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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 2.1884

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Nr. 71 (7 Juin 1884)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0079

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L'ART ORNEMENTAL.

invraisemblable. En effet, l'abbé occupait plusieurs artistes, et l'un d'eux,
du nom de Giuliani, entra comme frère au couvent et lui consacra son art
jusqu'à la fin de sa vie. Le jeune Donner devint l'élève et l'aide de Giuliani,
et son génie se manifesta par le vol de bougies en cire dont il voulait faire
des figures. Giuliani n'était pas de force à former un véritable artiste, aussi
son élève ne lui resta-t-il pas longtemps fidèle et partit bientôt pour
Vienne. On ignore l'époque précise de son arrivée dans la capitale de
l'Empire : on ne sait pas non plus s'il se mit en rapport avec l'Académie
des arts pour la continuation de ses études ; on ne connaît pas son profes-
seur. La première information qui lui soit relative date de 1724. Elle

consiste dans ce fait que le sculpteur impérial (Kaiserliche Galanterie —
Bildhauer) Georg Donner renouvelle par écrit son contrat de mariage
avec Elisabeth Prechtl, contrat conclu verbalement en 1715. C'était donc
un artiste fait, qui avait un titre de cour et qui, en fait, était marié depuis
près de dix ans. Mais ce titre, qui signifie sans doute qu'il exécutait pour
les palais impériaux des objets décoratifs, n'implique nullement qu'il jouît
d'une position fixe.

En 1725, Donner quitte Vienne pour Salzbourg, où l'archevêque faisait
alors bâtir le château de Mirabell. Rafaël, aidé de son frère, décore la
cage de l'escalier. Il reste près de deux ans à Salzbourg; de là il va à

Cerf portant les attributs de Tossi-Toku.

Presbourg, mandé par le prince Esterhazy qui venait d'être nommé prince-
primat de Hongrie. Le primat, grand ami des arts, était homme à utiliser
un artiste comme Donner. Pour le fixer, il le nomme directeur des
bâtiments et ne lui épargne pas les commandes. Il lui fait ériger une fon-
derie de bronze dans son propre jardin. Pendant dix ans Donner trouva
d'amples occupations à Presbourg. Chargé de travaux d'une grande
importance, entre autres de la statue équestre de saint Martin, il s'en
acquitta de telle sorte que sa réputation grandit rapidement. On se rappela
à Vienne qu'il existait. Au commencement de l'année 1759, il fut chargé
par le Conseil communal de cette ville de deux reliefs en marbre pour la
sacristie de Saint-Etienne, en même temps que de l'exécution des figures
destinées à la fontaine de Mehlmarkt, qui devaient former son œuvre

principale. Cette dernière commande eut pour conséquence de déterminer
sa réinstallation définitive à Vienne, ce qui lui était devenu d'autant plus
facile que son protecteur, le prince Esterhazy, était mort. Mais la fortune
de Donner ne devait être que de courte durée. Après avoir été nommé
sculpteur à la Chambre impériale, aux appointements modestes de
5oo florins, il mourut en 1741, à l'âge de quarante-huit ans à peine
accomplis.

Il est difficile de suivre d'un bout à l'autre la courte carrière de cet
artiste. C'est seulement pour les œuvres les plus importantes de son âge
mûr que l'on peut fixer une date. Un assez grand nombre d'oeuvres de
moindre importance ont été, il est vrai, réunies dans le musée autrichien
sous son nom, mais elles ne sont pas toutes incontestablement authen-
 
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