L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée (2.1884)

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L'ART ORNEMENTAL.

à l'unanimité, que le monument consisterait en un groupe en bronze, de
deux mètres de haut, représentant Eustache de Saint-Pierre entouré de
ses cinq compagnons; que le monument serait érigé sur la nouvelle
place, située en face de l'hôtel des postes et des télégraphes, actuellement
en construction. C'est par la porte qui existait en cet endroit que sont
sortis de Calais les six héros pour se rendre au camp des Anglais.

Ce monument sera conlié au sculpteur Rodin, dont plusieurs œuvres
d'une grande originalité sont au Musée du Luxembourg.

La souscription nationale reste ouverte à la mairie et reçoit chaque
jour de nombreuses adhésions.

— On annonce qu'un groupe d'artistes et de critiques d'art s'occupe
en ce moment d'organiser une Exposition des œuvres du regretté Bastien-
Lcpage.

— On sait que, conformément aux intentions de Rossini, sa veuve,
depuis décédéc le 22 mars 1878, a légué, à sa mort, la somme de

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— Les découvertes importantes d'archéologie continuent en Italie.
A Capri, on vient de découvrir les restes du fameux palais de Tibère;
on a déjà mis au jour de magnifiques mosaïques et de très belles peintures
murales.

A Rome, des fouilles pratiquées dans une partie de la villa Bonaparte
ont amené, ces jours derniers, une découverte fort intéressante pour les
archéologues.

En creusant les fondations d'une maison à construire, la pioche des
ouvriers rencontra quelque chose de résistant.

L'ingénieur qui surveillait les travaux lit aussitôt dégager les abords
d'une construction souterraine, et on constata qu'il s'agissait d'un hypogée
remontant à une haute antiquité.

D'après quelques inscriptions trouvées sur des dalles en marbre, il fut
permis d'établir qu'on était en présence de quatre tombeaux de la famille
de Licinius Crassus, personnages mentionnés par Tacite, Sénèque et Pline
le Jeune.

Les archéologues assurent qu'il s'agit là d'une découverte de la plus
grande importance.

— Un village japonais en Angleterre :

Une Exposition intéressante vient de s'ouvrir à Londres, dans Albert
Cate, tout près de-l'ambassadc de France. C'est un village japonais, peuplé
d'ouvriers japonais qui travaillent, sous les yeux du public, aux arts et
métiers de leur pays. 11 y a un restaurant, une maison de thé, un temple

1,200,000 francs pour la fondation d'une maison de retraite, destinée
à recueillir les vieux artistes français et italiens et sauver les impré-
voyants ou les déshérités de la misère.

Aux termes des dispositions testamentaires, cet établissement devait
être édifié au bout de cinq années.

Or, dernièrement, un de nos confrères faisait remarquer au directeur
de l'Assistance publique que depuis le 22 mars 1883 le délai était expire
sans que rien encore eût été mis en œuvre.

On lui répondit que ce retard tient à ce que la fortune de M™ Rossini,
il y a trois mois, n'était pas complètement liquidée et qu'il ne faut d'ail-
leurs compter les cinq années qu'à dater du jour de l'acceptation du legs,
soit un recul de deux ou trois ans.

En troisième lieu, le temps nécessaire à l'établissement des plans et
des devis, ainsi qu'au choix de l'emplacement de l'asile, doit être évalué a
quatre ou cinq ans.

On voit que l'administration n'est pas pressée et que les artistes mal-
heureux ont tout le temps d'attendre l'effet des généreuses intentions du
maestro italien.

bouddhiste, un théâtre. La porte franchie, le visiteur peut se croire, pour
une heure ou deux, transporté dans un faubourg de Yeddo, ou dans une
des petites villes que traverse la grande voie fameuse, le Tokaïdo, Les
voyageurs contaient jadis qu'au joui' de l'an japonais, à Tokio et ailleurs,
on montrait dans des baraques de foire, comme curiosité rare, un Euro-
péen mangeant à la fourchette. Les cockneys sont mieux partagés : ils
peuvent maintenant, pour un shilling ou une demi-couronne, voir des
Japonais, de toute condition et de tout âge, non-seulement manger avec
deux baguettes, mais imprimer des étoiles, peindre des éventails ou des
écrans, tresser des paniers, ajuster des parasols et des lanternes, décorer
des porcelaines, travailler le bronze, le bois, la laque et l'ivoire, jouer la
comédie, faire de la gymnastique et de l'escrime, lutter à main plate ou
jouer aux échecs. L'imprésario de cette curieuse exhibition ne compte
vraisemblablement pas s'en tenir au public de Londres. 11 est probable que
nous aurons bientôt le plaisir de la voir à Paris.

— Le Musée de Vienne a. acquis un chef-d'œuvre de la plus belle
époque de l'art grec, une statue d'Artémis en marbre, trouvée récemment
en Chypre; on estime qu'elle est du iv° siècle avant notre ère et elle est
due très probablement au ciseau d'un élève de Praxitèle. Sauf les avant-
bras, elle est d'une conservation parfaite ; la tête est d'une noblesse et
d'une grâce incomparables. Des traces de peinture polychrome sont cncoïc
très visibles.

G. Daugenty.

I.a Sculpture, — Dessin de P. P. Proud'hon.

Paris. — Imprimerie de l'Art. E. Ménaud et J. Aughy, 41, rue de lu Victoire.

Le Gérant : EUGÈNE VÉRON.