débris de- la
domination romaine en Afrique, notamment le Prœtorium de Lam-
bessa et lë temple de Tebessa.
— Une proposition ayant pour but la conservation et la restauration
de la tour de Jean sans Peur a été déposée, il y a déjà quelque temps, par
M. Mesureur sur le bureau du conseil municipal.
Rien encore n'a été décidé.
Cet intéressant débris du château desducsde Bourgogne, qui est là depuis
près de six cents ans, se trouve entre les rues Tiquetonne, Française et
Étienne-Marccl. On ne l'aperçoit que de cette dernière rue, où il attire
tous les regards par son caractère rappelant les forteresses du moyen âge.
Cette tour était juxtaposée à l'hôtel de Bourgogne en sens perpendicu-
laire. Sa forme est rectangulaire; elle est couronnée d'une plate-forme qui
fait saillie et qui est percée de créneaux et de mâchicoulis.
On pénètre dans ce vieux et curieux monument par une hélice en
pierre dont la construction est d'une hardiesse et d'un travail remarquables.
Il faut gravir 140 marches pour arriver au sommet de l'escalier, un
escalier unique peut-être en France. Il se termine par de larges branchages
sculptés dans la pierre et entrelaçant les attributs et les armes du duc de
Bourgogne. Ce merveilleux travail de ciselure couvre tout le plafond de la
cage.
Cartouche de Jaillot.
Il y a six paliers dans la tour; à chaque palier une chambre ; celle
qu'habitait Jean sans Peur est au deuxième étage. Cette salle est san9 fenê-
tres, la porte très basse. Dans l'épaisseur des murs, il y a des issues com-
muniquant avec les souterrains. Jean sans Peur recevait là, disent les chro-
niques, le bourreau Capeluche et ses gens d'armes affidés.
Le duc de Bourgogne fermait, le soir, la porte de sa chambre, qui était
en fer et d'une solidité éprouvée.
La tour de Jean sans Peur est coiffée, en ce moment, d'un échafaudage
qui commence à moisir. Il est en place depuis environ quatre ans et n'a
jamais servi à rien. On avait décidé de réparer ce monument, mais l'on se
borna à y installer l'échaufaudage, qu'on n'a jamais enlevé.
— L'administration des ponts de Londres, désireuse d'orner d'une statue
les quatre piédestaux du pont de Blackfriars et penchant pour une statue
équestre, a obtenu du palais de Cristal un moulage de la statue de Clé-
singer.
On mettra ce moulage en plâtre pour juger de l'effet et, d'après les
résultats, on décidera.
— Le Koophandcl annonce que la ville d'Anvers se propose d'ériger une
statue à Jordaens, au rond-point formé par les avenues Rubens et Marie-
Henriette, et les rues Van Eyck et Van Brée.
G. Dargenty.
Paris. — Imprimerie de l'Art, .T. Roiiam, imprimeur-éditeur, 41, rue de la Victoire.
Le Gérant : EUGÈNE VÉRON.
ment de Constantine, en Algérie, pour mettre au jour les débris de- la
domination romaine en Afrique, notamment le Prœtorium de Lam-
bessa et lë temple de Tebessa.
— Une proposition ayant pour but la conservation et la restauration
de la tour de Jean sans Peur a été déposée, il y a déjà quelque temps, par
M. Mesureur sur le bureau du conseil municipal.
Rien encore n'a été décidé.
Cet intéressant débris du château desducsde Bourgogne, qui est là depuis
près de six cents ans, se trouve entre les rues Tiquetonne, Française et
Étienne-Marccl. On ne l'aperçoit que de cette dernière rue, où il attire
tous les regards par son caractère rappelant les forteresses du moyen âge.
Cette tour était juxtaposée à l'hôtel de Bourgogne en sens perpendicu-
laire. Sa forme est rectangulaire; elle est couronnée d'une plate-forme qui
fait saillie et qui est percée de créneaux et de mâchicoulis.
On pénètre dans ce vieux et curieux monument par une hélice en
pierre dont la construction est d'une hardiesse et d'un travail remarquables.
Il faut gravir 140 marches pour arriver au sommet de l'escalier, un
escalier unique peut-être en France. Il se termine par de larges branchages
sculptés dans la pierre et entrelaçant les attributs et les armes du duc de
Bourgogne. Ce merveilleux travail de ciselure couvre tout le plafond de la
cage.
Cartouche de Jaillot.
Il y a six paliers dans la tour; à chaque palier une chambre ; celle
qu'habitait Jean sans Peur est au deuxième étage. Cette salle est san9 fenê-
tres, la porte très basse. Dans l'épaisseur des murs, il y a des issues com-
muniquant avec les souterrains. Jean sans Peur recevait là, disent les chro-
niques, le bourreau Capeluche et ses gens d'armes affidés.
Le duc de Bourgogne fermait, le soir, la porte de sa chambre, qui était
en fer et d'une solidité éprouvée.
La tour de Jean sans Peur est coiffée, en ce moment, d'un échafaudage
qui commence à moisir. Il est en place depuis environ quatre ans et n'a
jamais servi à rien. On avait décidé de réparer ce monument, mais l'on se
borna à y installer l'échaufaudage, qu'on n'a jamais enlevé.
— L'administration des ponts de Londres, désireuse d'orner d'une statue
les quatre piédestaux du pont de Blackfriars et penchant pour une statue
équestre, a obtenu du palais de Cristal un moulage de la statue de Clé-
singer.
On mettra ce moulage en plâtre pour juger de l'effet et, d'après les
résultats, on décidera.
— Le Koophandcl annonce que la ville d'Anvers se propose d'ériger une
statue à Jordaens, au rond-point formé par les avenues Rubens et Marie-
Henriette, et les rues Van Eyck et Van Brée.
G. Dargenty.
Paris. — Imprimerie de l'Art, .T. Roiiam, imprimeur-éditeur, 41, rue de la Victoire.
Le Gérant : EUGÈNE VÉRON.