18
C. HEITZ
Divisee 2 fois de suitę par 4 (40 : 4 = 10
10 : 4=2,5) on parvient au „micro-module”
Qu Plan, qui a servi, par exemple, a representer les 77 lits du dortoir.
Multipliee par 4, on obtient le ,,maxi-module” de 160' qui determine
1’śeonomie gśnerale du Plan.
Appliąue 4 fois dans le sens principal Ouest-Est, ie rnaxi-module don-
nera un axe decumanus de 640'=160'X4 (600' & Aix-la-Chapelle), tandis
que l’axe „Cardinal” Nord-Sud ne mesure que 480'= 160X3 (360' a Aix).
Alors qu.e la proportion generale a Aix etait de 10 par rapport a 6 (une
proportion vitruvienne), elle se reduit pour la cite monastique ideale de
Saint-Gall a 4:3. Faut-il y voir une harmonie encore plus conforrne au
symbolisme carolingien?
Horn et Born, par aiileurs, attirent notre attention sur le nombre total
des batiments du monastere qui s’eleve aussi a 40. Pourąuoi avoir choisi
ce chiffre? Pouvons-nous faire remarquer ici que tout dans ce document
vise a mettre en valeur le sacrifice du Christ: ainsi la sabine — savina —
a 1’ecorce rougeatre qui est plantee au milieu du cloitre, a 1’intersection
des 4 chemins disposes en formę de croix. Rappelons aussi que le cimetie-
re-verger est domine, en son milieu, par une croix, „arbre vivant dans
lequel embaument les pommes de 1’eternel Salut” 32. S’etonnera-on donc
de voir transpose en chiffres et projete dans le Plan, l’enseignement de 40
jours que le Christ prodigua a ses disciples, juste avant la Passion, sur le
Mont des 01iviers?
Les deux erudits americains ont su faire apparaitre a quel point heri-
tage antique et speculation thbologique convergent dans le Plan de Saint-
-Gall.
La croyance que le monde etait maintenu par un systeme de rapports
numeriques commandes par la grace divine se reflete aussi dans cette cite
ideale, et le nombre sacre sangallois de 40 n’est pas eloignś, dans sa con-
ception finale, de 1’esprit „septiforme” próne a Centula. Le 7 eomme le 40
refletent autant la peine, l’epreuve que la promesse du bonheur eternel.
Chiffre de la Bete autant que du Salut, certains nombres sont eomme des
tetes de Janus. L’humanite croyante essaie d’en exorciser le mauvais cóte
en invoquant, avec une particuliere ferveur, ce que ces redoutables nom-
bres divins recelent de bienfaisant.
La chance a voulu que nous possddions la cle pour la comprehension
d’un autre edifice-phare du Haut Moyen Age, plus jeune toutefois de deux
siecles que les trois monuments carolingiens dont nous venons de parłer,
II s’agit de Saint-Michel de Hildesheim qui eut pour architectus sapiens
52 Cf. C. H e i t z, Jardins carolingiens ..., dans Traverses, Revue du C.C.i. (Cen-
trę de Cróation Industrielle) du Centre National d’Art et le Culture Georges Pom-
pidou, N°-5-6. Octobre 1976, p. 63 - 67.
C. HEITZ
Divisee 2 fois de suitę par 4 (40 : 4 = 10
10 : 4=2,5) on parvient au „micro-module”
Qu Plan, qui a servi, par exemple, a representer les 77 lits du dortoir.
Multipliee par 4, on obtient le ,,maxi-module” de 160' qui determine
1’śeonomie gśnerale du Plan.
Appliąue 4 fois dans le sens principal Ouest-Est, ie rnaxi-module don-
nera un axe decumanus de 640'=160'X4 (600' & Aix-la-Chapelle), tandis
que l’axe „Cardinal” Nord-Sud ne mesure que 480'= 160X3 (360' a Aix).
Alors qu.e la proportion generale a Aix etait de 10 par rapport a 6 (une
proportion vitruvienne), elle se reduit pour la cite monastique ideale de
Saint-Gall a 4:3. Faut-il y voir une harmonie encore plus conforrne au
symbolisme carolingien?
Horn et Born, par aiileurs, attirent notre attention sur le nombre total
des batiments du monastere qui s’eleve aussi a 40. Pourąuoi avoir choisi
ce chiffre? Pouvons-nous faire remarquer ici que tout dans ce document
vise a mettre en valeur le sacrifice du Christ: ainsi la sabine — savina —
a 1’ecorce rougeatre qui est plantee au milieu du cloitre, a 1’intersection
des 4 chemins disposes en formę de croix. Rappelons aussi que le cimetie-
re-verger est domine, en son milieu, par une croix, „arbre vivant dans
lequel embaument les pommes de 1’eternel Salut” 32. S’etonnera-on donc
de voir transpose en chiffres et projete dans le Plan, l’enseignement de 40
jours que le Christ prodigua a ses disciples, juste avant la Passion, sur le
Mont des 01iviers?
Les deux erudits americains ont su faire apparaitre a quel point heri-
tage antique et speculation thbologique convergent dans le Plan de Saint-
-Gall.
La croyance que le monde etait maintenu par un systeme de rapports
numeriques commandes par la grace divine se reflete aussi dans cette cite
ideale, et le nombre sacre sangallois de 40 n’est pas eloignś, dans sa con-
ception finale, de 1’esprit „septiforme” próne a Centula. Le 7 eomme le 40
refletent autant la peine, l’epreuve que la promesse du bonheur eternel.
Chiffre de la Bete autant que du Salut, certains nombres sont eomme des
tetes de Janus. L’humanite croyante essaie d’en exorciser le mauvais cóte
en invoquant, avec une particuliere ferveur, ce que ces redoutables nom-
bres divins recelent de bienfaisant.
La chance a voulu que nous possddions la cle pour la comprehension
d’un autre edifice-phare du Haut Moyen Age, plus jeune toutefois de deux
siecles que les trois monuments carolingiens dont nous venons de parłer,
II s’agit de Saint-Michel de Hildesheim qui eut pour architectus sapiens
52 Cf. C. H e i t z, Jardins carolingiens ..., dans Traverses, Revue du C.C.i. (Cen-
trę de Cróation Industrielle) du Centre National d’Art et le Culture Georges Pom-
pidou, N°-5-6. Octobre 1976, p. 63 - 67.