LA RÉGENCE
ROBERT DE COTTE
PREMIER ARCHITECTE DU ROI 1708 1734
LES CRÉATEURS DU STYLE RÉGENCE 1708 A 1720
Au xviia siècle, sous la férule de Lebrun, l’art s’était soumis à la dis-
cipline du maître et à la glorification du roi. L’art de Louis XIV est
« un », c’est, on peut le dire, le reflet du premier peintre du roi; mais,
dès la fin du siècle, une fois la mort de Lebrun, la discipline se relâche,
ses successeurs n’ont ni sa maîtrise ni son autorité, les artistes s’émanci-
pent. N’ayant plus ce chef autoritaire qui commandait impitoyablement,
n’ayant plus cette direction qu’ils suivaient sans discuter, ils regardent
autour d’eux, ils subissent de nouvelles influences, ils deviennent plus
personnels ; ils perdent peut-être le grand style, la noblesse donnée par
le classicisme, mais ils gagnent la grâce et, se conformant au goût du
jour, sont plus accessibles à tous.
Les artistes, en secouant le joug ne subissent plus uniquement
l’influence italienne ou, quand ils vont au delà des monts, ils s’arrêtent à
Venise, souvent même, dédaignant le voyage d’Italie, ils se contentent
d’aller au Palais du Luxembourg contempler l’admirable suite de l’his-
toire de Marie de Médicis et, reniant la froideur de l’académisme du
xviie siècle, ils se passionnent pour la couleur et le mouvement de Véro-
nèse et de Rubens.
Il faut noter aussi le goût de l’Extrême-Orient, venu par les mission-
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ROBERT DE COTTE
PREMIER ARCHITECTE DU ROI 1708 1734
LES CRÉATEURS DU STYLE RÉGENCE 1708 A 1720
Au xviia siècle, sous la férule de Lebrun, l’art s’était soumis à la dis-
cipline du maître et à la glorification du roi. L’art de Louis XIV est
« un », c’est, on peut le dire, le reflet du premier peintre du roi; mais,
dès la fin du siècle, une fois la mort de Lebrun, la discipline se relâche,
ses successeurs n’ont ni sa maîtrise ni son autorité, les artistes s’émanci-
pent. N’ayant plus ce chef autoritaire qui commandait impitoyablement,
n’ayant plus cette direction qu’ils suivaient sans discuter, ils regardent
autour d’eux, ils subissent de nouvelles influences, ils deviennent plus
personnels ; ils perdent peut-être le grand style, la noblesse donnée par
le classicisme, mais ils gagnent la grâce et, se conformant au goût du
jour, sont plus accessibles à tous.
Les artistes, en secouant le joug ne subissent plus uniquement
l’influence italienne ou, quand ils vont au delà des monts, ils s’arrêtent à
Venise, souvent même, dédaignant le voyage d’Italie, ils se contentent
d’aller au Palais du Luxembourg contempler l’admirable suite de l’his-
toire de Marie de Médicis et, reniant la froideur de l’académisme du
xviie siècle, ils se passionnent pour la couleur et le mouvement de Véro-
nèse et de Rubens.
Il faut noter aussi le goût de l’Extrême-Orient, venu par les mission-
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