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LA PLACE VENDOME ET LE FAUBOURG SAINT-GERMAIN
1720-1730
I
Une fois déjà nous avons prononcé le nom de la place Vendôme, à
propos de l’hôtel de Bolfrand, c’est que cette place est peut-être l’endroit
de Paris où nous trouverons le plus de constructions datant de la Ré-
gence.
Conçue par Louvois en 1685, commencée en 1687, la place Vendôme
fut presque abandonnée à la mort de ce ministre en 1691 et le roi en fit
don à la Ville de Paris en 1699. Une gravure représentant l’inauguration
de la statue équestre du roi, le 13 août 1699, nous montre la place entou-
rée d’arcades surmontées de façades s’élevant seulement d’un étage, à
travers les arcades on aperçoit le sol uni, sans aucune construction. Ces
façades furent abattues et, dès la même année, on en construisit de
nouvelles d’après les dessins de Jules-Hardouin Mansart, ce sont celles
qui subsistent encore. Les terrains derrière ces façades furent vendus aux
particuliers, les dernières arcades furent achetées en 1720. Tous les hôtels
de la place Vendôme datent donc du premier quart du xvme siècle.
« Quelques maisons de cette place, dit Germain Brice, ont été occu-
pées dès l’année 1702. Celle de Antoine Crosat l’aîné, receveur des
Finances de la généralité de Bordeaux, a été la première achevée ; les
appartements sont nombreux et fournissent de quoi loger un très grand
domestique (1). » Cet hôtel, 17, place Vendôme, avait été construit par
Bullet qui éleva aussi, en 1707, un second hôtel mitoyen pour le gendre de

(1) Ed. de 1725, p. 305.
 
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