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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 2.1884

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Nr. 61 (29 Avril 1884)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0039

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L'ART ORNEMENTAL.

et les poignées de sabre ou d'épée, ainsi que les platines de fusil.

On pratique la damasquinure de deux manières : dans la première,
l'ouvrier trace avec un burin sur le métal les traits du dessin, mais de façon
à donner aux incisions la forme d'une queue d'aronde...Quand ce travail de
gravure est achevé, il remplit les creux avec un fil d'or ou d'argent d'épais-
seur convenable, et l'y fixe solidement en promenant sur les surfaces un
instrument qui le force à se loger sous les côtés des tailles. Dans le second
procédé, on couvre la plaque à damasquiner de hachures extrêmement

fines qui se coupent à angle droit et sur lesquelles on trace avec ua
poinçon le dessin que l'on veut obtenir. Il suffit alors d'introduire le fi]
d'or ou d'argent dans les traits du poinçon et de l'enfoncer avec précaution
dans les hachures au moyen d'un outil appelé repoussoir. Ensuite, à
l'aide d'un autre instrument nommé matoir, on refoule les petites bavures
produites par le passage du premier instrument.

Nous avons dit que les Grecs connurent l'art de la damasquinerie.
Glaucus de Chios lui dut son renom. C'est probablement par l'Orient et

MEBrvti.TlLLY.'

Tapis-portière,

par les Arabes qu'il vint chez nous. On retrouve, du reste, des traces de
cette origine dans ses noms divers. L'Italie appela atfiministes les pre-
miers artistes qui s'en occupèrent, et travail ail' algeminia ou atfimina le
produit obtenu : le premier nom nous vient de al agem, à la persane,
comme celui à!alla damaschina voulait dire à la façon de Damas.

On sait quel est le luxe des peuples de l'Orient, dit M. Jacquemart, et
combien le soin d'orner les objets destinés au culte excite leur ardeur et
leur zèle.

En Chine, en 1496 avant notre ère, on voit l'or et l'argent relever les
formes du bronze et s'appliquer en filets déliés ou en plaques, c'est-à-dire
par les deux procédés usités plus tard chez les musulmans et les peuples

italiens. Les métaux précieux circulent sur les bronzes ornés en linéaments
d'une délicatesse extrême, s'y étalent en placages bien profilés et alternent
parfois avec des dessins tracés au pinceau avec des oxydes qui ont fait
corps avec ce métal et résistent autant que les incrustations.

Au Japon, la damasquinure s'applique au fer fondu et forgé, au bronze,
et concourt souvent à des travaux tellement fins qu'on les classerait bien
plutôt parmi la bijouterie que dans les bronzes.

Dans l'Inde, il en est de même ; la damasquinure et les nielles se réu-
nissent pour l'embellissement des coupes élégantes, des boîtes à bétel et
d'une foule de produits rivaux des armes merveilleuses du même pays; et
cet art de la damasquinerie s'est maintenu avec une telle persistance que
 
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