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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 2.1884

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Nr. 62 (5 Avril 1884)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0043

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L'ART ORNEMENTAL.

dedans, ils se rompent tout aussitost. Celui qui une fois enterre cette
matière ne la relève jamais, ains la laisse à ses enfants, nepveux ou
héritiers, comme un riche thrésor pour le profit qu'ils en tirent et est
bien de plus haut prix que l'or. » C'est à ces fables absurdes qu'il faut
attribuer le peu de succès des recherches tentées à plusieurs reprises pour
fabriquer en Europe des poteries analogues à celles de la Chine. Il y eut
pourtant, vers la fin du xvi° siècle, une tentative faite en Italie sous le
patronage du grand-duc François de Médicis, qui produisit une poterie

translucide connue sous le nom de porcelaine des Me'dicis, et sur laquelle
nous reviendrons plus longuement dans un prochain numéro; mais l'ate-
lier du château de San-Marco disparut bientôt et il fallut encore un siècle
pour que l'industrie céramique s'implantât en Europe.

A propos des deux jolies pièces de Saxe que nous reproduisons aujour-
d'hui et comme complément aux détails historiques que nous avons donnés
précédemment, nous croyons intéressant de transcrire ici une légende que
M. Garnier a empruntée au livre de M. Thiébault qui a pour titre : Sou-

Grande vitrine formée de sculptures sur noyer, du xvi" siècle.

venir s de vingt ans de séjour à Berlin. Cette légende,-qui accompagna la
première découverte du kaolin, fut pendant bien longtemps accréditée en
Allemagne.

« On raconte et l'on donne pour certaine une anecdote singulière du règne
de Guillaume Ier, mais qui, dans le pays, est reçue comme avérée et consta-
tée par des circonstances qui subsistent encore. J'ai interrogé moi-même à
ce sujet le célèbre chimiste M. Margraff qui m'en a confirmé l'authenticité,
mais en l'expliquant en homme instruit et de bon sens... On raconte donc
qu'un pieux vieillard mis très simplement et inconnu était entré dans l'apo-
thicairerie royale de Berlin et y avait demandé successivement plusieurs
drogues; qu'à différents intervalles on l'y avait vu reparaître, et toujours

pour diverses demandes du même genre; que le premier garçon de cette
boutique qui, d'ailleurs, avait une excellente physionomie, l'avait toujours
servi avec autant de soin que d'honnêteté, si bien qu'à la fin le vieillard
lui avait dit, en lui désignant sa demeure, que, s'il voulait le venir voir, il
n'aurait pas à s'en repentir; que le jeune homme lui avait fait une visite et,
qu'après un entretien assez long, le vieillard lui avait dit : « Vous me pa-
« raissez un brave jeune homme, je veux faire votre fortune, je ne vous
« demande que votre promesse solennelle de garder le secret, de n'avoir
« jamais de confident et de ne point faire un mauvais usage de ce que vous
o aurez reçu ou appris de moi. » Que, de cette sorte, il lui donna une
boîte ou cassette pleine d'une poudre particulière et lui indiqua le procédé
 
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