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Ballot, Marie-Juliette
Le décor intérieur au XVIIIe siècle à Paris et dans la région parisienne: boiseries sculptées et panneaux peints — Paris: Les éditions G. Van Oest, 1930

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https://doi.org/10.11588/diglit.68730#0076
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LE DÉCOR INTÉRIEUR AU XVIIR SIÈCLE

la rocaille est visible. Les cartouches sont très contournés, une certaine
symétrie règne encore dans les moulurations et les coquilles sont régu-
lières. Cette décoration est cependant de moins bon goût que la chambre
à coucher et ne doit pas être du même artiste, on songe même à une res-
tauration de l’époque du second empire.
Un bel ensemble dont nous ne connaissons malheureusement pas
l’auteur, est celui des appartements du château de Rambouillet.
Le vieux château moyen âge, embelli à la Renaissance par Jacques
d’Angennes, puis par ses descendants pendant le XVIIe siècle, fut vendu
en 1699 à Fleuriau d’Armenonville, directeur des Finances qui le céda,
en 1706, au roi lequel en fit don au comte de Toulouse. Ce dernier doubla,
en 1707, le bâtiment du nord-est et construisit, en 1708, l’aile de l’ouest,
le tout, dit-on, sous la conduite de Jean Sarda. Nous pouvons dater, je
crois, de cette époque les boiseries, remontées probablement plus tard
dans le cabinet de la comtesse de Toulouse, dont la division en plusieurs
panneaux dans la hauteur nous semble appartenir au règne de Louis XIV.
Louis XV venant souvent à Rambouillet, le comte de Toulouse, qui
avait épousé, en 1723, Marie-Victoire-Sophie de Noailles, fit doubler
l’aile de l’ouest pour recevoir le souverain. Nous serions encore là en face
d’une œuvre de Jean Sarda, et cependant nous ne devons pas oublier que
le comte de Toulouse dans son hôtel de Paris avait employé Robert de
Cotte et Vassé auxquels quelques auteurs attribuent les boiseries de Ram-
bouillet. En 1736, Michel Jumel éleva quelques bâtiments complémen-
taires. Le comte de Toulouse mourait en 1737, son fils le duc de Pen-
thièvre habita souvent le château et le roi qui continuait à venir à
Rambouillet, envoya, en 1739, Jacques Gabriel pour des aménagements.
En 1744, le duc de Penthièvre épousa Marie-Félicité d’Est, petite-
tille du Régent, bientôt atteinte de phtisie, elle mourait en 1754, après une
longue maladie. Le duc en resta très accablé, rechercha la solitude, aban-
donna Rambouillet et n’y revint qu’en 1772.
Les appartements de réception doivent dater des derniers travaux
du comte de Toulouse vers 1736, puisque dans le premier salon d’assem-
blée on a sculpté le chiffre de Marie-Victoire-Sophie de Noailles sur-
monté de celui de Toulouse, exécuté plus tard on aurait celui de Marie-
Félicité d’Est.
 
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