Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 2.1884

DOI Heft:
Nr. 89 (11 Octobre 1884)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0152

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
148

L'ART ORNEMENTAL.

incapable, là où elle n'avait pas un solide appui, de supporter son propre
poids, nécessita bientôt des réparations et fit naître en même temps le
désir de refondre le tout, afin d'en assurer la conservation. Vers l'année
1770 on enleva même les quatre figures de leur place, pour les conserver
dans l'arsenal civil, sous le prétexte que l'eau de la fontaine était trop peu
abondante pour fournir aux quatre urnes. En 1801 seulement on les
remit à leur place, après les avoir fait restaurer par le professeur Fischer.
Finalement on est revenu à l'idée de les refondre en bronze, parce qu'elle se
déformaient et menaçaient de se briser. Depuis quelques années, à la place
des fontes originales en plomb on trouve les copies en bronze, exécutées
à la fonderie impériale de Vienne.

PETITE CHEONIQUB

Fontaine de Rafaël Donner, au « Mehlmarkt »,
à Vienne.

Nous avons donné précédemment quelques détails sur Rafaël Donner.

Quand on résolut d'ériger une fontaine au Mehlmarkt ou nouveau
marché de Vienne, on ne demanda à Donner qu'une seule figure, la Prudence,
laquelle devait, sur une colonne entourée de quatre enfants tenant du
poisson, former le milieu de la fontaine. Lorsque la figure de ce groupe fut
achevée, dit M. Falk, elle obtint un succès si unanime que la conseil com-
munal accepta la proposition de Donner, de décorer aussi de figures le
mur de balustrade du réservoir, large et ovale. D'après le contrat, Donner
devait fournir quatre figures, chacune d'une longueur de sept pieds et demi,
représentant quatre affluents autrichiens du Danube et portant des urnes,
d'où l'eau tomberait dans le vaste réservoir de la fontaine. Les modèles
furent exécutés par Donner à Presbourg, et transportés par lui à Vienne. La
ville fournit le métal de fonte et ce ne fut malheureusement qu'un mélange
de plomb et d'étain. L'œuvre fut menée très rapidement et la fontaine, — Encore une nouveauté qui viendra ajouter un attrait de plus à

ornée de ses statues, put être inaugurée dès le 4 novembre 1739. La dispo- l'Exposition des Arts décoratifs,

sition artistique de ces diverses statues est rendue aisément compréhensible On a commencé à construire, dans le grand vestibule du Palais de

par notre gravure. Quoique l'idée ne soit l'Industrie, une porte aux proportions

pas une, car entre la figure du milieu et «As£âà«!dL4»- monumentales et qui sera formée tout en-

les autres il n'y a pas de corrélation, cette tière de pierres merveilleusement sculp-

lacune n'est pourtant nullement sensible * ^^^^^SrT^* « tées, spécimens choisis de l'architecture

au point de vue artistique de la conception. (\ sfâ ffi^tàmÈÈk décorative du xvic siècle.

Bien haut, mais non pas assez haut pour ^^lV Jf^8flw»\ Sl^jPa _d£r I-a reconstruction de cette porte au

être sans rapport avec le reste, s'élève au ^y-* i^rWMTalwfr*- //1 iïtrtl&èê&^XA ?rS3Ê?$ UÊÊP Palais de l'Industrie est un travail fort

centre la figure principale, assise sur un "^^WÈ^L^^^SS^^Ê^Ê^SS^i^^^-^f'é^^l^^ important, chaque pierre qu'il s'agit de

fût de colonne dans une attitude pleine de ^^*^^»te8g t^^/^^j^^^^^T]^^^^r^^ mettre en place pesant plusieurs milliers

naturel, le bras droit appuyé sur un D°"~ ^lf^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ ^ 'i''°^rammeS'

de Janus; de la main gauche elle tient un ._r ,;.~=a'rjfcr^^\cîv^'y^Ï^kœ~~^' — Le 25 septembre ont commencé,

serpent, symbole de l'intelligence. Autour /^^S^^^Ê^^^^h^^^^^^^^rJS^^^^^^^^ au Pa'ais de l'Industrie, les envois concer-

du piédestal sont placés quatre enfants "' //jK» ^SlL^jS^J V^M^mV^W «r^Sili. ^.JHr) In nanties concours spéciaux, organisés par

dans des mouvements divers, chacun tenant Ç \WSs&jj|f!^ } l'Union centrale des Arts décoratifs, rcla-

un poisson du Danube. Les quatre figures tf\ ■■ i ff|"^!Ç"*j8£ • ^>»li il'-^- tftas^tyr 4& tifs aux industries de la pierre, du bois,

colossales, qui représentent les rivières \ ISv "^^^^^ * hOTP^ijfflwm [L.'T^S^jf'^ Jï&£ de ';l terre ct du verre.

Enns, Yps, Mardi et Traun, sont couchées (ç II (rM ) W& l^S^^B^nym l[w^\ & Le programme se composait de trente

sur le bord de la vasque. L'Yps et la ~^L=^* (^^^i^WÊ ^^Sm\'^m\<^\^^i $^?oJ^> concours divisés en deux parties : l'une
March sont des ligures de femmes, l'Enns * y^s^^^Jv^lm ' iSÊSXwjfi^^^^^^^ comprend tous les projets et modèles pré-

et le Traun, des figures d'hommes. On fl (f^^^s^\^^j^^^m^' sentes à l'état de dessins ou de maquettes;

ne doit pas chercher une trop grande tézr^ÙMA^^f \ ^?É&aÊy J [X^^^&h^sii l'autre, spéciale à l'industrie, se compose

précision dans le caractère de ces figures, ^aJ^&iÈ*»^ V^g^^f^ d'œuvres exécutées et complètement ache-

quoique dans leur genre elles soient très vées.

variées et que l'artiste n'ait pas omis d'y Cul-de-lampe de Joii. Daniel Preisler. ^es j>un nouveau, Con-

joindre quelques attributs significatifs. Le sistent en plaquettes d'or et de bronze,

motif purement artistique était sans nul doute sa préoccupation dominante.

Le Traun, la plus sauvage et la plus pittoresque de ces rivières, est
représenté sous la forme d'un homme puissant, lequel, une jambe étendue
par terre, l'autre appuyée sur un fragment de rocher, se penche sur la
balustrade et vise avec un trident un poisson dans la profondeur de la
vasque. C'est là peut-être une allusion aux merveilleux lacs de montagnes que
le Traun traverse. Le motif, qui tend et développe tout le corps de l'homme,
mettant les muscles en mouvement et leur donnant l'aspect de la vie, est
habilement choisi par l'artiste pour manifester pleinement sa science de
l'anatomie.

L'Enns, qui prend sa source dans le pays du fer, célèbre de longue
date, est représenté sous la figure d'un vieillard au repos, une rame dans
la main droite et quelques faisceaux de barres de fer à ses côtés.

Une femme, d'une beauté opulente, représente l'Yps, rivière insigni-
fiante, qui n'a rien reçu pour la caractériser que deux des poissons qui
vivent dans ses eaux.

La March, dont la statue est jeune et éle'gante de forme, est aussi la
seule de ces rivières qui ne descende point des montagnes : elle promène
son cours serpentin à travers des bois, des prés et des plaines fertiles.

Rafaël Donner est arrivé dans cette œuvre grandiose au sommet de
son art. Malheureusement, la mauvaise qualité de la matière employée ne
lui a pas permis de nous la transmettre intacte. Cette matière fragile,

portant l'inscription de : Grand prix de l'Union centrale.

Les jugements ont lieu du ior au 5 octobre, et l'exposition publique
se fera immédiatement après.

— L'Académie des Beaux-Arts rappelle que le concours du prix de
3,ooo fr., fondé par Mmc veuve Rossini, pour la production d'une œuvre
poétique destinée à être mise en musique, sera ouvert le icr décembre 1884,
et fermé le 8 du même mois.

A dater du ier janvier [885, le concours sera ouvert pour la musique
à adapter à l'œuvre couronnée.

— L'Académie des Beaux-Arts vient de proposer pour i885 le sujet
suivant :

« Des mélodies populaires et de la chanson en France depuis le com-
mencement du xvie siècle jusqu'à la fin du xviii0. En résumer l'histoire, en
définir les caractères et les différentes formes au point de vue musical, et
déterminer le rôle qu'elles ont joué dans la musique religieuse et dans la
musique profane. »

Ce prix est de la valeur de 3,000 francs.

Les manuscrits devront être déposés au secrétariat de l'Institut avant
le 3 1 décembre 1884.

G. Dargenty.

Paris. — Imprimerie de l'Art. E. Ménard et J. Augry, 41, rue de la Victoire.

Le Gérant ; EUGÈNE VÉRON.
 
Annotationen