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EXPLICATION DES PLANCHES.

Dans cette partie de notre Ouvrage nous offrirons, outre l'explication claire et précise des sujets gravés
et de leurs détails, quelques réflexions critiques, qui serviront à éclairer les amateurs et fixer le goût :
ainsi nous ferons connoître non - seulement les beautés retracées dans chaque Planche, mais les défauts
de composition ou de convenance qui peuvent être désignés par la critique.

Déjà, il est vrai, on aura trouvé dans les Notices historiques, sur les monumens dont nous donnons
maintenant l'explication, quelques réflexions relatives à l'art ; mais elles ne sont jetées qu'en passant :
l'auteur de cette partie ne prononce sur le mérite de tel ou tel monument , sous le rapport architec-
tural , que lorsqu'il y est pour ainsi dire appelé par le sujet. Au reste , aucun de nos lecteurs ne se
plaindra sans doute d'avoir , sur un même monument, d'un côté l'opinion de l'homme de lettres ou
de l'amateur , de l'autre celle de l'artiste. C'est sur des principes nouveaux, aA^oués par la raison et
admis par les hommes véritablement instruits, que nos observations seront fondées. On voit, d'après
cela, qu'elles ne seront pas une répétition de celles que contiennent tant d'anciens livres d'architecture,
qui cependant ont joui assez long-temps d'une haute réputation,

Les Planches 1, 2, 5, 4/5 et 6, font connoître le Palais du Louvre dans son plan et ses parties exté-
rieures.

Il est facile de distinguer dans le plan et de séparer la partie moderne par C. Perrault, de tout le
reste qui fut élevé d'après les dessins de Pierre Lescot, ainsi que la face de la cour gravée sur la même
Planche.

La colonnade du Louvre est imposante par sa masse ; mais elle le seroit davantage encore, si le pavillon
du milieu ne la divisoit pas désagréablement, et si ceux des côtés étoient ajustés avec plus de goût. Dans
ceux-ci, il y a un mélange de pilastres et de colonnes engagés qui les divisent sans ordre, ni raison, ni
effet.

Perrault, qui a rencontré sans doute beaucoup de difficultés à les composer, n'a pas senti qu'il est des
parties, en architecture, qu'il ne faut raccorder que dans la masse, sans vouloir que les détails de ces par-
ties soient les mêmes que ceux qui se distinguent par un système de distribution quelquefois opposé. Tels
étoient les péristyles légers et ouverts, comparés aux pavillons, qui ne dévoient offrir que les ouvertures
des fenêtres des deux étages qui sont compris dans la hauteur de l'ordre.

Le pavillon du milieu, dune masse luunk ei eTITecyaprre peu les grandes portées de l'architrave sur
laquelle tout le fronton est presque en porte-à-faux, divise et coupe mal-à-propos la ligne dea colonnes,
et détruit ainsi ce qu'il y avoit de vraiment grand et de hardi dans cette composition.

Tout en rendant justice à Perrault, qui hasarda le premier de détacher les colonnes du nu des murs, et
de leur faire produire ainsi tout l'effet qu'on doit en attendre, poursuivons une discussion qui, sans rien
lui ôter de sa grande renommée, servira de réponse à quelques objections en faveur des colonnes accou-
plées.

On a dit : Les péristyles du Louvre, composés de colonnes accouplées, font un meilleur effet que ceux
delaplaceLouisxv,qui sont aussi d'ordre corinthien, et dont les colonnes sont séparées les unes des autres.

En partant de ce principe, que toute architecture qui n'a pas l'apparence d'unç grande solidité produit
sur nos seiis et presque à notre insu un effet désagréable, on connoîtra la cause de l'effet différent que
doivent produire, d'une part, des colonnes qui se dessinent sur un fond totalement bouché, et portent sur
un soubassement très-simple (tels sont les péristyles du Louvre); et de l'autre, des colonnes d'un diamètre
par trop disproportionné avec l'intervalle qui les sépare, qui portent difficilement pour l'oeil un lourd
entablement, et enfin qui sont élevées sur de maigres piliers sépaiés par cl»; longue» areades. Certes, ce
parallèle est tout en faveur de Perrault ; mais la cause des colonnes détachées n'en est pas moins facile à
défendre. L'exemple des anciens est d'accord avec le bon goût, qui prescrit l'unité de moyens.

Perrault, en adoptant l'accouplement, a cru remédier aux difficultés d'exécution que son projet sem-
bloit offrir, ou bien il a voulu conserver la forme quarrée aux caissons de son plafond : ces motifs ne pou-
voient pas le déterminer à adopter une méthode si peu conforme à la manière simple des anciens qu'il avoit
étudiés.

La Planche 2, en présentant la colonnade sous un point de vue pittoresque, sert à faire juger de l'effet
que produit la grande architecture ; et dans la suivante {Planche 3), le rapprochement des colonnes par
la perspective, les fait voir sous l'aspect vraiment le plus agréable à saisir,

La Planche 4 contient les détails de l'ordre.

Le chapiteau a de l'élégance ; les bases sont d'une belle exécution et finement profilées ; et l'entablement,
sans être aussi hardiment dessiné qu'il seroit possible, rappelle, dans la disposition de ses ornemens, la
 
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