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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 2.1884

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Nr. 68 (17 Mai 1884)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0067

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62

L'ART ORNEMENTAL.

EXPLICATION DES PLANCHES

Cartel Louis XVI.

Ce cartel, très simple et en même temps très de'coratif, est en bronze
ciselé et doré. lia fait partie de la collection du prince Paul Galitzin.

Coffret en bronze.

Travail italien du xv« siècle.

Ce petit objet, qui appartient au South Kensington Muséum, est un
des plus délicats spécimens de ces élégants coffrets dont toutes les surfaces
sont décorées de bas-reliefs et les angles de statuettes, en même temps que
la poignée et les pieds sont enrichis de fines ciselures.

La porte du palais Stanga de Crémone au Louvre.

et des artistes anciens; cette décoration, exubérante et pleine de fantaisie,
couvre toutes les parties de l'œuvre sans laisser une seule place nue où
l'œil puisse se reposer.

L'aspect général remet en mémoire les arcs antiques; les divisions et
les proportions sont à peu près les mêmes; ce qui change ce caractère et
en fait bien une œuvre de la Renaissance italienne, c'est seulement la forme
des deux colonnes appliquées sur les pieds-droits. Elles constituent un
avant-corps supporté par des bases triangulaires et montent, en suivant
des courbes variées à l'infini, jusqu'à la première corniche surmontant l'ar-
chivolte.

Au-dessus règne une sorte d'entablement en attique, divisé en trois
tympans remplis par des bas-reliefs qui représentent des combats de Cen-
taures, d'un travail vraiment curieux; les surfaces sont modelées sans épais-
seur et les fonds, au contraire, sont refouillés et coupés à vif; ce procédé
donne aux figures une apparence de saillie que nécessitent les places éle-
vées de ces compositions dans l'œuvre où elles devaient encore recevoir
l'ombre de la corniche supérieure. Ces trois tympans sont séparés par deux
métopes où sont sculptés un héros terrassant un taureau et une femme
tenant un masque.

Dans les triangles compris entre l'archivolte, les colonnes et la pre-
mière corniche, on a placé des médaillons d'empereurs romains, soutenus
par des enfants ailés. Ces portraits, qui sont évidemment des copies de

Cette porte a été cédée au musée du Louvre par M. Waïsse, qui l'avait

fait transporter à Paris et comptait l'employer dans une collection. Il n'y
avait au Louvre aucune œuvre importante donnant une juste idée de la

sculpture et de l'architecture italiennes de la médailles antiques, sont d'une exécution

fin du xv° siècle. La porte du palais Stanga « superbe et ont le plus grand caractère; ces

a comblé cette lacune et nous la reprodui- ÊM) sculptures encadrées de fleurs sont aussi,

sons parce qu'elle est pleine d'intérêt au ^rg^^j^ft^^g^ . pour les isoler et leur donner plus d'impor-

point de vue de l'enseignement. /$ tance, entourées d'une moulure faite de

Nous empruntons la description de fS^Jlt^ marbre noir. L'effet que devait produire cette

cette porte et les renseignements qui y sont -^^^ ^ffiftiT'*! ..-^^^n disposition a en grande partie disparu dans

relatifs à M. Gaston Guitton, qui lui a con- <^^»\\'^^^^r^^^^^^Ç^^^^^^S^^W> la patine générale du monument ; les blancs

sacré une notice spéciale. se sont teintes et ont acquis dans certaines

Cicognara, dans son Histoire Je la .^ra^^l^^^^^^^^^^^^Vagb.^^jla parties la couleur des vieux ivoires ; les noirs,

Sculpture, attribue cette porte à Bramante ïlljwPsSyffi* • ■ ■ —----------au contraire, se sont dépolis et ont pris un

Sacchi ou Sacca ; mais tous les historiens ^^É^P^^^^^|^^^P^^P^^E9S|j^lflp^/ ton gris qui ne se distingue que fort peu

de Crémone étant restés muets sur ce sujet, ^^^m^W''^% É^^^Ê/ wÊ&ê'''^''' tf^^/^^v^ dans la masse.

rien n'est moins sûr que cette attribution. ^^^^^^^^Ê''^^^yT^^^^^^wll^^vS^^Èv^ Les divisions produites par des marbres
La gravure que nous publions et celles i^^m^lB^^'î^^^i^^^î^S^^^^^^^^^ noirs se retrouvent encore deux ou trois fois
dont nous la ferons suivre dans un prochain i^^^^^J^^^'^{^^^^^^J^^^ ^ dans les colonnes, qu'elles séparent en plu-
numéro pourraient nous dispenser de toute J||p^^^Mif~^^j' "''"'^ ^ ^ - "t'^r~J——"^jffil sieurs parties par des baguettes parallèles ;
description; il nous a paru utile cependant -«^feES^^^SVn^'j't™' «'^mu^j^u^j^^^F^^^'t^I ces divisions avaient certainement pour but
de l'accompagner de quelques appréciations ^ÉjJj^flll^___ de rompre la trop longue ligne de la colonne.

des sujets que représentent les sculptures D'autres médaillons d'empereurs, de la

, -c Coffret en bronze. • „ . , ,

de cette magnifique œuvre. même main, selon toute probabilité, que

t t . » ijit if ■.. i i Travail italien de i511o. (South Kensington Muscum.) , , ,

La légende d Hercule fournit le plus ° ceux dont nous venons de parler, surmontent

grand nombre de motifs. La statue du héros, les têtes des deux grandes statues; deux

grande comme nature, est le complément de cette ornementation si variée
et si complexe. Son pendant est également une figure de grandeur natu-
relle, portant sur un cartouche indicateur placé sous ses pieds la dénomi-
nation de Perseus.

Ce Persée parait représenter de la façon la plus certaine, sans toute-
lois que nous en ayons la preuve écrite, le Stanga qui a fait construire la
porte qui nous occupe. Son costume, qui caractérise nettement son époque,
le type de sa tête, la coupe de sa chevelure longue sur les tempes et courte
sur le front, tout donne bien l'idée d'un homme d'armes du xv° siècle.

La forme et l'exécution de l'Hercule, au contraire, sont remplies du
souvenir de la sculpture antique; la tête rappelle bien les portraits si con-
nus du héros grec.

Pour nous raconter les hauts faits d'Hercule, les artistes qui ont conçu
les ornements de cette porte nous le montrent aux prises, ici avecAntée,là
avec l'Hydre; plus loin on le voit étouffant dans ses bras puissants le lion
de Némée : deux compositions dans le style de Mantegna le figurent
enchaîné par Omphale et endossant la tunique de Nessus. Un grand médail-
lon contient une représentation du monstre à sept têtes.

En pendant, et pour indiquer clairement le Persée, un second médail-
lon, presque de mêmes dimensions, est rempli par trois têtes de Gorgones
et par un cheval ailé qui ne peut être que Pégase.

L'ensemble de l'ornementation, en dehors des sujets relatifs à Hercule,
se compose de rinceaux au milieu desquels sont semées de toutes parts des
images de Sirènes, de Tritons, de Centaures, de Centauresses, de Griffons,
de Dauphins, enfin de tous les monstres créés par l'imagination des poètes

autres portraits couronnés sont supportés par les chapiteaux des colonnes.
Ceux-ci sont d'une exécution heurtée et brutale, et on ne peut guère les
comparer qu'aux sculptures du temps de Constantin; ils en ont la séche-
resse.

Çà et là se trouvaient, dispersés sur le monument, des bas-reliefs
étrangers au sujet principal : un médaillon à gauche nous donne une copie
exacte d'un camée antique représentant le jugement de Marsyas.

Deux groupes d'enfants placés sur les pieds-droits en dehors des
colonnes nous remettent en mémoire les sculptures de Donatello; ces
enfants sont traités d'une tout autre manière que les bas-reliefs de Cen-
taures placés au sommet ; les contours sont perdus sur le fond et les figures
acquièrent ici leur saillie seulement par la puissance, du modelé, sans que
les silhouettes soient franchement découpées.

Sur la pile de gauche qu'accompagne la statue d'Hercule, et entre la
colonne et l'ouverture de la- porte, il y a une figure peu saillante et bien
dans le goût de ce temps et qui, comme quelques autres parties du monu-
ment, semblerait presque faite d'après un dessin de Mantegna; c'est une
jeune femme qui chante, en s'accompagnant d'une sorte de guitare, la
gloire du demi-dieu.

L'intérieur de l'arc est aussi rempli par des sculptures, auxquelles leur
composition pleine de variété donne le plus grand charme; là encore, un
trépied surmonté par des Tritons, qui supportent toute une suite de rin-
ceaux, mêlés avec des chevaux marins, des Centauresses et mille autres
fantaisies, nous rappelle les formes ornementales que Mantegna a souvent
données à ses œuvres.
 
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