DOI Heft:
Nr. 70 (31 Mai 1884)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0075
7°
L'ART ORNEMENTAL.
perfectionner l'appareillage de leurs bâtiments, avec quelle conscience ils
ont calculé le choix de leurs matériaux, avec quelle infinité de combinai-
sons heureuses de coupes de pierres ils sont arrivés à édifier des monuments
presque indestructibles, on est surpris de voir une œuvre aussi importante
et aussi riche que la porte Stanga, sur laquelle on a prodigué tant de
trésors d'ornement, si pauvrement étudiée comme construction et si négli-
gemment bâtie. Les matériaux sont employés presque au hasard ; il n'y
détails de la
rinceaux, les intéressantes figures et toutes les délicieuses fantaisies accu-
mulées sur cette porte, aient dédaigné d'en être les maçons, et que le côté
sérieux de la construction n'ait eu pour eux qu'un intérêt médiocre. Malgré
ces quelques observations critiques, la porte Stanga n'en reste pas moins,
pour nous, un véritable chef-d'œuvre de la Renaissance italienne très
curieux à étudier. Elle comble dans notre musée du Louvre, dont la supé-
riorité sur tous les autres musées d'Europe est incontestable, une lacune
a pas d'assises bien déterminées ; ces marbres sont des placages de toutes
les grandeurs et de toutes les épaisseurs appliqués les uns auprès des autres
et se raccordant à l'aventure ; la voûte est composée de claveaux de toutes
les dimensions, sans coupe bien régulière ; la clef même n'est qu'un orne-
ment inutile; elle est appliquée à la surface de l'arc sans relier les portions
de la voûte desquelles elle est tout à fait indépendante.
Il semblerait que ces habiles artistes qui ont sculpté les superbes
'Rte Stanga.
fâcheuse. On peut en effet regretter que chaque branche de l'art n'y soit pas
représentée par une suite complète d'objets qui permette de gravir l'échelle
sans rencontrer de brèche dans les échelons. L'acquisition de la porte
Stanga a été à ce point de vue une chose excellente, elle comble une lacune.
Depuis le moment où elle est entrée dans nos collections, le musée du
Trocadéro est venu donner satisfaction à un besoin que tout le monde
signalait depuis longtemps, celui de pouvoir suivre, sans être obligé de
L'ART ORNEMENTAL.
perfectionner l'appareillage de leurs bâtiments, avec quelle conscience ils
ont calculé le choix de leurs matériaux, avec quelle infinité de combinai-
sons heureuses de coupes de pierres ils sont arrivés à édifier des monuments
presque indestructibles, on est surpris de voir une œuvre aussi importante
et aussi riche que la porte Stanga, sur laquelle on a prodigué tant de
trésors d'ornement, si pauvrement étudiée comme construction et si négli-
gemment bâtie. Les matériaux sont employés presque au hasard ; il n'y
détails de la
rinceaux, les intéressantes figures et toutes les délicieuses fantaisies accu-
mulées sur cette porte, aient dédaigné d'en être les maçons, et que le côté
sérieux de la construction n'ait eu pour eux qu'un intérêt médiocre. Malgré
ces quelques observations critiques, la porte Stanga n'en reste pas moins,
pour nous, un véritable chef-d'œuvre de la Renaissance italienne très
curieux à étudier. Elle comble dans notre musée du Louvre, dont la supé-
riorité sur tous les autres musées d'Europe est incontestable, une lacune
a pas d'assises bien déterminées ; ces marbres sont des placages de toutes
les grandeurs et de toutes les épaisseurs appliqués les uns auprès des autres
et se raccordant à l'aventure ; la voûte est composée de claveaux de toutes
les dimensions, sans coupe bien régulière ; la clef même n'est qu'un orne-
ment inutile; elle est appliquée à la surface de l'arc sans relier les portions
de la voûte desquelles elle est tout à fait indépendante.
Il semblerait que ces habiles artistes qui ont sculpté les superbes
'Rte Stanga.
fâcheuse. On peut en effet regretter que chaque branche de l'art n'y soit pas
représentée par une suite complète d'objets qui permette de gravir l'échelle
sans rencontrer de brèche dans les échelons. L'acquisition de la porte
Stanga a été à ce point de vue une chose excellente, elle comble une lacune.
Depuis le moment où elle est entrée dans nos collections, le musée du
Trocadéro est venu donner satisfaction à un besoin que tout le monde
signalait depuis longtemps, celui de pouvoir suivre, sans être obligé de