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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 2.1884

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Nr. 79 (2 Août 1884)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0110

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io6

L'ART ORNEMENTAL.

choix, leur enchaînement sont des plus remarquables. La seule description
iconographique de l'œuvre serait d'un vif intérêt.

Quant à l'exécution, chaque figure, chaque détail de l'architecture ou
de l'ornementation est un type de finesse, de goût et d'élégance. Le chef-
d'œuvre est complet : il est taillé d'un bout à l'autre dans la pierre blanche
et n'a coûté que 600 florins du Rhin, aux termes du contrat retrouvé dans
les Archives de la ville de Léau, par M. Piot, chef de section aux Archives
du royaume de Belgique.

Le monument fut donné à l'église par Martin de Wilrc, seigneur
d'Oplinter, et par sa femme Marie Pellepeerts, dont la pierre tombale est
encastrée dans le mur, en face même du tabernacle.

Voici du reste ce qu'en dit M. Piot, dans une savante notice historique
sur la ville de Léau, qui a paru dans les deux premiers volumes de la
Revue d'histoire et d'archéologie :

« Contre le mur. dans le transept gauche de l'église de Saint-Léonard,
se trouve le tabernacle, œuvre d'une conception et d'une exécution admi-
rables, qui y fut placé en [55z, ainsi qu'il résulte d'un compte de 1 552-53.
Haute de cent pieds, et large à sa base de huit pieds, cette construction,

buire en cristal de roche gravé

avec pied en vermeil enrichi de turquoises.

l'auteur du tabernacle de Léau ne serait pas Jean Hauwagen, mais il
appartiendrait à une famille célèbre dans l'histoire de l'art flamand. C'est
à Corneille de Vriendt, qui était architecte et sculpteur, que ce magnifique
travail serait dû. Ce Corneille de Vriendt était frère de Frans de Vriendt
ou Floris, appelé le Raphaël des Flandres, et d'Adrien de Vriendt qui a
exécuté les admirables verrières de Sainte-Gudule. On lui doit à la fois la
construction de l'hôtel de ville et de la maison hanséatique d'Anvers, ainsi
que les sculptures du jubé de la cathédrale de Tournai.

Le gouvernement belge a fait mouler le tabernacle de Léau, dans le
but de doter des principaux détails de ce chef-d'œuvre les Académies des
Beaux-Arts et les écoles de dessin du pays.

En procédant au moulage on a fait deux découvertes :

La première, c'est qu'on avait osé déplacer cette masse colossale et
fragile. Au lieu de figurer, comme aujourd'hui, à l'angle du chœur et du
transept, il était autrefois, comme tous les édifices de ce genre, dans le
chœur même, à côté de l'autel.

La seconde, c'est que le tabernacle a beaucoup souffert de ce déplace-
ment qui remonte à une date inconnue. Au lieu de le laisser isolé, on l'a
adossé à la muraille. De plus, pour faciliter l'opération, 011 a mutilé les

en forme de pyramide, élevée en pierre, est divisée en neuf étages, com-
posés chacun d'un certain nombre de niches dans lesquelles sont des
groupes tirés de l'Ancien Testament. Une balustrade en cuivre l'entoure.

« La circonstance que ce magnifique monument, l'un des plus beaux
du style de la Renaissance, fut donné à l'église, nous donna peu d'espoir
d'en trouver l'auteur. Cependant nous sommes assez disposé à croire que
ce fut l'œuvre de Jean van Hauwagen désigné dans le même compte sous
le nom de Jan van Hanvagen ou Jan die Bildesnyder, qui signifie en
flamand sculpteur. Ce sculpteur fit pour le chœur du saint-sacrement des
stalles qui n'existent plus aujourd'hui et aida à transporter dans l'église
les pierres du tabernacle arrivées à Léau par bateau. La fabrique de l'église
paya sa journée et celle de ses ouvriers. Or, nous le demandons, un maître
sculpteur aurait-il aidé à transporter ces pierres, si elles n'avaient été les
siennes? Aurait-il abaissé son talent jusqu'à se faire le surveillant du trans-
port de l'œuvre d'un autre artiste? Nous le croyons avec peine, et nous
sommes d'autant plus porté à refuser cette explication que tous les sculp-
teurs employés dans l'église de Léau furent d'excellents artistes. »

D'après M. Alphonse Wauters, archiviste de la ville de Bruxelles,

Vase en ancien céladon de la Chine
avec monture en bronze doré, du temps de Louis XV.

sculptures de cette face avec le sans-gêne le plus barbare et il y manque
quantité de figures. C'est une perte irréparable.

L'ensemble des moules a été mis à la disposition de la Commission
royale des échanges internationaux. C'est sur les instances de S. A. R. le
comte de Flandre, président de cette Commission, que le ministre de
l'intérieur a fait entreprendre le moulage de ce tabernacle, un des monu-
ments de sculpture les plus extraordinaires qui soient, non seulement en
Belgique, mais peut-être dans le monde entier.

Baptistère de la cathédrale de Strasbourg.

Jost Dotzinger, de Worms, dit M. René Ménard, fut maître de l'œuvre
de la cathédrale de Strasbourg à une époque où l'édifice était déjà presque
terminé. Sa part dans la construction ne put donc être bien grande ; mais
il est l'auteur du joli baptistère, exécuté en 1453, et qui est un bijou
sculpté en pierre que nous reproduisons à notre quatrième page.

Jost Dotzinger a joué un rôle très important dans la franc-maçonnerie ;
par son influence, l'institution établit son centre définitif à Strasbourg. Les
loges de Zurich, de Cologne et de Vienne, commandant chacune à une
 
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