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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 2.1884

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Nr. 55 (16 Février 1884)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0016

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10

L'ART ORNEMENTAL.

faire construire de nouveaux bâtiments, et appela pour l'aider un Nivernais,
Pierre Bellevaux, qui appartenait à une ancienne famille de faïenciers, et
lui donna sa fille en mariage. Bellevaux et sa femme moururent en 1743,
à quelques mois d'intervalle. Il ne restait plus à Pierre Bousquet pour
toute famille que. sa petite-fille, Marie-Jeanne Bellevaux, qui était âgée
de quinze ans. Il la maria avec Clément Caussy, fils de Pierre-Paul Caussy,

un fabricant de faïence, dont la manufacture était établie à Rouen dans
le faubourg Saint-Sever.

C'était un homme industrieux que ce fabricant rouennais. Il con-
naissait son art et avait écrit un Traité de la faïence, qui est resté manus-
crit.

Bousquet ne pouvait avoir de meilleur successeur que Caussy. La

Fond de jatte, vieux Quimper, genre japonais. Fond d'assiette, vieux poncis Quimper.

Fac-similés de dessins de H. Valentin.

manufacture prospéra entre ses mains et prit une grande extension. Son
succès engagea quelques industriels à établir des fabriques nouvelles. Les
Etats de Bretagne les autorisèrent. Une faïencerie se fonda à Rennes,
une autre à Quimperlé, mais aucune de ces usines ne fut de longue
durée.

Caussy, dont l'activité était grande, sollicita en 1770 l'autorisation de

La manufacture a tour à tour suivi différents styles. Vers les premiers
temps Bousquet apporte avec lui une influence méridionale. Puis vient le
style de Nevers avec Bellevaux et celui de Rouen avec Caussy. Sous ce
dernier, le style Louis XV entre dans la manufacture avec ses formes les
plus capricieuses.

Il est facile de distinguer chacune de ces périodes et de retrouver des

joindre à la fabrication de la faïence pièces qui s'y rapportent. C'est une

celle de la porcelaine. î) étude de procédé et de nuances; les

La manufacture royale de Sèvres A^S^Î /V ^l-P premières pièces sont plus lourdes;

avait été fondée et les plus belles (M <§p/ l^^^-^,^-^—^-^ 'e ton en est quelquefois noirâtre;

qualités de porcelaine lui étaient Wwfrf(^J/V^yvraw> l'émail est moins fin que celui des

réservées. Cependant un arrêt du (X J ^ ^fCT ~^^'^^Wt^j^ faïences de Rouen,

conseil du Roi en 1766 avait recom- if^fr^F' J^^^^m^i^^^^^ ^es P'^ces ^e Jean-Baptiste et

mandé aux intendants de chaque ^ynî) n^^M^W^^^^^^. c^c P'erre Bousquet sont dans le

province de favoriser toute entre- ^^^^^>^"^<T^\F^^^r)"'' genre du Marseille primitif,

prise de porcelaines à l'imitation jQ$i^|a|| a ^/fcW^^ÊÉÂ Les produits de la manufacture,

de celles de la Chine. Malgré cela, ^Wy^^Êm^^^''^~ij ïÈpF^Clïiî^\ ^V'Jtr0 au temps où elle était dirigée par

Caussy n'obtint pas l'autorisation pj> a A ^^^^^^JS^^^^^^e'^^^^r^^ ^i^C-^ Caussy, sont plus faciles à recon-

qu'il demandait. ^-sLjg^.K'r mW^PM C^MÛ ^MsS^v naître que les autres, parce qu'ils

En 1770, Caussy avait marié sa ^^^"^^^^^^^^^ V^^^^^^^^f".-^»7ïr!jO^? < ont été fabriqués à une époque plus

fille aînée à Antoine de la Hubau- ^vjf ^u^^^^^^^^^^ssia^!p=:^:~^^^^V ^wÇ^^&^O J rapprochée de nous,

dière, ingénieur en second des ponts J va '/ iH —Dans une Exposition spéciale

et chaussées de Bretagne. Celui-ci Jf ^Z^^^^^^^^^^^"^ ^^^\^mW/ W orSan'sée à Quimper en 1876, on

lui succéda, mais il vit bientôt la /T ^ilwlr'l^^ Cjjîp avait réuni plusieurs échantillons,

concurrence devenir sérieuse. Un Y^PfÈ^^ ~~*^WW^Ê//u v très remarquables, de ces produits,

ancien ouvrier de Caussy, un tour- v^gÇ' \Xh et à l'Exposition de l'Union centrale,

neur en faïence nommé François y (gT" 'a raanufacture fondée par Jean-

Éloury, avait établi une autre fa- S Baptiste Bousquet a occupé une des

brique à quelque distance de Quim- Fond de cuvette de fontaine Louis XV. premières places parmi les diverses

per. Se fondant sur son privilège, Fac-simi!c d'un dessin de H. Valentin. installations consacrées à la faïence

Antoine de la Hubaudière réclama. d'art.

Cependant la fabrique de François Éloury fut autorisée.

Antoine de la Hubaudière mourut en 1794 et avec lui prit fin la
période vraiment artistique de la manufacture de Quimper.

Nous ne nous occuperons pas de ses développement au commen-
cement de notre siècle. Il nous appartient avant tout de nous attacher aux
produits de l'époque marquée par des travaux originaux.

Ajoutons comme détails complémentaires que c'est la décoration
polychrome qui domine dans les faïences de Quimper et que, parti de
l'imitation servile de Rouen, Caussy était arrivé à créer un genre de décor
tout à fait original. Le décor à la corne, toujours un peu banal à Rouen, se
transforme à Quimper et subit d'heureuses modifications. Disons aussi
qu'on reconnaît les faïences de Quimper à leur pâte plus lourde que celle
 
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