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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 2.1884

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Nr. 60 (22 Mars 1884)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0035

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3o

L'ART ORNEMENTAL.

d'or dissous par le mercure et à exposer ensuite le tout à la chaleur. Sous
l'action du feu, le mercure se volatilise et l'or reste seul adhérent aux
parties sur lesquelles on a appliqué l'amalgame. Ce procédé, décrit par
Pline, remonte à la plus haute antiquité. Il est applicable à tous les métaux
et à leurs alliages, à l'exception du fer et de l'acier; mais on l'emploie
surtout pour les objets de bronze.

Ce genre de dorure comprend quatre opérations principales :
i° Préparation de l'amalgame. — On introduit dans un creuset placé
sur le feu une certaine quantité d'or très pur et réduit en feuilles excessi-
vement minces. Aussitôt que le creuset est rouge sombre, on y ajoute
8 parties de mercure pour une d'or et l'on brasse le mélange jusqu'à ce que
le métal précieux soit parfaitement dissous. On verse alors l'amalgame
dans une terrine d'eau; on le lave avec soin, puis on le soumet à une
compression convenable. Cette manipulation terminée, l'amalgame ne
contient plus qu'environ 33 parties de mercure et 67 d'or, et il est prêt à
être employé.

2° Préparation du bronze. — L'alliage de cuivre dont on fait les objets
destinés à être dorés serait plus exactement appelé laiton, car il renferme
beaucoup plus de zinc que d'étain. Les fabricants de bronze préfèrent en
général cet alliage, parce qu'étant plus fusible, il prend mieux les empreintes
du moule et présente une surface plus unie. En outre, il se prête plus
aisément au travail du tourneur et du ciseleur. Quand les pièces sortent des
mains du ciseleur, on les fait d'abord recuire pour les débarrasser des
matières grasses dont elles ont pu s'imprégner pendant le travail. Ensuite,
on les déroche et on les décape pour enlever l'oxyde résultant du recuit
et nettoyer parfaitement leur surface. Cette opération faite, le métal doit
être d'un beau jaune pâle et légèrement grenu.

3° La dorure proprement dite ou l'application de l'amalgame se fait au
moyen d'une espèce de brosse ou pinceau en fil de laiton qu'on appelle
gratte-bosse. On trempe ce pinceau dans une dissolution nitrique de mercure
dont on imprègne les pièces, puis dans l'amalgame d'or qu'on étend de la
même manière que celle-ci, et on répète ces deux opérations autant de fois

Reliquaire Ostensoir Ostensoir

du xiv" siècle. 'en argent doré. monté en argent doré (xv" siècle).

qu'il est nécessaire. On lave alors les pièces avec de l'eau, on les sèche,
puis on les expose à un feu de charbon de bois afin de volatiliser le
mercure.

40 La mise en couleur a pour objet de donner à la dorure les diverses
teintes réclamées par le commerce. Si les objets doivent être lisses et
brillants, on les brunit ; si, au contraire, les pièces doivent rester mates, il
suffit de les conserver dans l'état où la volatilisation du mercure les a
laissées. Mais, en général, on combine le brillant et le mat, et on obtient
ainsi des effets très heureux. Dans ce cas, pour empêcher que, pendant le
brunissage, les parties qui doivent rester mates ne soient altérées, on les
recouvre d'un enduit appelé épargne qui se compose de blanc d'Espagne,
de cassonade et de gomme délayés dans de l'eau ordinaire. Le brunissage
achevé, on enlève l'enduit en chauffant la pièce au point de carboniser ce
dernier. On applique ensuite sur les points épargnés un mélange de sel
marin, d'alun et de nitre. On expose de nouveau les objets à la chaleur
jusqu'à ce que la couche saline entre en fusion, puis on les plonge brus-
quement dans l'eau froide, ce qui détache à la fois l'épargne et le mélange
salin. Il ne reste plus alors qu'à passer les pièces dans l'acide nitrique
étendu, après quoi on les lave à grande eau et on les sèche.

En modifiant légèrement le procédé ci-dessus, on obtient les espèces

de dorure qu'on appelle dans le commerce or rouge et or moulu. Pour
obtenir l'or rouge, on passe la pièce dans un mélange de cire jaune, d'ocre
rouge, d'alun et de vert-de-gris, et l'on chauffe vivement. Lorsque la cire
est brûlée, on plonge la pièce dans le vinaigre; on sèche, on lave, puis on
gratte-bosse au vinaigre quand la pièce est unie et à l'acide nitrique faible
quand elle est dépolie. L'or moulu s'obtient en couvrant la pièce à dorer
avec un mélange de sel marin, d'alun et de sanguine délayé dans du
vinaigre. On le soumet à l'action'du feu jusqu'à ce que la matière com-
mence à brunir. Alors, on la plonge dans l'eau, et l'on termine en la
frottant avec du vinaigre ou avec de l'acide nitrique dilué.

La dorure au mercure avait l'immense inconvénient d'être extrêmement
dangereuse pour les ouvriers qui se livraient à ce genre de travail et qui,
en général, ne prenaient aucune des précautions recommandées par la
science pour éviter l'absorption des vapeurs mercurielles dégagées dans les
diverses opérations. Aussi, aujourd'hui est-elle généralement abandonnée
et remplacée par la dorure au trempé et surtout par la dorure galvanique.

La dorure au bouchon ou au pouce — comme la dorure au mercure —
ne prend pas sur le fer et sur l'acier; on avait recours avant l'invention de
la dorure galvanique au procédé suivant. On faisait dissoudre dans de l'eau
régale 60 parties d'or fin et 12 de cuivre; on versait la dissolution sur des
 
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