DOI Heft:
Nr. 68 (17 Mai 1884)
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L'ART ORNEMENTAL.
Des fleurs et des feuillages entrelacés unissent toutes ces manifesta-
tions d'une imagination vive et prodigue de ses richesses.
Au milieu de la colonne de gauche, et sur une sorte d'anneau coupant
la ligne générale, un bas-relief très peu saillant représente l'enlèvement
d'une femme par un Centaure, Déjanire, sans doute, et un homme diri-
geant un cheval sur lequel un adolescent semble se laisser guider par plus
habile que lui ; peut-être est-ce là une représentation de l'éducation d'Her-
cule ?
----c^j^^&^^^J--■-
PETITE CHRONIQUE
— Les journaux étrangers rapportent que le célèbre égyptologue
français, M. Maspéro, vient de découvrir entre Assiout et Thèbes, à
proximité d'Ekhmen, une vaste nécropole, contenant plus de cinq mille
momies, remontant la plupart à l'époque des Ptolémées. Ce qui donne une
Lettre du xvi* siècle.
valeur inestimable à cette trouvaille, c'est que ces débris d'une haute
antiquité paraissent être restés à l'abri de toute spoliation. On peut donc
s'attendre à une riche moisson de papyrus, de bijoux et autres objets d'un
grand intérêt.
— Ainsi qu'il a été déjà fait au parc Monceaux et au square Cluny,
des fragments de monuments décoreront à l'avenir le jardin des Tuileries.
Lettre du xvi" siècle.
Deux arcades provenant des ruines du palais de ce nom seront pro-
chainement réédifiées auprès de l'Orangerie ; l'une, qui faisait partie de
l'aile droite du pavillon de l'Horloge, est l'œuvre de Philibert Delorme;
l'autre, qui appartenait à l'aile gauche du même pavillon, fut construite par
Jean Bullant.
— Les devis de construction du nouveau palais qui sera affecté au
Reichstag allemand s'élèvent à 18,000,000 de marks. On doit commencer
les travaux dans le courant de ce mois ou dans les premiers jours du mois
prochain.
— Les artistes de Vérone se proposent d'élever par souscription un
monument à Paolo Caliari, dit le Véronèse.
— Les dix concurrents au Prix de Rome, entrés en loges le 28 avril, en
sortiront le ij juillet.
Voici le sujet de la composition qui doit être traitée en ronde bosse
par les dix concurrents :
Mé^ence, roi d'Etritrie, fut chassé pour ses cruautés par ses sujets, et se
réfugia près de Turnus, roi des Rutules, et l'aida dans sa lutte contre Énée.
Mais il fut tué par le prince troyen. (Virgile, Énéide.)
Quel intérêt peut présenter un pareil sujet à des jeunes gens qui, pour
la plupart, n'ont jamais lu Virgile, et qui ne connaissent de Mézence pas
même le nom? Et si le sujet ne les émeut pas, où peut être la poésie de
leur œuvre? Et si on les habitue à traiter des sujets qui ne les touchent
Lettre du xyi* siècle.
pas, comment peut-on espérer qu'ils deviennent autre chose que de plus ou
moins habiles manœuvres ? Nous ne pouvons que répéter ce que nous avons
dit cent fois, un pareil système suppose chez ceux qui le pratiquent l'ab-
sence de tout sentiment vraiment artistique, et ne peut qu'aboutir à la
ruine définitive de l'art.
— Le Musée de Cluny vient de faire une acquisition qui est une véri-
table trouvaille.
Lettre du xti" siècle.
Il a mis la main sur une dalle tumulaire du commencement du xvi" siècle,
qu'on lui avait signalée en Belgique, et qui, guettée par de nombreux
amateurs, venait d'être acquise par M. Stephan Bourgeois.
Cette pièce est en cuivre gravé. La figure principale est un génie qui
tient une main appuyée sur une femme.
G. Dargenty.
Paris. — Imprimerie de l'Art, J. Rouam, imprimeur-éditeur, 41, rue de la Victoire.
Le Gérant : EUGÈNE VÉRON.
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L'ART ORNEMENTAL.
Des fleurs et des feuillages entrelacés unissent toutes ces manifesta-
tions d'une imagination vive et prodigue de ses richesses.
Au milieu de la colonne de gauche, et sur une sorte d'anneau coupant
la ligne générale, un bas-relief très peu saillant représente l'enlèvement
d'une femme par un Centaure, Déjanire, sans doute, et un homme diri-
geant un cheval sur lequel un adolescent semble se laisser guider par plus
habile que lui ; peut-être est-ce là une représentation de l'éducation d'Her-
cule ?
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PETITE CHRONIQUE
— Les journaux étrangers rapportent que le célèbre égyptologue
français, M. Maspéro, vient de découvrir entre Assiout et Thèbes, à
proximité d'Ekhmen, une vaste nécropole, contenant plus de cinq mille
momies, remontant la plupart à l'époque des Ptolémées. Ce qui donne une
Lettre du xvi* siècle.
valeur inestimable à cette trouvaille, c'est que ces débris d'une haute
antiquité paraissent être restés à l'abri de toute spoliation. On peut donc
s'attendre à une riche moisson de papyrus, de bijoux et autres objets d'un
grand intérêt.
— Ainsi qu'il a été déjà fait au parc Monceaux et au square Cluny,
des fragments de monuments décoreront à l'avenir le jardin des Tuileries.
Lettre du xvi" siècle.
Deux arcades provenant des ruines du palais de ce nom seront pro-
chainement réédifiées auprès de l'Orangerie ; l'une, qui faisait partie de
l'aile droite du pavillon de l'Horloge, est l'œuvre de Philibert Delorme;
l'autre, qui appartenait à l'aile gauche du même pavillon, fut construite par
Jean Bullant.
— Les devis de construction du nouveau palais qui sera affecté au
Reichstag allemand s'élèvent à 18,000,000 de marks. On doit commencer
les travaux dans le courant de ce mois ou dans les premiers jours du mois
prochain.
— Les artistes de Vérone se proposent d'élever par souscription un
monument à Paolo Caliari, dit le Véronèse.
— Les dix concurrents au Prix de Rome, entrés en loges le 28 avril, en
sortiront le ij juillet.
Voici le sujet de la composition qui doit être traitée en ronde bosse
par les dix concurrents :
Mé^ence, roi d'Etritrie, fut chassé pour ses cruautés par ses sujets, et se
réfugia près de Turnus, roi des Rutules, et l'aida dans sa lutte contre Énée.
Mais il fut tué par le prince troyen. (Virgile, Énéide.)
Quel intérêt peut présenter un pareil sujet à des jeunes gens qui, pour
la plupart, n'ont jamais lu Virgile, et qui ne connaissent de Mézence pas
même le nom? Et si le sujet ne les émeut pas, où peut être la poésie de
leur œuvre? Et si on les habitue à traiter des sujets qui ne les touchent
Lettre du xyi* siècle.
pas, comment peut-on espérer qu'ils deviennent autre chose que de plus ou
moins habiles manœuvres ? Nous ne pouvons que répéter ce que nous avons
dit cent fois, un pareil système suppose chez ceux qui le pratiquent l'ab-
sence de tout sentiment vraiment artistique, et ne peut qu'aboutir à la
ruine définitive de l'art.
— Le Musée de Cluny vient de faire une acquisition qui est une véri-
table trouvaille.
Lettre du xti" siècle.
Il a mis la main sur une dalle tumulaire du commencement du xvi" siècle,
qu'on lui avait signalée en Belgique, et qui, guettée par de nombreux
amateurs, venait d'être acquise par M. Stephan Bourgeois.
Cette pièce est en cuivre gravé. La figure principale est un génie qui
tient une main appuyée sur une femme.
G. Dargenty.
Paris. — Imprimerie de l'Art, J. Rouam, imprimeur-éditeur, 41, rue de la Victoire.
Le Gérant : EUGÈNE VÉRON.