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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 2.1884

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Nr. 75 (5 Juillet 1884)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0095

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L'ART ORNEMENTAL. L'ART ORNEMENTAL.

9i

A la Renaissance, la fabrication desjhorloges n'était pas seulement un
art mécanique ; à côté de l'ingénieur, il y avait l'homme de talent et de
goût qui cherchait à rendre aussi attrayante que possible la parure de son
travail ; aussi aucun luxe n'était interdit à son
caprice. Dans les statuts de la corporation,
refondus sous le règne de François Ier, « les
horlogeurs comme les orfèvres étaient autorisés
à mettre en œuvre l'or, l'argent et toutes autres
étoffes ». Ils n'y manquèrent pas; et qu'on ait
entre les mains le travail des célèbres horlogers
d'Augsbourg, ou celui des artistes français, on y
trouve à des degrés divers le goût, l'élégance et
ce charme particulier, résidant surtout dans la
convenance des détails savamment subordonnés
à l'ensemble.

Généralement la forme de ces instruments
horaires est celle d'un monument rectangulaire,
soutenu par des colonnettes ou des cariatides,
reposant sur une base et surmonté d'un dôme,
très souvent découpé à jour. Dans les premiers
temps, les parois elles-mêmes sont ajourées, afin
délaisser mieux voir la complication et le jeu
des rouages. Cette forme a, d'ailleurs, persisté
jusque sous Louis XIII, comme le montrent
plusieurs spécimens du Musée de Cluny et la
célèbre horloge de Gaston d'Orléans, de la col-
lection Dutuit.

Pourtant, vers le milieu du xvi« siècle,
l'ornementation s'était compliquée : l'école
d'Augsbourg, qui avait vu fleurir Werner, mort
en 1544, et J. Slottheim, quelque peu en retard
sur la marche de l'Italie, montre en 1579 la
remarquable pièce appartenant à M'"" la baronne
de Rothschild, où des bas-reliefs en argent
repoussé et de précieuses gravures reproduisent
les charmantes compositions d'Etienne de
Laulne, et cette autre, non moins recommàn-
dable par le style, qui, dans ses cadrans mul-
tiples, offre non seulement la marche des heures,
mais celle des saisons et des astres, le quantième
de chaque jour et les combinaisons d'un calen-
drier perpétuel; ce chef-d'œuvre astronomique
est signé par Jeremias Metzker, lequel illustra
l'Allemagne au xvi' siècle, avec Nicolas Planckh,
Martin Zollner et Christophe Margrafï.

Au xvii" siècle, l'horlogerie allait subir une
transformation; d'abord, celle exigée par la
forme nouvelle du mobilier; ensuite, celle résul-
tant de la découverte qui modifia le nom même
des grands monuments horaires. Galilée avait
observé les lois de la pesanteur et les avait
démontrées au moyen du pendule; en 1602, il
avait employé cet instrument nouveau dans les
expériences qui amenèrent Huygens à l'adopter
pour les horloges. Sous l'influence de cette
modification, l'instrument horaire devint meuble
et prit un certain volume, soit qu'il dût figurer
sur une cheminée, surmonter un bout de bureau,
se suspendre au milieu d'un panneau.

Une des premières formes que l'on aperçoive
après cette modification, c'est l'horloge à gaine,
dont la boîte étroite et élevée convient égale-
ment bien pour dissimuler les cordes et les

grand développement : le bâti se couvre d'écaillés à incrustations de cuivre, accommoder à ses goûts ou spécialiser pour sa destination. Aussi, la

le cadran s'entoure de motifs en bas-reliefs allégoriques, et les consoles, plupart des belles œuvres Louis XIV et Louis XV que nous possédons

terminées par un pendentif à fleuron, ont souvent leurs angles garnis de en ce genre portent une marque distinctive de la famille (armes

vase à guirlandes, genre aujourd'hui fort recherché pour sa charmante
exécution.

Il est impossible de décrire ce qu'a créé l'époque Louis XVI. On peut
dire seulement d'une manière générale que, là
où domine la figure, c'est toujours sous forme
mythologique qu'elle se présente. Falconnct,
Boizot, Clodion sont les plus éloquents inter-
prètes de ce genre. A partir de cette époque,
la pendule n'est plus une pièce isolée; elle est le
morceau capital d'un ensemble ornemental où
les vases d'accompagnement à girandoles, les
flambeaux, les bras-appliques forment le plus
harmonieux concert. Si le bronze en fait tous
les frais et que la pendule offre un sujet com-
pliqué, les candélabres formés de femmes enla-
cées soutenant des lumières remplaceront les
vases; si la porcelaine doit y jouer un rôle, la
pendule sera formée par un vase peint, richement
orné et entouré de génies et de guirlandes; les
vases d'accompagnement seront également en
porcelaine.

Nous ne devons pas oublier en terminant
les pendules voisines de formes de celles dites
à gaine, et que l'on qualifie de régulateurs parce
que leur élément capital réside dans un grand
pendule compensateur, dont le poids, la lon-
gueur invariable et les oscillations isochrones
dirigent le mouvement avec une stricte régu-
larité. Les régulateurs sont en général assez
simples; il en est pourtant, comme celui du
Palais législatif, signé Manière, qui sont très
richement ornés.

Soupière en argent.

Cette soupière est un travail italien du temps
de la Régence. Elle peut être considérée comme
un des plus beaux spécimens d'orfèvrerie du
commencement de cette époque, dont le carac-
tère principal sera dans l'emploi des fleurs, des
fruits et même des animaux rendus avec beau-
coup de conscience et un grand sentiment déco-
ratif.

PETITE CHRONIQUE

—• Le samedi 28 juin, l'Académie des Beaux-
Arts a voté sur les candidats à présenter au mi-
nistre de l'Instruction publique pour le poste de
directeur de l'Académie de France à Rome, en
remplacement de M. Cabat, arrivé au terme de
ses fonctions.

La commission mixte, chargée de proposer
une liste de trois noms, a désigné, en première
ligne, M. E. Hébert, ancien directeur de la Villa
Médicis ; en deuxième ligne, M. Henriquel-
Dupont ; en troisième ligne, M. Chaplain.

Ajoutons que M. Cabat, le directeur actuel,
est rééligible et peut être maintenu dans ses
fonctions pour une nouvelle période de six
années.

'poids de l'ancien système ou pour laisser jouer Soumùh^n argent. " Sur le rapport de M. Hattat, le conseil

municipal de Paris a voté les acquisitions sui-
vantes au Salon de 1884 :
Le Gué, statue plâtre, par M. Lefèvre, 5,000 francs, et le tableau da-
M. Truphême : Une Leçon de chant, 2,000 francs.
Sont renvoyés à la Commission pour examen :

Le Travail, de M. Gamherin ; Fugitive, de M. Pâris; le Jeune fauve,

à l'aise le balancier. La seconde forme, qu'on
a appelée religieuse, n'est guère qu'une modi-
fication ou plutôt une amplification de l'édicule de la Renaissance : le
couronnement se complique, le contour se profile, des bas-reliefs et des
groupes remplacent de simples gravures. C'est surtout à l'époque de
Louis XIV et sous l'impulsion de Boule que le genre prend son plus

magnifiques feuilles d'acanthe. Le succès de ce genre de pendule fut tel Ou allégories) qui les a fait exécuter. Il n'y avait pas que la noblesse qui

en France qu'il s'y perpétua, en dépit des modifications de la mode. fût friande de ces beaux meubles; la bourgeoisie avait aussi pour eux

Anciennement, la fabrication commerciale existait à peine; on travail- un goût tout particulier qu'elle satisfaisait en se procurant les cartels à

lait peu pour le public et chacun, en commandant un ouvrage, le faisait suspension, les pendules ornementales composées d'un cippe portant un
 
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