LA PLACE VENDÔME ET LE FAUBOURG SAINT-GERMAIN
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Crozat, le comte d’Evreux, qui y séjourna quelques années seulement.
Ces hôtels appartiennent maintenant au Crédit Foncier, il ne reste
pour ainsi dire rien de l’hôtel où Crozat avait réuni toutes ses richesses
artistiques, mais de l’hôtel voisin, le n° 19, on peut admirer quelques
vestiges. Le grand salon du premier étage est un des beaux ensembles qui
nous restent du début du xvme siècle, nous y trouvons bien tous les
signes de cette époque.
Tout cet ensemble, d’une belle symétrie, doit dater des remaniements
faits en 1725 pour M. de Tugny, fils de Crozat, nous ne savons par quel
architecte, Bullet étant mort en 1716. Les portes (pl. XII) hautes et
cintrées gardent encore la régularité du début de la Régence en se cour-
bant seulement dans le haut, mais les panneaux des murailles nous rap-
pellent tout à fait ceux des appartements de Chantilly.
Toutes ces boiseries de la place Vendôme ne sont malheureusement
pas restées en place et pour les deux hôtels, 7 et 9, qui abritèrent pen-
dant longtemps le gouvernement militaire de Paris, il nous faut aller les
chercher dans les musées parisiens.
« En 1703, nous dit encore Germain Brice en décrivant les maisons de
la place, on en a élevé une autre dans la petite face de l’Octogone, à main
gauche en entrant dans la place, sur un plan fort irrégulier, qui a appar-
tenu à Jules-Hardouin Mansart. Elle est occupée par Claude le Bast de
Montargis, ci-devant trésorier de l’extraordinaire des guerres, et garde
du trésor roial ; seigneur de la terre du Bouchet, a sept lieues de
Paris (1). »
Cet hôtel du n° 7 qui, suivant Vacquier (2), aurait été construit en
1707, a été vendu parla ville de Paris en 1899, mais les boiseries en ont
été conservées et nous trouvons au Musée des Arts Décoratifs un petit
salon entièrement remonté dans son état primitif. Des panneaux unis
sont encadrés de panneaux formant pilastres et cimaises, sculptés de
deux motifs seulement se répétant à l’infini. Sur le pilastre une rosace de
feuillages en assez fort relief dans un médaillon ovale et un cartouche
renfermant un quadrillé à rosace d’où s’échappent de légers rinceaux fleu-
ronnés. Sur la cimaise ou parclose se trouve une coquille d’où partent de
(1) Ed. 1725, p. 312.
(2) Vieux hôtels de Paris, la place Vendôme.
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Crozat, le comte d’Evreux, qui y séjourna quelques années seulement.
Ces hôtels appartiennent maintenant au Crédit Foncier, il ne reste
pour ainsi dire rien de l’hôtel où Crozat avait réuni toutes ses richesses
artistiques, mais de l’hôtel voisin, le n° 19, on peut admirer quelques
vestiges. Le grand salon du premier étage est un des beaux ensembles qui
nous restent du début du xvme siècle, nous y trouvons bien tous les
signes de cette époque.
Tout cet ensemble, d’une belle symétrie, doit dater des remaniements
faits en 1725 pour M. de Tugny, fils de Crozat, nous ne savons par quel
architecte, Bullet étant mort en 1716. Les portes (pl. XII) hautes et
cintrées gardent encore la régularité du début de la Régence en se cour-
bant seulement dans le haut, mais les panneaux des murailles nous rap-
pellent tout à fait ceux des appartements de Chantilly.
Toutes ces boiseries de la place Vendôme ne sont malheureusement
pas restées en place et pour les deux hôtels, 7 et 9, qui abritèrent pen-
dant longtemps le gouvernement militaire de Paris, il nous faut aller les
chercher dans les musées parisiens.
« En 1703, nous dit encore Germain Brice en décrivant les maisons de
la place, on en a élevé une autre dans la petite face de l’Octogone, à main
gauche en entrant dans la place, sur un plan fort irrégulier, qui a appar-
tenu à Jules-Hardouin Mansart. Elle est occupée par Claude le Bast de
Montargis, ci-devant trésorier de l’extraordinaire des guerres, et garde
du trésor roial ; seigneur de la terre du Bouchet, a sept lieues de
Paris (1). »
Cet hôtel du n° 7 qui, suivant Vacquier (2), aurait été construit en
1707, a été vendu parla ville de Paris en 1899, mais les boiseries en ont
été conservées et nous trouvons au Musée des Arts Décoratifs un petit
salon entièrement remonté dans son état primitif. Des panneaux unis
sont encadrés de panneaux formant pilastres et cimaises, sculptés de
deux motifs seulement se répétant à l’infini. Sur le pilastre une rosace de
feuillages en assez fort relief dans un médaillon ovale et un cartouche
renfermant un quadrillé à rosace d’où s’échappent de légers rinceaux fleu-
ronnés. Sur la cimaise ou parclose se trouve une coquille d’où partent de
(1) Ed. 1725, p. 312.
(2) Vieux hôtels de Paris, la place Vendôme.