DOI Heft:
Nr. 63 (12 Avril 1884)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0047
42
L'ART ORNEMENTAL.
image peinte par une main inconnue placée derrière l'autel qui est encore
l'objet de la vénération des fidèles. »
La grande porte du palais ducal, dite Porterie d'Antoine, est l'ouvrage le
plus remarquable de Mansuy Gauvain. La porte s'ouvrant entre deux pieds-
droits charges d'élégantes arabesques est surmontée d'une niche spacieuse
où se trouve la statue du duc Antoine. Les armes de Lorraine, les bustes
affrontés des ducs René II et Antoine et une riche décoration sculptée
couronnent cette entrée qui est placée entre deux fenêtres, garnies de
balcons saillants, découpés en architecture flamboyante et supportés par
des figures grotesques.
Une autre petite porte, soutenue par deux génies, est placée à côté de
l'entrée principale : au-dessus du tympan s'élève une tige fleuronnée sur-
Les Romains avaient inventé le support de table en ivoire formé de
sphinx ou d'animaux adossés à gueule béante.
Latos sustinct orbes
Grande cbur, et magno sublimis pardus hiatu.
Or, le romain était très à la mode au xvic siècle, et Ducerceau, s'ins-
pirant de l'antiquité qu'il avait étudiée sur place, composa ce bel arrange-
ment de forme évasée, à éventail, où des satyres, des chimères ailés, des
griffons disposés en console et dos à dos, remplissent d'une façon si heu-
reuse le porte-à-faux du plateau et donnent à l'ensemble un caractère
somptueux et monumental. Les compositions de Ducerceau, répandues
dans nos ateliers de province, ont servi de types à tous ces meubles super-
bes, si rares et si enviés, dont les montée d'un singe habillé en corde-
uns sont d'une richesse sans pareille, lier et tenant un livre -ouvert. La
les autres d'une distinction exquise, tradition veut que ce soit là une
mais auxquels il est souvent difficile Jgl vengeance de l'artiste, dont un
d'assigner une origine précise. a MSK moine cordelier aurait critiqué le
Toutes les tables de cette époque #|| W*«É^ travail,
ont un double plateau ; le plateau Jffl />/k l&KQ La statue du duc Antoine, par
inférieur, séparé en deux parties, W JlMansuy Gauvain, a été détruite en
montées sur coulisses, se tire à vo- ixM ^>*v!ft^W^ <!ÊÈt '792> et refaite depuis; le monu-
lonté, chaque moitié venant s'ajus- JBXv^s^SïK^ wÈt me0t a lui"même subi' dans son
ter, sous forme de rallonge, aux l^Sl''ji^^^^^^fh^® ensemble, d'importantes restaura-
extrémités du plateau supérieur qui ^^^^^^^^^^^Jjp^ tions.
dans toutes ' léT xMes contfempo- PETITE CHRONIQUE
aussi aisément qu'il y a trois siècles! " 7 1-'-^ ^^."^^^^ÊI m ^^^Sf^^^^l^ ^^^^^^^^^^^^ — Dimanche, 3o mars, a été
Jacques Wecker, médecin de Col- S^^^^^^^SmS/É H" ' j^^SS^CT!'! w &0^ÊnÊfÈ9: - ouverte au Musée Carnavalet l'Ex-
mar, parie tout au long de ces ^5[|^BL^^^^K !gj ^^aMWg'lJIi^^^H"^P^^^^^^B position des antiquités romaines
« tables qui se redoublent » ; il en ^^^^^Kvr\f^rw^'u^W|ta^^^^^S^ découvertes rue Nicole et achetées
donne les dessins et paraît attribuer '^^^^^^^ÛSb^Sf^ 3 ygPnBPjjf ilE^B^fflSgK^^tey^^ à M. Landau pour la somme de
l'invention aux Flamands : « Il ne SBjjBM l'jjl Jfcgfl jy?^J]^^uF^ LV^^j^i£^ÉI ^ Tl BbBjB^ t5,ooo fr. La collection se compose
faut pas, dit-il, mespriser la façon des jBHfiB^A ' 1N& MJy -*^»-4Ll flt> ~ J wÈÈÊS^ de 3|S vases de terre de différentes
tables, que j'ai souvent veu à Gand, 7'"''l]f fît'v[wj'J^i^g^^BrTff^^^!!^^^ E i£jW'!|ST^^7 formes, de fioles de verre, d'usten-
en Flandre. » En effet, Vredeman .'. l^^iWh |j||^P^i^|j^^^gy§^^^^^^ §j fwifcir- silos de fer et de bronze, de mon-
de Vriese a gravé plusieurs modèles naies, de crânes et d'un moulage
de ce genre dans ses Différents pour- -^^^SÊm fnKjjwpf lîlf^AJ^ilPw "QvklW Jall^^ll' fortuit d'un enfant nouveau-né du
traids de menuiserie; mais Ducer- m ii^^^^/^^^^^f^i'PI f'^ iv" siècle (deux moulages ont été pris
ceau est le premier en date, toutes M\ ^'^W lslliw''~ I^P de ce monument curieux).
système à rallonges, et rien n'em- : | ^fl^jj ^^^!^^^^^^^^^^^^|| j — M. Maspéro, directeur et con-
pêche de croire qu'il en soit l'inven- ^ ~ *|~~ ^ ^: 11 ^^^^^^^^^^^^ W ^^^^ ^ ^ servateurdu Musée de Boulaq, dans
Fragment de k porte du Palais ducal ^|^^ f^ill ^^0^*^e'^^t
grande porte du palais ducal de été détruites. Une partie de la colon-
Nancy, est qualifié de menuisier Fragment de la porte bu Palais ducaL, a Nancy. nade d'un temple est dégagée, et les
dans les anciens documents. On travaux ont mis au jour un petit
peut en conclure qu'il a été sculpteur en bois avant de faire des statues, de
même qu'il a été statuaire avant de devenir architecte. La sculpture en
bois était arrivée à une très grande perfection en Lorraine, et on peut
présumer que Mansuy Gauvain a dû faire école en son temps, mais ses
ouvrages en ce genre ne sont pas connus. Il en est de même, du reste, d'un
grand nombre d'artistes de même valeur.
« Nous possédons de sa main, dit M. Auguin, une œuvre en pierre
fort curieuse et dont on ignore très généralement qu'il soit l'auteur; nous
voulons parler de la Vierge de Bon-Secours, placée dans l'ancienne chapelle
de ce nom qui venait d'être fondée alors, en 1498, par le commandement
du roi de Sicile. Mansuy était même, à l'époque où il vivait, considéré
comme un simple menuisier, ainsi qu'il résulte des comptes du receveur
général de Lorraine pour 15o5-i5o6. « Payé par le receveur, à Mansuy,
« menuisier, pour avoir taillé une ymaige de Notre-Dame affubléed'un man-
« teau ouvert et taillé gens de tous estas, VIII francs, V gros. » C'est cette
portique. Tout est intact, et l'on pourra nettoyer le temple entièrement.
M. Maspéro a trouvé, d'autre part, à Menstrieh, une inscription grecque
importante, un papyrus, une page des Actes des Apôtres en dialecte
thébain, une quinzaine de stèles, dont trois ou quatre fort curieuses pour
l'histoire de l'architecture. Il a trouvé aussi trois nécropoles nouvelles à
Mahallah, près d'Erment ; à Hanayah, près d'Edfou ; à Neggadèh, un peu
au nord de Thèbes ; en tout, près de trois cents momies. Thèbes a fourni
des flèches encore empennées, des ivoires égyptiens et coptes de bon style,
surtout de la vaisselle en bronze de très belle forme, tout le matériel du
culte d'une église copte, des porcelaines bleues et violettes de dimensions
inaccoutumées et quelques scarabées historiques, sans compter la momie
d'une mignonne levrette de petite taille.
— Nous avons, lors de sa fondation, annoncé la création de la Royal
Cambrian Academy, qui a pour but de remplir dans le Pays de Galles
L'ART ORNEMENTAL.
image peinte par une main inconnue placée derrière l'autel qui est encore
l'objet de la vénération des fidèles. »
La grande porte du palais ducal, dite Porterie d'Antoine, est l'ouvrage le
plus remarquable de Mansuy Gauvain. La porte s'ouvrant entre deux pieds-
droits charges d'élégantes arabesques est surmontée d'une niche spacieuse
où se trouve la statue du duc Antoine. Les armes de Lorraine, les bustes
affrontés des ducs René II et Antoine et une riche décoration sculptée
couronnent cette entrée qui est placée entre deux fenêtres, garnies de
balcons saillants, découpés en architecture flamboyante et supportés par
des figures grotesques.
Une autre petite porte, soutenue par deux génies, est placée à côté de
l'entrée principale : au-dessus du tympan s'élève une tige fleuronnée sur-
Les Romains avaient inventé le support de table en ivoire formé de
sphinx ou d'animaux adossés à gueule béante.
Latos sustinct orbes
Grande cbur, et magno sublimis pardus hiatu.
Or, le romain était très à la mode au xvic siècle, et Ducerceau, s'ins-
pirant de l'antiquité qu'il avait étudiée sur place, composa ce bel arrange-
ment de forme évasée, à éventail, où des satyres, des chimères ailés, des
griffons disposés en console et dos à dos, remplissent d'une façon si heu-
reuse le porte-à-faux du plateau et donnent à l'ensemble un caractère
somptueux et monumental. Les compositions de Ducerceau, répandues
dans nos ateliers de province, ont servi de types à tous ces meubles super-
bes, si rares et si enviés, dont les montée d'un singe habillé en corde-
uns sont d'une richesse sans pareille, lier et tenant un livre -ouvert. La
les autres d'une distinction exquise, tradition veut que ce soit là une
mais auxquels il est souvent difficile Jgl vengeance de l'artiste, dont un
d'assigner une origine précise. a MSK moine cordelier aurait critiqué le
Toutes les tables de cette époque #|| W*«É^ travail,
ont un double plateau ; le plateau Jffl />/k l&KQ La statue du duc Antoine, par
inférieur, séparé en deux parties, W JlMansuy Gauvain, a été détruite en
montées sur coulisses, se tire à vo- ixM ^>*v!ft^W^ <!ÊÈt '792> et refaite depuis; le monu-
lonté, chaque moitié venant s'ajus- JBXv^s^SïK^ wÈt me0t a lui"même subi' dans son
ter, sous forme de rallonge, aux l^Sl''ji^^^^^^fh^® ensemble, d'importantes restaura-
extrémités du plateau supérieur qui ^^^^^^^^^^^Jjp^ tions.
dans toutes ' léT xMes contfempo- PETITE CHRONIQUE
aussi aisément qu'il y a trois siècles! " 7 1-'-^ ^^."^^^^ÊI m ^^^Sf^^^^l^ ^^^^^^^^^^^^ — Dimanche, 3o mars, a été
Jacques Wecker, médecin de Col- S^^^^^^^SmS/É H" ' j^^SS^CT!'! w &0^ÊnÊfÈ9: - ouverte au Musée Carnavalet l'Ex-
mar, parie tout au long de ces ^5[|^BL^^^^K !gj ^^aMWg'lJIi^^^H"^P^^^^^^B position des antiquités romaines
« tables qui se redoublent » ; il en ^^^^^Kvr\f^rw^'u^W|ta^^^^^S^ découvertes rue Nicole et achetées
donne les dessins et paraît attribuer '^^^^^^^ÛSb^Sf^ 3 ygPnBPjjf ilE^B^fflSgK^^tey^^ à M. Landau pour la somme de
l'invention aux Flamands : « Il ne SBjjBM l'jjl Jfcgfl jy?^J]^^uF^ LV^^j^i£^ÉI ^ Tl BbBjB^ t5,ooo fr. La collection se compose
faut pas, dit-il, mespriser la façon des jBHfiB^A ' 1N& MJy -*^»-4Ll flt> ~ J wÈÈÊS^ de 3|S vases de terre de différentes
tables, que j'ai souvent veu à Gand, 7'"''l]f fît'v[wj'J^i^g^^BrTff^^^!!^^^ E i£jW'!|ST^^7 formes, de fioles de verre, d'usten-
en Flandre. » En effet, Vredeman .'. l^^iWh |j||^P^i^|j^^^gy§^^^^^^ §j fwifcir- silos de fer et de bronze, de mon-
de Vriese a gravé plusieurs modèles naies, de crânes et d'un moulage
de ce genre dans ses Différents pour- -^^^SÊm fnKjjwpf lîlf^AJ^ilPw "QvklW Jall^^ll' fortuit d'un enfant nouveau-né du
traids de menuiserie; mais Ducer- m ii^^^^/^^^^^f^i'PI f'^ iv" siècle (deux moulages ont été pris
ceau est le premier en date, toutes M\ ^'^W lslliw''~ I^P de ce monument curieux).
système à rallonges, et rien n'em- : | ^fl^jj ^^^!^^^^^^^^^^^^|| j — M. Maspéro, directeur et con-
pêche de croire qu'il en soit l'inven- ^ ~ *|~~ ^ ^: 11 ^^^^^^^^^^^^ W ^^^^ ^ ^ servateurdu Musée de Boulaq, dans
Fragment de k porte du Palais ducal ^|^^ f^ill ^^0^*^e'^^t
grande porte du palais ducal de été détruites. Une partie de la colon-
Nancy, est qualifié de menuisier Fragment de la porte bu Palais ducaL, a Nancy. nade d'un temple est dégagée, et les
dans les anciens documents. On travaux ont mis au jour un petit
peut en conclure qu'il a été sculpteur en bois avant de faire des statues, de
même qu'il a été statuaire avant de devenir architecte. La sculpture en
bois était arrivée à une très grande perfection en Lorraine, et on peut
présumer que Mansuy Gauvain a dû faire école en son temps, mais ses
ouvrages en ce genre ne sont pas connus. Il en est de même, du reste, d'un
grand nombre d'artistes de même valeur.
« Nous possédons de sa main, dit M. Auguin, une œuvre en pierre
fort curieuse et dont on ignore très généralement qu'il soit l'auteur; nous
voulons parler de la Vierge de Bon-Secours, placée dans l'ancienne chapelle
de ce nom qui venait d'être fondée alors, en 1498, par le commandement
du roi de Sicile. Mansuy était même, à l'époque où il vivait, considéré
comme un simple menuisier, ainsi qu'il résulte des comptes du receveur
général de Lorraine pour 15o5-i5o6. « Payé par le receveur, à Mansuy,
« menuisier, pour avoir taillé une ymaige de Notre-Dame affubléed'un man-
« teau ouvert et taillé gens de tous estas, VIII francs, V gros. » C'est cette
portique. Tout est intact, et l'on pourra nettoyer le temple entièrement.
M. Maspéro a trouvé, d'autre part, à Menstrieh, une inscription grecque
importante, un papyrus, une page des Actes des Apôtres en dialecte
thébain, une quinzaine de stèles, dont trois ou quatre fort curieuses pour
l'histoire de l'architecture. Il a trouvé aussi trois nécropoles nouvelles à
Mahallah, près d'Erment ; à Hanayah, près d'Edfou ; à Neggadèh, un peu
au nord de Thèbes ; en tout, près de trois cents momies. Thèbes a fourni
des flèches encore empennées, des ivoires égyptiens et coptes de bon style,
surtout de la vaisselle en bronze de très belle forme, tout le matériel du
culte d'une église copte, des porcelaines bleues et violettes de dimensions
inaccoutumées et quelques scarabées historiques, sans compter la momie
d'une mignonne levrette de petite taille.
— Nous avons, lors de sa fondation, annoncé la création de la Royal
Cambrian Academy, qui a pour but de remplir dans le Pays de Galles