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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 2.1884

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Nr. 90 (18 Octobre 1884)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0154

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i5o

L'ART ORNEMENTAL.

Vases étrusques.

Ces vases appartiennent au Musée Étrusque de Florence, qui fut inau-
gure' le 12 mars 1871.

Peinture décorative, par J. B. Le Prince.

Jean-Baptiste Le Prince, né à Metz en 1733, montra de bonne heure de
brillantes dispositions pour le dessin, dit M. René Ménard; mais sa famille

était dans une position trop modeste pour pouvoir subvenir à ses études. Le
maréchal de Belle-Isle, alors gouverneur de la ville, ayant entendu parler
de cet enfant, lui procura le moyen de se rendre à Paris, et lui fit même
une pension.

Le Prince était surtout porté vers le paysage : néanmoins, une fois à
Paris, il entra à l'atelier de François Boucher, qui était alors le peintre à
la mode. Il apprit là cette désinvolture aimable, ce maniérisme élégant, ce
mode de dessin toujours plein de tournure, qui sont le caractère distinctif
de l'école française au xvm0 siècle.

Le Prince, qui n'avait que dix-neuf ans, était bien de sa personne; il

Modèle de miroir,

connut à Paris une demoiselle beaucoup plus âgée que lui : elle avait
trente-huit ans et une petite fortune. Croyant trouver dans cette union
disproportionnée, non pas peut-être le bonheur, mais la tranquillité que
donne une aisance assurée, il se maria et renonça en même temps à la
pension que lui faisait le maréchal de Belle-Isle. Son mariage fut déplo-
rable. Le Prince, d'un caractère naturellement enjoué, était dans un âge où
l'on aime les distractions. Sa femme, morose et acariâtre, était, en outre,
d'une avarice sordide et ne cessait de reprocher à son mari la position qu'il
tenait d'elle. La vie devint tellement insupportable pour lui qu'il rendit à
sa femme ce qu'il en avait reçu et prit la fuite.

Avant de s'expatrier, Le Prince alla voir son protecteur le maréchal

par Mans Coi. laert.

de Belle-Isle, qui lui donna des lettres de recommandation pour la Russie,
où déjà deux de ses frères étaient établis. « Pour dissiper son ennui
pendant la traversée, dit son biographe, ou pour acquérir des connaissances
utiles à son art, il s'occupait sur le vaisseau à examiner tous les détails de la
manœuvre et à les dessiner. Son violon et sa gaieté lui concilièrent l'amitié
de tout l'équipage. Un corsaire anglais attaqua le vaisseau, qui fut forcé de
se rendre. Les vainqueurs se livrèrent au pillage. Ils se partageaient déjà les
effets de Le Prince, lorsqu'il eut l'adresse de saisir son violon et se mit à
préluder avec beaucoup de sang-froid. Les corsaires, étonnés de son
flegme, le regardent, écoutent avec plaisir le nouvel Arion qui, comme
l'ancien, enchaîne leur férocité. Ils lui rendent tout, et, comme ils se
 
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