L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée (3.1885)

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L'ART ORNEMENTAL.

seulement d'opposer à ses prétentions, quant à la première application de | les parties qui dépassent ces dernières et termine en polissant par

l'impression aux oeuvres de la gravure en_____________________............____________ les procédés ordinaires.

creux, quelque témoignage positif, quel- ^epT^"'^T' '^jf^M*!. Aujourd'hui, les plus belles niellures

que argument irréfutable en faveur de î / x ^^^^^^^^^^^^^^^rj^jj____ ',/£ se fabriquent en Russie et à Paris.

l'Italie.

« Les choses en étaient là lorsque, au WBf^^^^^ - " " ^ ^ L'église atoatiale de la Madeleine, à Vézelay.

commencement de son séjour à Paris, en - •:--^r;i. - : '.7ra*Ss3H

1797, Zani crut reconnaître, parmi cer- ^ - ~- -r. C'est, dit M. Henri Havard.au ««siècle

taines vieilles estampes italiennes con- "--.^ry. ■-?'^^ÊÊB^KÊ^^^^^^r'35C- ^- qu'il faut faire remonter, d'après les vieilles

servées dans notre Bibliothèque Natio- iî^^S^^^^^llïk. ' ^ chroniques, la fondation de l'abbaye de

nale, une épreuve sur papier d'une plaque w^^ÊÈ^W^^^k Vézelay. Gérard de Roussillon, seigneur

d'argent d'une Paix ' représentant le Cou- i^HH|;|h' ' de la ville et des pays environnants, fut

ronnement de la Vierge, gravée et niellée ;?„-."■ "' ]0'^ÊÊÊ^^^:' - ■ pris, sur le déclin d'une vie passablement

par Maso Finigucrra pour le baptistère de M-Ê/ÊÊ/m Jc^Éï^ w ! agitée, d'un de ces accès de crainte dévo-

Saint-Jean, à Florence. Or, cette Paix (les ' À 'WÊ^^^ÊÊKÊÊÊr' «■) 1 tieuse qui profitent à la fois à l'Église et à

registres de YArtc de' Mcrcalanli en font / . y'^: :'d''y ses serviteurs directs, i : :! . , -

foi) avait été commandée à l'artiste flo- J^^^HHHHBpX-, JrJE bénédictins autour de lui pour l'aider à sor-

rentin en 1450 et livrée par lui en 7452. -JSÊÊKÊ^^^Ê^'^^^BIsS^''■ T^ tir dignement et correctement de cette val-

Zani se rappelait le fait, et, de plus, il ^^ÊmÊSÊÊÊÊS^^m^i^S^^^ÊÊ^ iée de larmes et. en S,,o, quand il mourut,

avait eu l'occasion de voir assez récem- \^Uj^ÊÊÊÊ^Ê^^\^^Ê;^ ' Jp^?" ^ %j il leur transféra non seulement la propriété

ment à Livourne,dans la collection Seratti, iflHHBr v\ \ ^ //^-^fS■■E,* du monastère, mais encore le château avec

une contre-empreinte in .•<.. fr. . , v\ : Vàv|^v \/ '^^M/^HfKÎ1 •" . <V> ses droits sur la ville et sur les habitants,

nécessairement que Finigucrra l'eût tirée ykk ||^¥^^^âjW^H|^^^^ En outre, il déclara, par la charte de fon-

avant l'opération de la niellure, au moment ^ÉJjmwwk .M. WffiÊjÈœÈb dation, que l'abbaye serait exempte de

où les travaux de gravure proprement dite llfVf|S//ëlili Jlllfl^!^^^|j^^\ Wfll^SHffi^ toute juridiction temporelle et ecclésias-

étaient seuls terminés, par conséquent V^^m U\l^4^^i//I f# ' —^^J^\ fff/Tvr^ * tique' exccPté de celle de l'Église de Rome,

avant la fin de cette année 1452, signalée W^^^^M!lÊl^^^^^fÈl^^^wWi^^^BÊ^ Ct qUe leS moines auraient le droit exclusif

dans les archives comme la date de Fâché- J^^^^^ÊU fm^^^^M^^^^l^^^^^SÊm de pourvoir, par élection, à la nomination

vement et de la livraison de l'ouvrage; il (^lljSslfP^ de leurs abbés. Ainsi donc, Vézelay se

fallait enfin que cette petite feuille de vs|^]f|^^ trouvait, par cet acte, émancipé de toute

papier, déjà vieille de plus de trois siècles, 1 ^^^\!^^^^^^W'ifj'/I|f^^î^^^^^^^^^^^"^^\\^^^^l^î^^^'tutelIe et de toute dépendance. Les

eût été imprimée à Florence quatorze ou ^W^^^llM iff MKI^U ! Swl^^^ 'IBS évoques d'Autun, dans le diocèse desquels

quinze ans plus tôt que l'estampe aile- Idllll^ se trouvait l'abbaye, les comtes de Nevers,

mande au burin la plus ancienne, de l'aveu 1 lii^^^^^^^^^SÊ^^"^^^^. JHL dans la domination seigneuriale desquels

même de Heineken et de ses compatriotes. fjSfffiffofJ^ t|' «HS^ était enclavé le territoire de la ville, se

L'identité absolue de l'épreuve avec llK^M^^r^^^^^mJ^^'^^^Ê^-'^^^k IwF ' I voyaient de la sorte destitués d'une suze-

l'œuvre originale (la Paix du baptistère) ne )''''P^^fe^^^^^^^^iml"' I raineté qu'ils estimaient légitime et néces-

laissait plus de doute, Finigucrra était bien ilml^W^^Mmi^ f ^^BHi^^lWP!l^£jMt:'!?'' li saire- Lo Pape et le Roi, Rome et Paris,

confirmé comme inventeur de la gra- /lwnwÊÊÉ?Ê À'V/^fi^^î^MW conservaient seuls sur l'abbaye une auto-

VUre' " }m I '"wÈjS^yt- t% ^^ahsT"^-^Ik^^^ wkw^JB rité que la distance rendait, à cette époque,

Revenons en terminant aux nielles \MLl\jgÊÊ^^^ » ji 'f/^" '^tMI^n^^^^ V^ot! Plus apparente que réelle. Peu d'établis-

eux-mêmes et disons que la niellure corn- ^fl^JUg^'^K/» liiml^~ '^Ik^^^^BI ■lll sements religieux ou laïques, non seule-

prend trois opérations. Le nielleur corn- 1 ' ^ *JÊ ^ ¥IÛ/%Èk /*|1§?vï))) *£m vPîf ment en France, mais encore en Europe,

mence par creuser au burin, dans la " I^JfBWHP^ff f f /'fliP^^ '^W^^^''aÊ^kmU possédaient, avec plus d'indépendance, de

plaque métallique, les dessins qu'il veut V^afMBrJ^llijf'VnÉr -Stf^^^^Êl^^SSm Plus beaux privilèges et une plus riche

faire ressortir en noir. Ce travail fait, il \\: /^JÊS^^^^M"' ' ' "^Hi dotation.

remplit les creux avec une sorte d'émail / |î W^Ç^^t^fil ffl\ *y ' ■^^^ffg^l Malgré cela, ce ne fut qu'à partir du

composé de 384 parties de soufre, 72 de j IItaâS^^/HRr iffifi!^" «Jffl^^^^jPffflf ~ , x« siècle que l'abbaye de Vézelay corn-

cuivre, 5o de plomb, 38 d'argent et 36 de • J\Mff Lnf^lMi'MW wSf/WMÊl mKS^ ' / mença à l'aire parler d'elle. Un moine

borax. Pour cela, il chauffe la plaque au / l/jU iliP/^'MxX^- lÊMt^W/Mm ' iMRl? •'•'/ vézélien, nommé Bodillon, ayant ramené

rouge brun et fait pénétrer le nielle dans / ' 1ÊB/1fé^'ÉmÙ: ' de Saint-Maximin, en Provence, le corps

les tailles. Enfin, il enlève à la lime douce | .' ///J^( Ir^Hl^- >^/Kpjffiw-- m£r M^a^^^k. / de Marie-Madeleine, des pèlerinages com-
mencèrent, qui devinrent célèbres et enri-
chirent prodigieusement les abbés, exci-

.. Il est d usage de designer ainsi une plaque en f\ , \JmMmÊE\ % f&MÈUffw/ f• Hf' If f V •/'•'âUMBPSP , „ ,,.

métal que, dans les messes solennelles, le célébrant, . *A i'^MyJj éwffg^' Mi ( vHte'ifllllPf tèrent la jalousie des évèqucs d Autun et

pendant qu'on.chante VAgnus De; donne à baiser ' -^^SMèl . 1P / iVPV, tVYM^IÊBË provoquèrent de leur part des interdits

aux membres du cierge et aux fidèles, en adressant «x» ' 'rT^jjMBpr-^. i?jBB^ ^jWgk r ■ 2rtt\t jMbBf . r u i 1

à chacun d'eux ces paroles: Pax tecum. Lors de la . ''fm S fiïÊÊÊSt* WÊÊÊÊ^itJÊSK^^Kw '' que le pape Pascal s'empressait de lever,

création de cette cérémonie, les chrStiens déposaient ■ • J§ rlBIffl^ML 1; '^Mr ^^.rtltr^Wffi^P ,-i ' , - u/««f:^««

leur baiser sur une croix, un texte sacré, etc. Plus ,i , WËÈk, ' d \ ~ intéresse qu il était dans les bénéfices des

tard, on créa des ustensiles spéciaux et particulière- \ .j| ' ! **ÊÊmÊ \ \S\% ,iiÉri „ ' pèlerinages. La lutte dura plusieurs siècles

ment de petits tableaux artistement travaillés et faits vK m ' '■■ \ îtViA\ jÉf 'll . , ■

avec des matières précieuses. '^sA j t | > «■gf »u ' avec intervention royale et papale,

2. On sait que les orfèvres nicllatori avaient cou- \ %iJ UlB \fî^S^Ml>K c-1' amendes, répressions, soumissions, tout le

turne de prendre avec de la terre, puis avec du soufre, ^ŒhlftŒwW't MaqHBr ' elH 1 •

une empreinte et une contre-empreinte de leur tra- \ lf| ■ J^ËÊfrl cortège enfin de ces querelles intéressées.

vail avant de l'émailler. Voici, d'après I.anzi, corn- ' .........lM3i&4^~^È iusqu'à ce qu'Alexandre iii et ses foudres,

ment ils s y prenaient : «Avant de nieller la plaque \7P~ M JuiHu ««<->- ^" _ , . .

qu'il venait de graver, il prenait une empreinte de * 'j.'.,''. /'/' ■ ffl unies aux manifestations de l'autorité

son travail avec de la terre extrêmement fine et ï , "< ' .'^ , f le mirent définitivement un terme

comme la gravure faite en creux avait figuré les < fi ffl îoyait, jr

objets dans un sens déterminé, la terre reproduisait le s 5?. /ff à la fin du XII0 siècle.

tout en sens inverse ct en relief. Il couvrait de soufre «juin a i.Trr" ^ r.—•-■.i.^- T . . , „i,,^

liquéfié cette empreinte et obtenait ainsi une seconde 7,---- , L'église de Vézelay est une des plus

épreuve dans laquelle le sens exact était restitué à la Fragment de la porte de l EGLISE audatiale de Vézelay. yastes basiliques qui soient en France,
composition ct chaque saillie exprimée par un vide,

conformément aux travaux primitifs. Ensuite, il étendait une couche de noir de fumée
mélangé d'huile, de manière à remplir ces tailles ou cavités qui devaient se dessiner en noir, et il

nettoyait peu à peu les surfaces planes qu'il fallait réserver en clair.

Elle ne comporte pas moins de uqm,8o de long, le narthex mesu-
rant 2i"',Go, la nef 62'",2o, le chœur 36 mètres, et ces dimensions, qui ne