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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 2.1884

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Nr. 96 (29 Novembre 1884)
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J74

L'ART ORNEMENTAL.

EXPLICATION DES PLANCHES

Coupe en cristal de roche gravé, à monture d'or émaillé.

Cette belle coupe est un ouvrage italien du xvie siècle, faussement
attribué à Benvenuto Cellini. C'est grâce à l'obligeance de M. Pion que
nous pouvons en offrir la reproduction à nos lecteurs. L'estampe, en effet,
appartient au magnifique volume que M. Eugène Pion a composé et
publié en 1883 sur le grand artiste florentin et qui, d'après l'expression de
M. le baron Davillier, « restera comme le modèle du plus beau monument
qu'un homme studieux puisse élever à un grand artiste ».

Statue colossale de Jupiter Pluvius, dite de l'Apennin.

Cette énorme figure est de Jean de Bologne : elle orne le parc de
l'ancienne villa des Médicis, à Pratolino.

François de Médicis, dit M. Paul Lefdi, fat, en 1364, associé au
gouvernement de la Toscane par son frère Cosme Ier, que le pape Pie V,
après l'avoir proclamé grand-duc par sa bulle du 27 août i56q, couronna à
Rome le 5 mars 1570. Une attaque d'apoplexie mit fin aux trente-sept
années de règne de Cosme, le 21 avril 1574, et François, alors prince
régent, fut le second Médicis qui porta le titre de grand-duc. Mais le
pouvoir indivis qu'il avait exercé pendant dix ans l'avait été de la façon la
plus despotique et continua de l'être de plus en plus jusqu'à la fin de son

Statue colossale de Jupiter PlUVIus, dite de l'Apennin.
Par Jean de Bologne, dans le parc de l'ancienne Villa des Médicis, à Pratolino.

règne, en 1587. Fils de cette Éléonore de Tolède, dont Bronzino a tracé
les traits dans un portrait sévèrement pensé qui se voit à la Pinacothèque
royale de Turin, Francesco, dès son association au pouvoir, avait pris pour
idéal l'implacable tyrannie des souverains espagnols, leur esprit de défiance
et leur morgue hautaine. Son gouvernement fut à tous égards exécrable, et
il ne vivrait dans l'histoire que par ses crimes, s'il n'avait eu la passion des
sciences, des lettres et des arts.

Cette sévérité dont il se montrait constamment si prodigue, il n'en
usait guère envers lui-même, et sa passion de la solitude, que se contente
de signaler l'architecte Sgrilli, lui servit simplement de prétexte pour
acquérir Pratolino afin d'y abriter le scandale de ses amours doublement
adultères avec la trop célèbre Vénitienne Bianca Capello.

En s'enfermant avec sa maîtresse dans la villa de Pratolino, située

dans la montagne sur la route de Bologne, à dix kilomètres de Florence
qu'elle domine comme un nid d'aigle, le grand-duc, qui était l'avarice
même, commença par installer un laboratoire de chimie, science dont il
faisait son étude favorite ; puis il prodigua bientôt à pleines mains l'or dont
il se montrait jusque-là si parcimonieux, pour commander d'élégantes et
fiches constructions à son architecte Bernardo Buontalenti, accaparer le
plus possible de chefs-d'œuvre de la peinture, et ordonner à Jean de
Bologne surtout de peupler Pratolino de tout un monde de statues.

L'illustre sculpteur eut carte blanche et s'attacha particulièrement à
enrichir le vaste parc de la nouvelle résidence grand-ducale d'une quantité
considérable de châteaux d'eau, de grottes où sa verve inépuisable prodigua
les motifs décoratifs les plus variés en les fixant dans le bronze et dans le
marbre, et en leur donnant en quelque sorte, pour les présider, cette gigan-
 
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