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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 2.1884

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Nr. 78 (26 Juillet 1884)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0106

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102

L'ART ORNEMENTAL.

brodées sur des jaquettes et sur des chemises, travaillées ou incrustées
dans des parures ou dans des armes, et la technique en est connue encore
aujourd'hui des habitants des monts Balkans, quoique l'application en soit
plus primitive; elles se retrouvent, en outre, sur d'anciens ouvrages du
Siebenburgen. Ce procédé artistique est donc usité dans les Balkans et la
Bulgarie, dans tous les pays montagneux au delà du Siebenburgen, le long
des Karpathes, jusque dans la Zips. Si on se rappelle son analogie avec les
émaux d'or cloisonnés byzantins, et en même temps l'influence que Byzance
a exercée sur la civilisation et la religion des peuples du Danube, on est
amené à chercher à Byzance l'origine de cet art. Seulement, la filigrane,

Mais ce n'est pas uniquement dans le travail des parures et des armes
qu'a brillé l'art de l'orfèvrerie hongroise; il s'est exercé aussi avec succès
dans le bibelot, les boîtes, les petites cassettes, les montres, les jeux, etc.

L'argenterie ecclésiastique, les calices, ostensoirs, croix, etc., indiquaient
aussi dans l'a forme et le travail bien des qualités particulières au pays ou
aux habitants du lieu de fabrication. Mais les spécimens de cet art particu-
lier sont devenus très rares à cause de la prédilection marquée que les Turcs
montraient pour eux au moment où ils étaient les maîtres du pays, et de l'ar-
deur qu'ils ont mise à les rechercher pour se les approprier. Le diocèse de
Zips est de tous peut-être celui qui a conservé le plus grand nombre de ces
pièces intéressantes. Cela tient à ce qu'il est situé dans une contrée écartée
et montagneuse de la haute Hongrie. Ces objets appartiennent tous ou
presque tous au xv" siècle ; ils en portent l'empreinte et attestent surtout
une parenté avec des ouvrages allemands connus, ce qui n'a rien d'extra-
ordinaire si l'on songe que,
dès cette époque-là, Zips était
déjà habité par des colons
allemands. La construction
architecturale de ces objets
de mobilier religieux, osten-
soirs, reliquaires, etc., n'est
donc dans ses traits principaux
nullement différente des tra-
vaux analogues allemands avec
leur architecture gothique,
sévère et froide. Mais dans les
pièces de la Zips, cette archi-
tecture se transforme dans sa
partie supérieure, où les arêtes
nettement tracées se tordent
en branches, se changent en
enchevêtrements réalistes et
s'entrelacent dans un fouillis
épais ou bien tournent autour
d'elles-mêmes en spirales, pour
retrouver au sommet la fleur
sévère de l'art gothique, la
croix. Encore est-elle envahie
par un grand nombre de
plantes parasites.

Une seconde particularité
des pièces de la Zips, comme
de bien d'autres objets hon-
grois, consiste en un genre
spécial d'émail qui ne se trouve
nulle part en Occident, du
moins dans les mêmes condi-
tions, et qui ajoute aux espèces
\ji d'émail connues une espèce
Yvcs fi^* ignorée jusqu'ici. Sur ces piè-
ces d'argenterie, l'émail trans-
lucide est employé parfois au-
dessus de l'argent; mais plus
fréquemment encore, surtout
pour les calices, on se sert de cette espèce particulière qu'on pourrait
appeler, pour en préciser le caractère, l'émail hongrois de filigrane. Ce
sont des feuilles et des fleurs pleines de style, qui couvrent les surfaces,
des plantes régulièrement dessinées et travaillées de telle façon que les
fils tournés de filigrane en argent doré constituent les tiges et tracent les
contours des fleurs et des feuilles; le fond, tout comme les plans lisses du
dessin entourés de fil, est en émail d'une seule couleur; ces fils de filigrane
ont donc à remplir identiquement l'office des cloisons byzantines. Parfois,
les bouts des fils des filigranes sortent des fleurs, forment de petites spirales
et se développent en étamines avec leurs petits noeuds à la surface. Ce
procédé est employé aussi dans des calices non émaillés, simplement
recouverts de tissu de filigrane. Tout ce travail est très original, d'un grand — La Direction des Beaux-Arts vient d'envoyer à la Comédie-Française

fini et d'un effet très gracieux. Mais où s'est-il acclimaté ? où a-t-il pris deux statues : le Molière, de Caudron, et le Corneille, de Falguière. Ces

naissance? Certainement il n'appartient pas uniquement à la Zips. Des figures ont été placées dans les deux niches du vestibule de la rue Saint-

fleurs mignonnes de cette même forme se retrouvent sur des objets hon- Honoré, occupées précédemment par la Mademoiselle Rackel, de Duret,

grois de ménage, peintes sur les faïences ou sur les meubles de bois, | et la Mademoiselle Mars, de M. Thomas. Ces deux dernières statues se

PoCAL.

La Montre de Kôkôly.

dont on pratique le travail encore aujourd'hui d'une façon spéciale dans
de nombreuses contrées de la Hongrie, d'où elle est originaire, est venue
se substituer à l'émail d'or cloisonné.

PETITE CÏÏEOXIQUE
 
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