L’APPARTEMENT AU XVIIIe SIÈCLE
Avant d’aborder l’étude des boiseries peintes et sculptées que nous
possédons encore à Paris de ce xvme siècle qui fut vraiment l’apogée de
la décoration intérieure, nous croyons utile de dire quelques mots de la
transformation qui s’était accomplie dans les intérieurs au cours du
xviie siècle, pour se continuer au début du xvine et arriver enfin à la créa-
tion de l’appartement logique et confortable. Nous pouvons, je crois,
reconnaître que le xixe siècle n’apporta pour ainsi dire rien de nouveau et
que ce fut seulement le xxe qui créa le véritable confort avec les radia-
teurs et l’électricité, c’est-à-dire la chaleur et la lumière qui sont les con-
ditions essentielles du bien-être.
Le Moyen Age, la Renaissance elle-même, n’ont pas connu l’appar-
tement. Ce fut seulement au xviie siècle que l’on commença à se préoccu-
per de rendre les demeures dans lesquelles on vivait, plus commodes et
plus confortables. On cite, comme le premier symptôme de cette trans-
formation, l’hôtel de Mme de Rambouillet, construit vers 1625, où la
célèbre marquise fit placer l’escalier sur l’un des côtés du bâtiment au
lieu du centre comme c’était l’usage, afin de mieux réunir les pièces entre
elles. Malgré cet essai, nous devons cependant constater que les gravures
d’Abraham Bosse (1605-1676) nous représentent encore souvent une
chambre où l’on couche et où l’on mange, souvenir de la salle unique du
Moyen Age.
Si cette innovation de Mme de Rambouillet ne créa pas le véritable
appartement, elle donna naissance à ce que l’on appela 1’ « enfilade »,
c’est-à-dire les pièces à la suite les unes des autres avec les portes situées
Avant d’aborder l’étude des boiseries peintes et sculptées que nous
possédons encore à Paris de ce xvme siècle qui fut vraiment l’apogée de
la décoration intérieure, nous croyons utile de dire quelques mots de la
transformation qui s’était accomplie dans les intérieurs au cours du
xviie siècle, pour se continuer au début du xvine et arriver enfin à la créa-
tion de l’appartement logique et confortable. Nous pouvons, je crois,
reconnaître que le xixe siècle n’apporta pour ainsi dire rien de nouveau et
que ce fut seulement le xxe qui créa le véritable confort avec les radia-
teurs et l’électricité, c’est-à-dire la chaleur et la lumière qui sont les con-
ditions essentielles du bien-être.
Le Moyen Age, la Renaissance elle-même, n’ont pas connu l’appar-
tement. Ce fut seulement au xviie siècle que l’on commença à se préoccu-
per de rendre les demeures dans lesquelles on vivait, plus commodes et
plus confortables. On cite, comme le premier symptôme de cette trans-
formation, l’hôtel de Mme de Rambouillet, construit vers 1625, où la
célèbre marquise fit placer l’escalier sur l’un des côtés du bâtiment au
lieu du centre comme c’était l’usage, afin de mieux réunir les pièces entre
elles. Malgré cet essai, nous devons cependant constater que les gravures
d’Abraham Bosse (1605-1676) nous représentent encore souvent une
chambre où l’on couche et où l’on mange, souvenir de la salle unique du
Moyen Age.
Si cette innovation de Mme de Rambouillet ne créa pas le véritable
appartement, elle donna naissance à ce que l’on appela 1’ « enfilade »,
c’est-à-dire les pièces à la suite les unes des autres avec les portes situées