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Audiganne, Armand; Benoist, Philippe [Ill.]
Paris dans sa splendeur: monuments, vues, scènes historiques, descriptions et histoire$ddessins et lithographies par MM. Philippe Benoist [und 17 weitere] ; texte par MM. Audiganne [und 23 weitere] (3ième volume): Histoire de Paris - environs de Paris — Paris: Henri Charpentier, 1861

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https://doi.org/10.11588/diglit.71015#0043

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HISTOIRE. - PARIS ANCIEN.

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des aumônes éventuelles. On croit que l’hôpital naissant fut bâti sur un emplacement donné par le maire Erchinoald; il fut d'abord
appelé hôpital de Saint-Christophe; c’est l’origine de VHôtel-Diéu. Saint Landry mérita d’être un des pontifes les plus populaires
de son église ; il provoqua également une assemblée de leudes et d’évêques qui confirma des donations et lit quelques réglements
ecclésiastiques; enfin, ce fut à lui que Marculfe, maire dans le Parisis, dédia ses Deux Livres de Formules Ecclésiastiques,
précieux recueil qui nous fait presque seul connaître la jurisprudence et la procédure des siècles qui ont suivi la Conquête.
Après la mort de saint Landry (vers 656) l’histoire de Paris devient presque totalement inconnue. Des enfants couronnés,
imbéciles ou énervés par des débauches précoces, habitant des manoirs sur les bords de l’Oise -, en étaient tirés tous les ans par
les maires du palais pour venir dans un chariot attelé de quatre bœufs, luxe rustique de la Germanie, figurer aux Çhamps-de-Mai
qui ne se tenaient pas à Paris, mais parfois seulement aux environs. Très-rarement ils faisaient une courte apparition dans leur
ancienne capitale. Paris, abandonné et oublié, entre dans une véritable décadence, ainsi que la Neustrie entière; la vie et l’intérêt
sont ailleurs, en Ostrasie et en Bourgogne, auprès de saint Léger et de Pépin de Herstall. Ebroin cherche à retarder la défaite
de la France occidentale; mais après sa mort (681), et surtout après la sanglante bataille de Testry (687), la Neustrie n’est plus
qu'une obscure province soumise à sa rivale.
Nous n’avons qu’à glaner quelques faits ecclésiastiques d’un mince intérêt, se rapportant plus ou moins directement à notre
sujet. — Le successeur de saint Landry fut Chrotbert ou Robert qui fit partie avec saint Ouçn et saint Eloi du conseil de régence
institué par la reine Bathilde pendant la minorité de son fils Clotaire III. On retrouve son nom dans quelques diplômes : il mourut
vers 663. Son successeur Sigobald ne fit que passer sur le siège de Paris et fut assassiné (664) à cause de son orgueil. Importunus
qui vint après (666) est inconnu; Bathilde s’était déjà retirée à l’abbaye de Chelles.
L’évêque suivant est moins obscur : saint Agilbert, né à Paris, était allé étudier en Irlande, file des saints, alors fameuse et
riche en hommes de Dieu, puis avait été évêque de Dorchester dans le Westsex. Revenu en France, élu évêque de Paris, il refusa
de retourner en Angleterre, malgré les prières du roi anglo-saxon Cenwalch, et lui envoya comme évêque son neveu Eleuthère.
Il mourut à Jouarre en 680.
Thierry III, Childéric II, Clovis III ne sont que de vains noms; après Testry, Pépin de Herstall s’empara de Paris et se
rendit maître de la personne et des trésors de Thierry, et joignit le titre de maire du palais de Neustrie à celui de duc d’Ostrasie.
Vers cette époque (691) vient se placer une donation importante pour l’histoire de la ville, c’est la charte de Vandemir. Dans
cette pièce, de la latinité la plus barbare, et dont le langage fait pressentir la formation de la langue vulgaire, un seigneur de ce
nom et Ercamberte, sa femme, font de grandes largesses à la cathédrale de Saint-Étienne, aux deux abbayes de Saint-Vincent,
à Saint-Denis, aux filles desservant l’hôpital de Saint-Christophe, dont l’abbesse est nommée Gautrude, etc. Des deux abbayes
de Saint-Vincent, l’une est Saint-Germain-l’Auxerrois, fondation déjà ancienne dont nous reparlerons plus tard, l’autre,
Saint-Germain-des-Prés. L’évêque d’alors y est nommé Sigofrid ou Siegfried. L’histoire de ses successeurs est plongée dans une
obscurité profonde : Turnoald paraît en 693, 696 et 697; mais on ne connaît que les noms d’Adulfe et de Bernechaire. En 700
mourut à Paris Médéric (saint Merry), pieux moine d’Autun, qui y était venu faire avec Fradulfe, son disciple, un pèlerinage au
tombeau de saint. Denis ou de saint Germain. Le monastère où il expira était dans les faubourgs, au Nord de la ville, et son
tombeau placé dans une chapelle de Saint-Pierre donna naissance, au IXe siècle, à l’église de Saint-Merry que fonda Odon le
Fauconnier, défenseur de Paris contre les Normands.
Le VIIIe siècle est l’époque la plus stérile des annales parisiennes : les noms glorieux de Charles Martel et de Pepin-le-Bref
en remplissent la première moitié. Ces deux chefs puissants ne parurent pour ainsi dire pas à Paris. En 717, Charles, vainqueur
des Neustriens à Viney, prés de Cambray, les poursuivit jusqu’à Paris, mais il ne daigna pas y entrer; l’année suivante, nouvelle
fuite des Neustriens avec Chilpéric et Eudes, duc des Aquitains. Ils accoururent à Paris, en enlevèrent les trésors et se sauvèrent
en Aquitaine. Cette fois, Charles Martel entra dans la ville et y fit proclamer un fantôme de roi, Clotaire IV; il y reparut en
732, chargé de gloire et de butin, après sa victoire sur les Sarrasins. On ne voit pas que les spoliations des biens du clergé, qui
attirèrent au vainqueur d’Abdérame tant de reproches de la part des écrivains ecclésiastiquesaient atteint l’Église de Paris.
L’évêque d’alors, saint Hugues, neveu de Charles Martel et fils de Drogon, duc de Bourgogne et de Champagne, semble les avoir
conservés et même augmentés. D’abord moine à Jumiéges, cet évêque fut transféré de Rouen à Paris, et tout en gardant l’évêché
de Rouen, il eut encore celui de Bayeux, ainsi que les abbayes de Jumiéges et de Fontenelle. Une accumulation de titres aussi
peu canonique a fait penser qu’il n’était qu’administrateur des biens des églises de Paris et de Bayeux, et son biographe a soin
de faire remarquer qu’il ne possédait pas tant de bénéfices par cupidité, mais pour les préserver des usurpations laïques. Au
reste, il mourut dans son abbaye de Jumiéges, en 730. Ses successeurs terminent peu glorieusement la liste des évêques de
Paris contemporains de la première race; tandis que l’illustre Pepin-le-Bref se faisait reconnaître roi des Francs par l’armée et
par le jjape Zacharie (752), l’Église de Paris avait pour pasteurs Merseïde, Fédole, Ragnecapt et Madalbert, dont l’histoire est
aussi inconnue que leurs noms sont barbares.
 
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