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Audiganne, Armand; Benoist, Philippe [Ill.]
Paris dans sa splendeur: monuments, vues, scènes historiques, descriptions et histoire$ddessins et lithographies par MM. Philippe Benoist [und 17 weitere] ; texte par MM. Audiganne [und 23 weitere] (3ième volume): Histoire de Paris - environs de Paris — Paris: Henri Charpentier, 1861

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https://doi.org/10.11588/diglit.71015#0230

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PARIS DANS SA SPLENDEUR.

travaux la plus heureuse direction, et M. Régnault, de l’institut, l’administrateur actuel,, persévère dans ses traditions du bon et-
du beau. Grâce à ces hommes d’un mérite supérieur, la céramique française tient toujours le premier rang dans les expositions
européennes. On peut dire qu’à Sèvres tous les procédés de la fabrication sont conduits jusqu’aux dernières limites de la perfection.
Les pièces coulées, par exemple, si fort en faveur depuis quelques années, arrivent à un degré de légèreté dont l’œil s’effraie,
tandis que le vernis et les émaux ont tout à la fois un éclat et une suavité que rien n’égale. Sèvres peint aussi sur verre, et,
depuis la direction de M. Régnault,_se reprend à la pâté tendre qui fut une de ses gloires.
Saint-Cloud, qui n’a pas les grandioses magnificences de Versailles, est peut-être une résidence plus agréable; un château
de plaisance ne saurait être plus heureusement situé. Il est à mi-côte de sa colline, avec de belles avenues sur le penchant
et dominant la Seine. Nous n’entreprendrons pas une description trop minutieuse de ce Versailles des princes d’Orléans; nous
dirons quelques mots seulement, qui puissent guider le lecteur.
Au fond de la cour d’Honneur, on aperçoit tout d’abord la façade principale, ornée de quatre colonnes corinthiennes surmontées ,
chacune d’une statue. Le dessin de cette façade est de Gérard. Les deux ailes, qui sont de Lepautre, sont aussi décorées de statues,
œuvres de Denizot, qui ne manquent pas de mérite. — A l’intérieur du château, on compte sept grands appartements et deux
petits. Au milieu de la façade principale s’ouvre le vestibule de l’Empereur, au fond duquel on aperçoit cette belle Sapho, la
dernière œuvre de Pradier. A droite de la Sapho, se trouve l’escalier qui conduit au premier étage, où nous trouvons d’abord'
le salon de Mars, décoré par Mignard. Le rival si gracieux de Le Brun a peint au plafond l’Olympe d’Homère; comme dessus
de portes, nous avons la Jalousie et la Discorde; et une élégante composition, qui pourrait à bon droit s’effrayer de ce redoutable
voisinage : les Plaisirs du Jardin/. • .
La galerie d'Apollon, qui suit le salon de Mars, a été consacrée à la gloire du dieu du Jour. Ici Mignard a déployé toutes les
richesses de son pinceau : Apollon, sur son char, occupe le centre du plafond; à l’extrémité de la galerie, au-dessus des fenêtres,
le Parnasse; à droite et à gauche, les Quatre Saisons, avec leur cortège, dans lequel on voit figurer les plus belles femmes de
la cour. Les princes, le roi lui-même, mêlés aux dieux, se présentent de toutes parts à nos yeux avec les devises et les attributs
que leur prodigua l’adoration monarchique de l’époque. Au-dessus de la porte d’entrée, Mignard a représenté la naissance
d’Apollon et de Diane, et Latone implorant Jupiter; le roi des dieux, à sa prière, change en grenouilles les paysans qui ont
insulté la mère du Soleil. On remarque, à droite et à gauche, toute une série de meubles de Boule, et au-dessus d’eux, une
véritable collection de tableaux de différents maîtres, presque tous de l’ancienne école française.
Le salon de Diane, qui s’ouvre à gauche, au fond de la galerie d’Apollon, a été également décoré par Mignard. La déesse
de la Nuit occupe le plafond. Dans les voussures, nous voyons la toilette, la chasse, le bain et le sommeil de Diane. Quatre
superbes vases en porcelaine de Chine, et fabriqués dans le Céleste-Empire par ordre de Monsieur, frère de Louis XIV, portent
les armes des princes d’Orléans. ’ e . ' . \ T
Le salon de Vénus, à côté du salon de Mars (on n’a pas voulu les séparer), nous montre à son plafond, très-légèrement
peint, la fière Junon, empruntant la ceinture magique de sa blonde ennemie. Les dessus de portes, par Jean Nocret, représentent
la Paix et la Science. \ \ .
Le salon de la Vérité doit son nom à la Vérité, qui triomphe au plafond, jolie peinture d’Antoine Coypel. Pour sujets des
dessus de portes, Jean Nocret a choisi de belles déesses, la Justice, la Gloire, et d’aimables muses aux doux noms: Clio, Euterpe
et Calliope. .. . ■ ' . , '
Le salon de Mercure a été peint par M. Alaux, qui nous montre Mercure et Pandore, les noces de Thétis et Pélée, l’assemblée
des Dieux, Mercure remettant la pomme à Pâris, et le jugement fameux de ce beau berger du mont Ida.
Le salon de l’Aurore, dont on admire les jolis meubles en laque de Chine, a un beau plafond, par Nicolas-Pierre Loir. Un
vestibule vous conduit du salon de l’Aurore à l’escalier de la reine, au bas duquel on a placé le délicieux, chef-d’œuvre de
Pollet : une Heure de la Nuit, laissant tomber ses pavots sur le monde plongé dans le sommeil. Le château de Saint-Cloud a ses
appartements du roi et de la reine : c’est un séjour de têtes couronnées, c’est un Élysée, mais c’est aussi une caserne. Pour
dépendances, il a de fort beaux bâtiments. En outre des appartements royaux, le château compte quarante-cinq appartements
de maître, six cents logements de suite; les écuries peuvent tenir deux cent trente-sept chevaux; les remises sont pour vingt
voitures. Le corps-de-garde reçoit cent quatre-vingts hommes d’infanterie et cinquante-quatre cavaliers. Enfin, l’on y voit une
belle caserne des gardes-du-corps, sorte de temple militaire dont les desservants ont toujours porté les plus beaux noms de
France; mille cinq cents hommes d’infanterie et cent cinquante de cavalerie peuvent s’y loger.
Un des plus grands mérites des appartements de cette résidence, ce sont les admirables perspectives que les architectes ont
su leur ménager. Chaque fenêtre encadre un délicieux tableau. Le parc de Saint-Cloud a vraiment droit à sa célébrité .européenne.
Ce chef-d’œuvre de Lenôtre est un ensemble exquis de mouvements de terrain, de bosquets, de gazons, de bassins, de parterres,
de statues et de cascades, qui s’entremêlent par les plus ingénieuses combinaisons, et présentent une multitude d’aspects d’une
 
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