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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 2.1884

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Nr. 57 (1 Mars 1884)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0024

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L'ART ORNEMENTAL.

et gothique; à gauche, les œuvres de serrurerie et de forgerie artistiques,
sans distinction de style, et, chose fort intelligente, les moules, clichés, fac-
similés des pièces principales d'autres collections analogues, telles que le
South Kensington Muséum et le musée de Cluny; enfin, un assemblage
d'inventions dues à la folie et à la cruauté de l'espèce humaine, c'est-à-dire
une chambre de torture.

Le premier étage renferme, dans les salles du côté gauche, une vaste
collection d'armes et de costumes, depuis le commencement de la civili-
sation jusqu'à nos jours; puis un assortiment très curieux de canettes et
autres articles en bois fin, peints en couleur très vives au bismuth, et de
bassins frappés en fer blanc, laiton et cuivre, qui sont les produits de deux
industries du moyen âge, spéciales à Nuremberg.

Au premier étage de l'aile droite se trouvent de précieuses collections
de tissus et de broderies de laine, soie et coton, du xi" au xix" siècle, les
produits de l'art céramique, de l'industrie du verre et de la cristallerie,
depuis l'antiquité jusqu'à nos jours.

Au second étage, la décoration des murs est admirable. C'est là que se
déploient les magnifiques tapisseries de haute lice qui ont appartenu à la
famille royale de Bavière, et que nous avons déjà mentionnées.

Les plus belles pièces de cette collection, exécutées d'après des dessins
de Raphaël, proviennent de la fabrique d'Arras. Les autres sortent d'une
fabrique fondée au milieu du xvic siècle à Laningen, petite ville de la
Souabe, et d'un établissement ducal fondé à Munich, vers le commence-

ment du xvne siècle, par Maximilien Ier, avec le concours du peintre néer-
landais Peter de Witte. Cet établissement, qui rivalisa quelque temps avec
la fabrique créée à Paris en l'an 1607 par Henri IV, disparut sans laisser
de trace, dès le commencement de la terrible guerre de Trente ans, laquelle
réduisit de vingt à huit millions la population de l'Allemagne, et la plongea
dans une misère noire. En 1718, l'Électeur Maximilien-Emmanuel fonda de
nouveau, à l'aide d'ouvriers français, détournés de la fabrique de Paris, un
établissement de tapisseries, qui d'abord végéta humblement, mais prit un
certain essor lorsque Maximilien III engagea à son service, en 1760, deux
artistes renommés de la manufacture française, Jacques Santigny et Joseph
Chedeville. L'établissement se maintint jusqu'à la fin du xvine siècle. Les
tapisseries qu'on remarque encore à cet étage, et qui sont de fabrication
plus récente, sont des cadeaux faits par Napoléon à son allié Maximilicn-
Joseph I" et proviennent de la manufacture des Gobelins.

Le second étage du musée munichois contient les produits les plus
variés de l'art et de l'industrie artistique du xvr au xixe siècle. La diver-
sité de cette collection et sa richesse rendent impossible tout essai de das-
cription. Disons seulement que les salles sont aménagées suivant un ordre
strictement chronologique. A la Renaissance, depuis ses formes les plus
fines et les plus brillantes jusqu'à son déclin, vers le milieu du xviie siècle,
on voit peu à peu se succéder le rococo, dont les formes bizarres et excen-
triques sont à leur tour supplantées par le classicisme pédantesque et faux
qui caractérise le Directoire et l'Empire.

Rien n'est plus instructif que de traverser ces magnifiques salles, qui
nous retracent d'une manière saisissante l'histoire complète de l'art, pen-
dant une période de quatre siècles.

Nous nous sommes laissé aller à cette digression, parce qu'il nous a
paru utile d'indiquer à notre public artistique une source où il y a pour lui
beaucoup à puiser. Comme nous ne pouvons pas reproduire toutes les
belles choses que contient le Musée National Bavarois, le moins c'est qu'on
sache qu'elles y existent, et que pour les amateurs d'art ornemental il y
aurait grand profit à les aller voir.

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PETITE CHRONIQJJE

— L'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres a discuté les titres des
candidats au fauteuil de M. Henri Martin.

Ces candidats sont: MM. de Boislille ; le comte de Mas-Latrie, auteur
■d'une Histoire de l'île de Chypre; le général Faidherbe et M. Célestin Port,
associé libre à Angers.

Quant à l'élection au fauteuil laissé vacant à l'Académie des Sciences
morales et politiques par le décès de M. Henri Martin, elle a été renvoyée
au i"' mars.

En revanche, la présentation des candidats a été faite et la discussion
des titres mis en avant a été des plus vives.

A l'Académie des Beaux-Arts, examen également des candidats au fau-
teuil de M. Lesueur. L'élection a été fixée aussi au Ier mars.

— On parle, pour dans cinq ou six mois, d'une exposition des œuvres
de Gustave Doré. Le frère du grand dessinateur, le colonel Doré, est usu-
fruitier de l'œuvre pour quarante ans; c'est pour cela qu'aucun des dessins
du maître n'est en ce moment à l'Ecole des Beaux-Arts.

Le directeur du musée de Cluny, qui tient à l'offrir dans son ensemble
au public, demandera sous peu au directeur des Beaux-Arts l'autorisation
nécessaire pour cette exposition.

— Une série de bustes des grands hommes contemporains, commandés
par la direction des Beaux-Arts, a été répartie dans les galeries du musée de
Versailles. Ce sont les bustes de : Claude Bernard, par M. Iselin; Berryer,
par M. Barre; Decamps, par M. Noël; Leverrier, par M. Leduc; Barnave,
par M. Irvoy ; le général Decaen, par M. Dumilàtre ; Ponsard, par M. Adam-
Salomon; David d'Angers, par M. David d'Angers fils; Duc, par M. Charles
Lenoir; Sainte-Beuve, par M. Meusnier; Houdon, par M. Iguel ; Troyon,
par M. Michel; Corot, par M. Vasselot; Barye, par M. Boucher; Daubi-
gny, par M. Durand; Diaz, par M. Fourquet; Lemaire, par M. Hébert;
Littré, par Mlle Foivart; Latour-Dumoulin, par M.Adam-Salomon; Théo-
phile Gautier, par M. Thomas; Valentin, par M. Bailly; Dufaure, par
M. Barrias.

— On vient de découvrir, près la limite officielle du Tell, les ruines
 
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