DOI Heft:
Nr. 102 (10 Janvier 1885)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0202
L'ART ORNEMENTAL.
porcelaine, mais principalement en argenterie, qu'on place sur une table
à manger pour la décorer. Les surtouts sont disposés de manière à recevoir
des fleurs, des plantes vertes. Il entre souvent dans leur composition des
vasques en cristal taillé, des animaux chimériques, des girandoles et des
service du Sénat à celui du duc de Milan, il abandonna ce dernier en 1448
pour soutenir encore la République, et on le vit dépenser autant d'énergie
et d'habileté contre son allié et son patron de la veille qu'il en avait
employé à son service. En 1454, dans la force de l'âge et plein de prestige
personnages, des animaux de toutes sortes. Les à cause de sa valeur personnelle, de ses succès,
pièces principales portent généralement sur un ^*g, de la haute autorité et de l'ascendant qu'il
plateau doni le fond est une glace étamée qui A^a exerçait sur tous, il fit un traité définitif et à
reproduit et reflète l'ensemble des pièces, leur Itlr» v'e avec la République et reçut le titre de chef
décoration, les fleurs qu'elles contiennent, et suprême des troupes de terre ferme. Coleoni
renvoie les jets -de lumière des flambeaux qui WÊ$g mourut passé soixante-dix ans et en mourant il
entrent dans la composition du surtout. vif légua une somme considérable à Venise, à la
Jjii, condition qu'on lui élèverait une statue équestre.
Coupe en cristal taillé. d&™ÊÊSS&$>* Ce fut Verrocchio, dont la réputation s'étendait
/rf^^^^R^^^Ss%. dans toute l'Italie, qui fut chargé de l'exécuter;
Cette petite coupe est un travail italien du x^^^^^^^^^^PSj^^T^- ma's ^ mourut au cours de son travail et Leo-
xvia" siècle. Le pied, le col et la coupe elle-même >dfjiÉi*VV"«^'""S,'-^"^^^^^rt'^ pardi fut appelé. Il mit la dernière main au
ainsi que le couvercle sont ornés de peintures ^^^^^^^^^Ê^^^^^^^^^^m^ modèle et le coula en bronze. Quoique, ainsi
sur émail assez fines. ^^^^^^^^^^^^^^^^^M^^r que nous l'avons déjà dit, on n'ait sur Leopardi
Les sujets allégoriques représentent les Ven- que des données fort incertaines et fort incom-
danges et le Triomphe de Bacchus. ^^^^^^^P^P^^^|raB^^ plètes, on sait pourtant qu'il ne fut pas honnête
Les personnages sont soigneusement dessi- Wfe8§î§ÉfwÇfSSwSÊÈÊl homme et que, par décret de la Seigneurie du
nés : les couleurs des émaux sont fraîches et bien M^^^^^W^^^^^TO août 1487, il fut banni du territoire de Venise
venues. j^^^j^^^^^^^^^^^ comme faussaire, pour avoir altéré un acte, dans
Cependant c'est déjà la décadence avec un le but de spolier Marino Bernardo, entrepreneur
caractère de transition bien prononcé. kSif? .T^'^ffl arTffFjlin" des transports maritimes entre Venise et 1'Istrie.
La statuette qui porte la coupe est en argent Comme fondeur, Leopardi a travaillé à la
émaillé, celle qui est sur le couvercle est tout ^^^^^^^^^^^^^^^R chapelle de Zeno, admirable monument du
uniment ciselée sans décoration en couleur. ^gjgMt^^|^^^p|j|^g|^' Lombardi, et c'est à son école que se sont
formés les Alberghetti, Zuane délie Campane et
Tombeau du doge Vendremin. > V le fameux Vittore Camello qui, l'un des pre-
:- ~^^^^^^^^^S^kimiers, eut l'art de contrefaire si bien les mé-
II est à San Giovanni e Paolo, à Venise. dailles antiques, que ses œuvres, prises pour
C'est l'œuvre d'Alessandro Leopardi qui, comme - originales, figurent dans nombre de collections,
le dit M. Charles Yriarte, peut certainement ^^^^^^^^^^^^
passer pour un des artistes doués du goût le plus ^ÈÊiSÊËÊÊSSiiÊmÊê
pur, du tact le plus exquis, de la science la plus
accomplie du modelé de la figure humaine, et "^HfcpP" PETITE CHRONIOUE
qui joignait encore à cela les connaissances pra- O^Pfflà
tiques indispensables à celui qui veut couler en (l^^lila
bronze les monuments les plus importants et les ~~ Dans notre numéro du 27 décembre der-
plus colossaux dans leur genre, et qui cependant MÊ 'H & nier, nous avons dit, en parlant de l'élection de
s'intitule modestement, comme plus tard les fn^EgJHv M. Diet comme membre de la section d'archi-
Alberghetti : « Fondeur de la République ». ifâ$Êf$W lecture à l'Institut : « M. Diet est l'architecte
On n'est pas très fixé sur les circonstances S^^^ 4U' a terminé l'Hôtel-Dieu. » C'est là une erreur
de l'existence du Leopardi : c'est dans ses œuvres 'v^SL. 1ue nous avons à cœur de rectifier,
qu'il faut le chercher. Les plus considérables «JPraE Voici les titres qui ont valu à M. Diet l'hon-
sont le piédestal du Coleoni exécuté par lui en MpSwm neur d'être choisi par l'Académie :
1495, et la fonte du cheval de cette statue ; les rlÉlilIr Construction et non pas achèvement de
trois pilli de bronze ou bases des mâts des rÊ$<fW l'Hôtel-Dieu de Paris.
étendards de la République, sur la place Saint- ^llL Rll Achèvement et décoration du Musée d'A-
Marc, et trois piédestaux qui, dit-on, étaient • ^ miens;
destinés à supporter les urnes des votes du ^1111* Achèvement de l'établissement de Charen-
grand conseil. Il a collaboré activement aux ^j^^^^fe?ss=- toni
statues de bronze de la chapelle délia Scarpa. <«âÉfë^§sffPpl^- Construction de l'aile sud du Palais Je Jus-
à Saint-Marc, et entrepris la sculpture de la : 4. ticc sur le quai des Orfèvres;
Scuola délia Misericordia. Mais son œuvre mai- ^^^^^^^p^:-;' :-: \:!si:>..'. -iSSpf^^N Construction des nouveaux services d'en-
tresse, celle qui le montre dans son jour le plus ^^f^Ê^W^^y^^^^^^^Ê^BStmÊÊ^m seignement à l'École vétérinaire d'Alfort.
éclatant, c'est celle que nous reproduisons, le j^^^^^^^f^VJi. 0.. ' '^^^SBÊBSBêM
Tombeau du doge Vendremin, à San Giovanni ^^^^^^^Ê^^Œ^^^^^^^'^^ÊkI^' — On a exposé au Louvre, galerie d'Apol-
e Paolo ; on devrait encore porter à son compte r ^^^si^^^^^wÈÉÊ^^^Sm^^ \oa- à droite en allant au grand salon, une com-
les nombreux canons qu'il a fondus pour la Ré- . * ' ^^^sb-^^^^^^^S^^ _ position exécutée à la détrempe par M. Galland,
publique et qu'il étudiait avec autant de soin que peintre décorateur.
les mâts de la place. Coupe en cristal taillé. , Elle représente le buste de Henri IV, placé
La statue du Coleoni a sa légende qui vaut Travail italien du xym« siècle. sur un fronton de porte. C'est le modèle d'une
la-peine qu'on la rapporte. Le condottiere lui- pièce de tapisserie des Gobelins, pour remplacer
même est un type illustre. Spino lui a consacré un volume tout entier,
orné d'un magnifique portrait devenu fort rare. Bartolomeo Coleoni ou
Colleoni, né à Bergame en 1400, était entré au service de la République
au moment où le Carmagnola, chef des forces vénitiennes, combattait
contre le fameux Piccinino autour de Padoue. Passant tour à tour du
celle qui représentait autrefois Napoléon III en pendant du buste de
Louis XIV, dans cette même galerie d'Apollon.
Le public est appelé à juger de la beauté de la composition, de la
science du dessin et du style des figures qui soutiennent le médaillon,
de l'effet que produit cette porte basse et peinte au milieu des portes
porcelaine, mais principalement en argenterie, qu'on place sur une table
à manger pour la décorer. Les surtouts sont disposés de manière à recevoir
des fleurs, des plantes vertes. Il entre souvent dans leur composition des
vasques en cristal taillé, des animaux chimériques, des girandoles et des
service du Sénat à celui du duc de Milan, il abandonna ce dernier en 1448
pour soutenir encore la République, et on le vit dépenser autant d'énergie
et d'habileté contre son allié et son patron de la veille qu'il en avait
employé à son service. En 1454, dans la force de l'âge et plein de prestige
personnages, des animaux de toutes sortes. Les à cause de sa valeur personnelle, de ses succès,
pièces principales portent généralement sur un ^*g, de la haute autorité et de l'ascendant qu'il
plateau doni le fond est une glace étamée qui A^a exerçait sur tous, il fit un traité définitif et à
reproduit et reflète l'ensemble des pièces, leur Itlr» v'e avec la République et reçut le titre de chef
décoration, les fleurs qu'elles contiennent, et suprême des troupes de terre ferme. Coleoni
renvoie les jets -de lumière des flambeaux qui WÊ$g mourut passé soixante-dix ans et en mourant il
entrent dans la composition du surtout. vif légua une somme considérable à Venise, à la
Jjii, condition qu'on lui élèverait une statue équestre.
Coupe en cristal taillé. d&™ÊÊSS&$>* Ce fut Verrocchio, dont la réputation s'étendait
/rf^^^^R^^^Ss%. dans toute l'Italie, qui fut chargé de l'exécuter;
Cette petite coupe est un travail italien du x^^^^^^^^^^PSj^^T^- ma's ^ mourut au cours de son travail et Leo-
xvia" siècle. Le pied, le col et la coupe elle-même >dfjiÉi*VV"«^'""S,'-^"^^^^^rt'^ pardi fut appelé. Il mit la dernière main au
ainsi que le couvercle sont ornés de peintures ^^^^^^^^^Ê^^^^^^^^^^m^ modèle et le coula en bronze. Quoique, ainsi
sur émail assez fines. ^^^^^^^^^^^^^^^^^M^^r que nous l'avons déjà dit, on n'ait sur Leopardi
Les sujets allégoriques représentent les Ven- que des données fort incertaines et fort incom-
danges et le Triomphe de Bacchus. ^^^^^^^P^P^^^|raB^^ plètes, on sait pourtant qu'il ne fut pas honnête
Les personnages sont soigneusement dessi- Wfe8§î§ÉfwÇfSSwSÊÈÊl homme et que, par décret de la Seigneurie du
nés : les couleurs des émaux sont fraîches et bien M^^^^^W^^^^^TO août 1487, il fut banni du territoire de Venise
venues. j^^^j^^^^^^^^^^^ comme faussaire, pour avoir altéré un acte, dans
Cependant c'est déjà la décadence avec un le but de spolier Marino Bernardo, entrepreneur
caractère de transition bien prononcé. kSif? .T^'^ffl arTffFjlin" des transports maritimes entre Venise et 1'Istrie.
La statuette qui porte la coupe est en argent Comme fondeur, Leopardi a travaillé à la
émaillé, celle qui est sur le couvercle est tout ^^^^^^^^^^^^^^^R chapelle de Zeno, admirable monument du
uniment ciselée sans décoration en couleur. ^gjgMt^^|^^^p|j|^g|^' Lombardi, et c'est à son école que se sont
formés les Alberghetti, Zuane délie Campane et
Tombeau du doge Vendremin. > V le fameux Vittore Camello qui, l'un des pre-
:- ~^^^^^^^^^S^kimiers, eut l'art de contrefaire si bien les mé-
II est à San Giovanni e Paolo, à Venise. dailles antiques, que ses œuvres, prises pour
C'est l'œuvre d'Alessandro Leopardi qui, comme - originales, figurent dans nombre de collections,
le dit M. Charles Yriarte, peut certainement ^^^^^^^^^^^^
passer pour un des artistes doués du goût le plus ^ÈÊiSÊËÊÊSSiiÊmÊê
pur, du tact le plus exquis, de la science la plus
accomplie du modelé de la figure humaine, et "^HfcpP" PETITE CHRONIOUE
qui joignait encore à cela les connaissances pra- O^Pfflà
tiques indispensables à celui qui veut couler en (l^^lila
bronze les monuments les plus importants et les ~~ Dans notre numéro du 27 décembre der-
plus colossaux dans leur genre, et qui cependant MÊ 'H & nier, nous avons dit, en parlant de l'élection de
s'intitule modestement, comme plus tard les fn^EgJHv M. Diet comme membre de la section d'archi-
Alberghetti : « Fondeur de la République ». ifâ$Êf$W lecture à l'Institut : « M. Diet est l'architecte
On n'est pas très fixé sur les circonstances S^^^ 4U' a terminé l'Hôtel-Dieu. » C'est là une erreur
de l'existence du Leopardi : c'est dans ses œuvres 'v^SL. 1ue nous avons à cœur de rectifier,
qu'il faut le chercher. Les plus considérables «JPraE Voici les titres qui ont valu à M. Diet l'hon-
sont le piédestal du Coleoni exécuté par lui en MpSwm neur d'être choisi par l'Académie :
1495, et la fonte du cheval de cette statue ; les rlÉlilIr Construction et non pas achèvement de
trois pilli de bronze ou bases des mâts des rÊ$<fW l'Hôtel-Dieu de Paris.
étendards de la République, sur la place Saint- ^llL Rll Achèvement et décoration du Musée d'A-
Marc, et trois piédestaux qui, dit-on, étaient • ^ miens;
destinés à supporter les urnes des votes du ^1111* Achèvement de l'établissement de Charen-
grand conseil. Il a collaboré activement aux ^j^^^^fe?ss=- toni
statues de bronze de la chapelle délia Scarpa. <«âÉfë^§sffPpl^- Construction de l'aile sud du Palais Je Jus-
à Saint-Marc, et entrepris la sculpture de la : 4. ticc sur le quai des Orfèvres;
Scuola délia Misericordia. Mais son œuvre mai- ^^^^^^^p^:-;' :-: \:!si:>..'. -iSSpf^^N Construction des nouveaux services d'en-
tresse, celle qui le montre dans son jour le plus ^^f^Ê^W^^y^^^^^^^Ê^BStmÊÊ^m seignement à l'École vétérinaire d'Alfort.
éclatant, c'est celle que nous reproduisons, le j^^^^^^^f^VJi. 0.. ' '^^^SBÊBSBêM
Tombeau du doge Vendremin, à San Giovanni ^^^^^^^Ê^^Œ^^^^^^^'^^ÊkI^' — On a exposé au Louvre, galerie d'Apol-
e Paolo ; on devrait encore porter à son compte r ^^^si^^^^^wÈÉÊ^^^Sm^^ \oa- à droite en allant au grand salon, une com-
les nombreux canons qu'il a fondus pour la Ré- . * ' ^^^sb-^^^^^^^S^^ _ position exécutée à la détrempe par M. Galland,
publique et qu'il étudiait avec autant de soin que peintre décorateur.
les mâts de la place. Coupe en cristal taillé. , Elle représente le buste de Henri IV, placé
La statue du Coleoni a sa légende qui vaut Travail italien du xym« siècle. sur un fronton de porte. C'est le modèle d'une
la-peine qu'on la rapporte. Le condottiere lui- pièce de tapisserie des Gobelins, pour remplacer
même est un type illustre. Spino lui a consacré un volume tout entier,
orné d'un magnifique portrait devenu fort rare. Bartolomeo Coleoni ou
Colleoni, né à Bergame en 1400, était entré au service de la République
au moment où le Carmagnola, chef des forces vénitiennes, combattait
contre le fameux Piccinino autour de Padoue. Passant tour à tour du
celle qui représentait autrefois Napoléon III en pendant du buste de
Louis XIV, dans cette même galerie d'Apollon.
Le public est appelé à juger de la beauté de la composition, de la
science du dessin et du style des figures qui soutiennent le médaillon,
de l'effet que produit cette porte basse et peinte au milieu des portes